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Clio Kelly et l'éveil de la gardienne

Titel: Clio Kelly et l'éveil de la gardienne
Autoren: Angélique Ferreira
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à se lever pour partir, constatant qu’elle perdait son temps, un gémissement s’échappa de sa bouche lorsque d’une main de fer, Remus la força à se rasseoir.
    — Asseyez-vous ! ordonna-t-il. Sachez que je mets ma vie en danger en vous rencontrant !
    — Alors cessez ce jeu idiot et venez-en au fait ! répondit Clio avec exaspération.
    — Quelle froideur ! Êtes-vous sûre d’être une femme ?
    — Aussi sûre que vous devriez être en prison à l’heure qu’il est !
    — C’est ce que l’on appelle l’humour français ! ricana Remus. Mais trêve de plaisanterie ! Si j’ai pris la peine de venir vous voir, c’est pour vous remettre ceci.
    Libérant son poignet, il posa sur la table une grande enveloppe marron. Clio s'apprêta à la prendre mais la main de Remus se referma sur la sienne.
    — Ne l’ouvrez pas ici !
    — De quoi s’agit-il ?
    — Votre prochain sujet, répondit Remus en adoucissant la voix. Si on venait à apprendre que je vous ai transmis ces documents, je suis un homme mort !
    Il lui serra la main si fort qu’elle eut l’impression que ses phalanges allaient se briser l’une après l'autre. Tout en tentant de dégager ses doigts, elle lui lança un regard meurtrier qui le laissa de marbre.
    Clio observa Remus. Elle l’avait rencontré plusieurs années auparavent. À cette époque, elle commençait à travailler avec Morgan sur une série de meurtres en Grèce, dans la ville d’Athènes. Remus y était médecin légiste et, au cours de son enquête, Clio avait été enlevée par l’assassin... et avait découvert qu’il n’était autre que Remus...
    — Pourquoi m’aidez-vous ?
    Elle se sentit furieuse contre elle-même car elle devait bien avouer que cet homme était des plus agréables : grand, avec des yeux gris qui semblaient toujours sur leur garde, tel un animal traqué.
    Ses cheveux avaient été châtains, à Athènes ; à présent, ils étaient parsemés de mèches grises, ce qui était surprenant pour un homme aussi jeune. Mais ce qui la dérangeait le plus, c'est que ce visage lui semblait familier, sans qu'elle sache pourquoi ! Comme si elle l’avait toujours connu !
    — Disons que je suis un ami.
    Croyant s’étouffer en entendant ces paroles, Clio se demanda s’il n’était pas devenu totalement fou ; elle ne voulait en rien être l’amie d’un homme qui avait tenté de la tuer ! Avec un ami comme cela, plus besoin d’ennemis. Pourtant, quelque chose en lui l’attirait dangereusement.
    En se levant, il déposa quelques pièces sur la table et se dirigea vers la sortie. Clio fit de même et rétorqua :
    — Qui vous dit que je veux d’un ami ?
    Les clients se retournèrent et la détaillèrent avec curiosité. Le barman lui-même continua d’essuyer le même verre tout en laissant son regard aller de Clio à Remus.
    Ce dernier pivota sur lui-même et lui adressa son plus beau sourire :
    — Je n’ai pas dit que je serais le vôtre...
    — Abberline ! s’exclama Clio, furieuse.
    Revenant sur ses pas, Remus se planta devant elle, plongea ses yeux dans les siens. Il ne prononça pas un mot, prit juste la main de la jeune femme et la porta à ses lèvres.
    — Appelez-moi Remus, dit-il dans un souffle. Abberline n’est qu’un nom d’emprunt.
    — Alors dites-moi votre vrai nom !
    — Les enfants abandonnés n’ont aucun nom, Miss Kelly.
    Remus la salua d’un signe de tête, ouvrit la porte et disparut dans le tourbillon de neige qui enveloppait les rues de la capitale.
    Clio poussa un soupir de résignation. Tout en passant sa veste, elle glissa l’enveloppe dans son sac, enfila ses gants pour protéger ses mains du froid et sortit du café, l’esprit embrumé par la discussion qu’elle venait d’avoir.
    Montant dans un bus, elle décida de rentrer chez elle pour parler avec la seule personne à qui elle pouvait se confier.

    Morgan ne put s’empêcher d’être parcouru d’un frisson qui n’avait rien à voir avec le froid de janvier. Après avoir fait les photos demandées par Nicolas, il s’était rendu au poste de police et, sur présentation de sa carte de journaliste, avait pu consulter le dossier des sœurs Papin. Dans ce dernier, il avait déniché une copie du rapport d’autopsie de l’époque : Christine Papin avait arraché les yeux de sa patronne et de la fille de celle-ci à mains nues. Une photo des deux jeunes femmes accompagnait d’ailleurs le classeur. Qui aurait pu prévoir une telle
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