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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand
Autoren: Max Gallo
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et torturé.
    Mais il avait continué de prêcher dans les cachots, devinant que les bourreaux eux-mêmes doutaient, étonnés par ces hommes et ces femmes qui préféraient qu’on brûlât leur chair au fer rouge plutôt que de célébrer le culte de l’empereur, du dieu solaire, Sol invictus , ou de Jupiter, et de se renier. Ces cruels soldats vacillaient, ils pressentaient que l’empire qu’ils servaient depuis des lustres, étranglant, égorgeant, mutilant, devrait changer s’il voulait survivre.
     
    Les Barbares, Vandales, Goths, Alamans, Sarmates, Alains et Quades, se pressaient sur les rives du Rhin et du Danube. Aucune victoire n’avait pu venir à bout de ces peuples inépuisables, aucun mur n’avait pu les arrêter.
    En Orient, les Perses, souvent vaincus, resurgissaient des espaces immenses de leur empire d’au-delà du Tigre et de l’Euphrate.
     
    Afin de mieux faire face à ces périls, l’empereur Dioclétien avait choisi d’appeler à ses côtés un second auguste, Maximien, qui lui resterait subordonné mais gouvernerait l’Occident tandis que lui-même se réservait l’Orient.
    Pour renforcer ce double pouvoir impérial, il avait désigné deux césars, les généraux illyriens Galère et Constance. Le premier était chargé de défendre les terres d’Illyrie, au sud du Danube.
    Le second, d’une peau si pâle qu’on l’avait surnommé « Constance Chlore », gouvernerait la Gaule et la Bretagne.
    L’Empire était donc désormais un corps à quatre têtes. Mais cette tétrarchie était-elle encore un empire ?
    Ses ennemis n’avaient pas désarmé.
    Barbares et Perses se précipitaient toujours par vagues successives contre les fortifications des frontières.
    Les chrétiens refusaient de célébrer les dieux que Rome avait vénérés depuis ses origines. Ils préféraient la mort plutôt que de reconnaître la divinité des empereurs.
    Parmi eux, Denys, qui n’était pas encore l’Ancien, prêchait, espérait et priait pour que tous les citoyens de l’Empire devinssent les disciples de Christos, le Dieu unique, le Ressuscité, qui serait le Sauveur de l’empire du genre humain.
     
    Un jour de 280, en cet hiver qui l’avait vu naître à Lugdunum, lui, Denys, connu plus tard sous l’appellation de Denys l’Ancien, naquit aussi Constantin, qui deviendrait l’empereur Constantin le Grand.
    Il était issu de l’union d’une servante de Bithynie, Hélène, et du César des Gaules de Bretagne, Constance Chlore.
    Constantin avait rencontré Denys et l’avait écouté. Il fut le premier empereur chrétien.
     
    Lorsque Denys l’Ancien se présenta, le 27 juillet 364, à Marcus Salinator, sur le seuil de la villa des Salinator, Constantin le Grand était mort depuis vingt-sept années.
    Et Julien l’empereur, qu’on appelait l’Apostat, que Marcus Salinator avait servi et auquel il était encore fidèle, avait disparu l’année précédente, dans la nuit du 26 au 27 juin 363, sur les bords du Tigre, à la frontière perse. En vain il avait essayé d’effacer l’œuvre chrétienne de Constantin.
    Pour Denys l’Ancien, il fallait clore cette histoire, et donc l’écrire afin de célébrer la victoire de Christos, le Galiléen, et d’édifier ainsi tous les hommes.
    Il était venu chez Marcus Salinator dans ce but.

 
     
     
     
     
PREMIÈRE PARTIE

 
     
3
    Moi, Denys, que l’on nomme depuis des lustres l’Ancien, je veux raconter comment, dans la courte durée de ma vie, l’empire de Rome, persécuteur des chrétiens, est devenu l’empire du Christ.
    La foi en Christos s’est répandue parmi les hommes et ainsi s’est accompli le dessein de Dieu.
     
    Aujourd’hui les empereurs Valentinien et Volens sont chrétiens et sollicitent mes avis sur les affaires de l’Empire.
    Ils savent que j’ai été le plus proche conseiller de Constantin le Grand, et que j’étais à ses côtés le jour de son baptême, qui fut aussi le dernier de sa vie terrestre.
    Je ne crains plus le retour d’un empereur païen. Julien l’Apostat est mort et n’aura pas de successeur.
    J’écris dans la demeure de la gens Salinator où Marcus, qui fut l’ami de Julien et ne l’a pas renié, m’a cependant accueilli.
     
    Aurait-il pu me refuser son hospitalité, lui que je protège de tous ceux qui voudraient le juger et le condamner pour avoir tenté, aux côtés de Julien l’Apostat, de rétablir le culte des dieux de Rome ?
    Mais cette victoire de Christos ne me grise
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