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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand
Autoren: Max Gallo
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enfin mon frère aîné, tous, il les fit mettre à mort sans jugement. Il voulait nous tuer aussi, Gallus, mon autre frère, et toi, Marcus Salinator. Les dieux, nos dieux, Sol invictus , Apollon, ont retenu la main de ses tueurs. Mais tu sais ce qu’il nous a fait subir ! »
     
    Ils avaient été exilés, surveillés par une nuée d’espions, menacés à chaque instant d’être égorgés. Gallus le fut d’ailleurs quelques années plus tard. Mais Julien et Marcus survécurent, réussissant à ne pas être séparés, feignant de ne s’intéresser qu’à l’étude, sachant qu’il eût suffi d’un soupçon pour que le « divin Constance, l’immortel auguste », resté seul à la tête de l’Empire – ses deux frères étant morts –, décidât de les tuer.
    Comment Julien et Marcus Salinator eussent-ils pu croire en la religion de Christos dont se réclamait l’empereur Constance ?
    Julien lisait les auteurs grecs, y découvrait les divinités de l’Olympe, ces dieux anciens qui lui paraissaient justes. Dans un murmure il confiait à Marcus Salinator l’attirance qu’ils exerçaient sur lui, sa conversion aux religions et aux sacrifices païens, sa haine et son dégoût pour foi en Christos, celle de l’empereur criminel, des délateurs et des tueurs qui rôdaient autour d’eux.
    Il faisait le procès de ceux qu’il appelait les « Galiléens », des traîtres qui n’étaient pas restés fidèles à la doctrine des Hébreux, ce peuple dont ils étaient issus, des charlatans qui voulaient faire croire que la résurrection avait arraché ce Christos à la mort et qu’elle ouvrait à tous la vie éternelle, alors qu’il ne s’agissait que d’une supercherie.
    C’étaient des superstitieux qui répandaient des illusions, qui refusaient la vie et ses plaisirs, la philosophie et la beauté, pour se complaire dans la fascination de la mort.
    « Ils ont tout rempli de tombeaux et de sépultures », répétait Julien à Marcus Salinator. Et, lorsque celui-ci hésitait à partager ces critiques, Julien lui rappelait les tueurs agissant au nom d’un empereur chrétien, héritier de ce Constantin le Grand qui avait, lui, fait égorger son fils Crispus, son neveu Licinius le Jeune, et ébouillanter la mère de ses enfants, Fausta.
     
    Suffisait-il, après cela, de se baigner dans une vasque ou de recevoir sur le corps une eau prétendument sacrée pour que ces crimes s’effacent ?
    Qui pouvait accepter de telles superstitions ?
    Le baptême ne guérissait aucune des infirmités dont un corps pouvait être accablé. Il ne chassait ni la fièvre ni la peste ! Comment penser qu’il pourrait faire disparaître les adultères, les rapines, les meurtres, tous les vices de l’âme ?
    Et c’était pour ces tours de magie, cette religion morbide que Constantin le Grand et Constance, avec tous leurs magistrats, avaient abandonné les dieux de Rome, pillé les temples de Sol invictus , de Cybèle, d’Hercule, de Jupiter, d’Apollon, afin que le marbre et le porphyre et jusqu’aux tissus servent à construire et à enrichir les églises de Christos ? Constantinopolis n’était belle que parce que ses places, son hippodrome, ses forums, sa voie de la Mesée étaient peuplés des statues volées dans les temples d’Alexandrie et d’Antioche, d’Athènes et de Sirmium !
     
    Julien répétait qu’il exigerait, s’il venait à accéder au trône impérial, que les fruits de ces pillages, ordonnés par Constantin le Grand pour la gloire de sa Nova Roma et de sa foi, soient restitués aux temples des divinités romaines.
    Et au dieu qui les dominait toutes, Sol invictus , le Soleil, Apollon.
     
    N’était-il pas plus juste, plus conforme à l’ordre du monde de nourrir un amour passionné pour les rayons du Soleil plutôt que pour un corps crucifié, troué de plaies, souffrant mille douleurs, mourant avant d’être pour consoler ceux qui croyaient à sa puissance, prétendument ressuscité ?
    « Je n’avais d’attention, disait Julien, que pour les merveilles des cieux. Le Soleil rassemble en lui tous les dieux de notre univers, il veille sur l’ensemble du genre humain… Qu’il daigne m’accorder de vivre et de gouverner ce siècle dans toute la mesure compatible avec son bon plaisir, mon profit et les intérêts de l’État romain… Que je quitte cette existence en toute sérénité à l’heure voulue par le destin ! Qu’ensuite je m’élève vers lui et me fixe auprès
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