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Clio Kelly et l'éveil de la gardienne

Titel: Clio Kelly et l'éveil de la gardienne
Autoren: Angélique Ferreira
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se dessina sur ses lèvres à la vision de sa mère endormie sur le canapé. Son cœur se serra dans sa poitrine en constatant qu’elle avait encore passé une nuit blanche.
    Bien qu’il n’ait pas le temps de s’attarder, il déposa néanmoins un baiser sur son front et quitta la maison sans voir la tristesse qui marquait les traits d’Ellen.
    Malgré le vent glacial, il n’éprouva pas le besoin de fermer sa veste pour se protéger. Une des caractéristiques de Morgan était qu’il avait rarement froid. Par un temps d’hiver, il lui arrivait souvent de se contenter d’un pull accompagné d’un jean pour sortir dans les rues.
    La pluie se mêlait à la neige fondue tandis qu'il traversait le quartier chic dans lequel il avait grandi. Il courut jusqu’à l’abri bus, grimpa dans le véhicule et alla s'asseoir au fond. Il regarda le paysage de voitures et de maisons défiler et chercha en vain un rayon de soleil, mais celui-ci restait dissimulé derrière d’épais nuages noirs. Lorsque le bus s’arrêta, le photographe en descendit et pénétra en courant dans les locaux du journal.
    Trempé, il traversa le hall et monta les escaliers qui menaient aux bureaux. S’installant, il abandonna sa veste sur sa chaise et jeta un coup d’œil au pupitre voisin. Clio n’était pas encore arrivée. Peut-être l’attendait-elle dans l’antre de Nicolas ? Non ! Elle aurait, elle aussi, déposé son manteau et son sac sur sa chaise.
    Quelques collègues qui avaient passé la nuit au boulot le saluèrent, puis il alla frapper à la porte de son patron.
    — Entrez !
    Morgan laissa ses yeux parcourir la pièce avant de les fixer là où était assis Nicolas Veneroussaux, lequel, tenant le combiné du téléphone contre son oreille, indiqua à Morgan l’une des chaises.
    À première vue, son employeur ressemblait à un Highlander. Avec son mètre quatre-vingt-quinze, sa chevelure noire, ses grands yeux froids d'un noir ébène donnaient l'impression d'être passé au rayon X, ce qui avait le don de mettre mal à l'aise.
    Ce matin-là, Nicolas arborait un pull déformé, comme s'il avait été porté par une dizaine de personnes et délavé comme jamais. Ses cheveux, d'ordinaire bien coiffés et attachés en queue-de-cheval, tombaient emmêlés sur ses épaules carrées en un désordre qui n'enlevait rien à son charme et renforçait son air de pirate. Sous ses yeux, de lourdes poches accompagnées de cernes marqués indiquaient qu’il n’avait pas dormi les dernières quarante-huit heures ; une légère barbe lui dévorait le bas du visage.
    Nicolas était ce que l’on pouvait appeler un maniaque du travail, il avait ouvert son journal huit ans et demi plus tôt et tenait tête à la concurrence. Célibataire, on ne savait pas grand-chose de lui hormis qu’il avait deux sœurs. La première était médecin et la seconde conservatrice au Musée d’Histoire Naturelle. Il ne les voyait que lors des fêtes de famille. Enfin, s’il pouvait les éviter, il le faisait sans le moindre regret !
    Lorsqu’il abandonna enfin le combiné, il s’autorisa un petit moment pour calmer la migraine qui l’envahissait. Puis son regard, semblable à celui d’un prédateur, se posa sur Morgan qui, à l’instant où il croisa celui de son supérieur, émit le souhait de disparaître dans un trou de souris.
    Surnommé « the black dog » par ses concurrents, Nicolas imposait le respect et la crainte car, tel un chien, lorsqu’il refermait ses crocs sur sa prise, il ne la lâchait plus.
    — Tu es en retard ! Je t’avais dit six heures et il est six heures cinq !
    — Excuse-moi ! Cela ne se reproduira plus ! lui assura Morgan, pensant qu’il serait plus prudent d’adopter un profil bas.
    — Je l’espère pour toi ! tonna Nicolas, ne faisant aucun effort pour dissimuler son irritation. La prochaine fois, tu prends la porte !
    Travaillant pour Nicolas depuis un an, Morgan le connaissait trop bien pour considérer la menace au sérieux mais il jugea cependant utile d’acquiescer. Il ne servirait à rien de le mettre plus en colère qu’il ne l’était déjà.
    — Tu voulais me parler de quelque chose, Nicolas ?
    — Oui, marmonna celui-ci en prenant une cigarette entre ses dents. Tu n’aurais rien observé de bizarre chez Clio ?
    — Clio ? répéta Morgan, très surpris. Non, pourquoi ? Tu crois qu’elle a des ennuis ?
    — Je n’en sais rien, c’est pour cela que je te le demande ! grogna son
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