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Douze

Titel: Douze
Autoren: Jasper Kent
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ce sont ces types qui vont nous aider ? demanda Max avec scepticisme.
    Dimitri hocha lentement la tête.
    — Il y a des similitudes. Mes amis comprennent que la violence est, en soi, une arme. Ils ne sont entravés ni par les scrupules ni par la peur.
    — Et sont-ils religieux ? demandai-je. Des moines, comme les Opritchniki d’origine ?
    — Ce ne sont pas des moines. (Dimitri marqua une pause, comme s’il étudiait jusqu’où il pouvait aller dans ses révélations, puis reprit.) Mais ils ont leur propre fanatisme. Là d’où ils viennent, aux frontières du monde ottoman, le christianisme a toujours été un concept adaptable.
    — Peut-on les maîtriser ? Sont-ils dignes de confiance ? demanda Vadim.
    — Autant qu’un mousquet ou qu’un canon, mis entre de bonnes mains. Ils ont juste besoin qu’on leur indique la bonne direction, et ils s’attellent à la tâche.
    — Et tu es sûr qu’ils n’attendent aucun paiement ?
    La question de Vadim se référait clairement à une conversation que Dimitri et lui avaient eue en privé.
    — Ils aiment leur travail. Comme toute armée, ils vivent aux dépens des vaincus.
    Aucun de nous ne parvenait totalement à suivre le raisonnement de Dimitri.
    — Le butin de la guerre. Les armées vivent de l’or, de la nourriture et de tout ce qu’elles peuvent piller chez l’ennemi.
    — Je ne suis pas persuadé qu’ils trouveront assez d’or au sein de l’armée française pour rendre leur expédition profitable, dis-je.
    — Il y a des récompenses autres que l’or, déclara Dimitri avec une absence inhabituelle de matérialisme. Ils sont très doués pour s’emparer de ce que nous autres négligerions.
    Je pense qu’aucun de nous n’appréciait l’idée de ressusciter les Opritchniki, mais le nom resta même si nous ne le prononçâmes jamais en leur présence. Une fois que nous les eûmes rencontrés, nous comprîmes d’une certaine façon comment l’analogie était venue à Dimitri. Il était tard et Vadim Fiodorovitch conclut la rencontre.
    — Eh bien, messieurs, nous avons une semaine environ pour préparer l’arrivée des « Opritchniki ». Cela nous donne grandement le temps d’identifier comment en tirer le meilleur parti. (Il prit une profonde inspiration. Il paraissait épuisé, mais il tenta de son mieux d’instiller quelque enthousiasme en chacun de nous.) Ç’a été une rude campagne jusqu’à ce jour, je le sais, mais cette fois j’ai vraiment le sentiment que Bonaparte a visé trop haut et que nous sommes en train de nous sortir d’affaire. Hein ? Hein ?
    Il semblait, contre toute espérance et toute expérience, attendre quelque approbation enthousiaste, mais il n’obtint guère plus qu’un hochement de tête ou qu’un haussement de sourcil tandis que chacun de nous quittait la pièce pour rejoindre son lit. Ce n’était pas le genre d’homme à qui venaient naturellement des discours de propagande vibrants, et nous n’étions pas non plus du genre à nous laisser enflammer par eux. C’est en partie ce qui faisait de nous, jusqu’à ce moment-là, une si bonne équipe.

    Nous avions chevauché, au grand galop ou presque, depuis Smolensk jusqu’à Moscou, dormant à la dure lorsque nous ne parvenions pas à trouver de logement à proximité. Ce début du mois d’août était d’une chaleur accablante pour certains, mais je l’appréciais ; j’ai toujours aimé l’été et détesté l’hiver. Même ainsi, il était bon de dormir de nouveau dans un vrai lit. C’était le lit dans lequel je dormais toujours – habituellement – lorsque je séjournais à Moscou, dans une auberge juste au nord du Kremlin, à Tverskaïa, l’auberge même où nous avions tenu notre réunion. C’était le petit matin lorsque nous nous séparâmes, mais je ne m’endormis pas immédiatement. Au lieu de cela, mon esprit s’égara vers une autre réunion, où j’avais rencontré Vadim, lorsque notre étrange petit groupe avait commencé à s’assembler.
    — Dimitri Fétioukovitch t’a expliqué ce dont il s’agit ? avait demandé Vadim.
    Dimitri Fétioukovitch, comme à l’accoutumée, ne m’avait pas dit grand-chose. Cela s’était passé sept ans auparavant, en novembre de l’année 1805, moins d’un mois avant la bataille d’Austerlitz. Dimitri avait dit qu’il connaissait un major cherchant à former un petit groupe pour des « opérations irrégulières ». Cela m’avait intéressé, et c’est ainsi que la rencontre
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