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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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rabat la portière devant nous tandis que l’appareil entame une glissade latérale. Je vois le mur de la cour monter vers nous. Au-dessus, les moteurs, qui jusqu’ici ronronnaient normalement, se mettent à hurler dans leur effort pour baratter l’air et rester en vol.
    Le rotor de queue vient d’éviter de justesse le toit de l’annexe au moment où l’appareil a dérapé sur la gauche. Avant de partir, nous avions dit en plaisantant que nous avions échappé à tellement d’accidents d’hélicoptère que le nôtre était celui qui avait le moins de risque de s’écraser. Nous étions certains que si un appareil devait s’écraser, ce ne pouvait être que Chalk Two.
    On avait consacré des milliers, voire des millions d’heures de travail, pour ces moments-là, et la mission était sur le point d’avorter avant même que nous ayons eu une chance de toucher terre.
    J’essaie de redresser mes jambes et de m’enfoncer un peu plus dans la cabine. Si jamais l’hélicoptère tombe sur le côté, il risque de faire un tonneau et je ne veux pas rester prisonnier sous le fuselage. Je réussis à remonter les genoux contre ma poitrine. À côté de moi, le sniper s’efforce de dégager sa jambe de la porte, mais il est coincé. On ne peut rien faire, sinon espérer que l’appareil ne roulera pas et ne lui arrachera pas la jambe.
    Tout commence à se dérouler au ralenti. J’essaie d’évacuer l’idée que je vais être écrasé. Le sol se rapproche à chaque seconde. Mon corps se tend. Je me prépare à l’impact.

1
L A G REEN T EAM
    Je progressais lentement dans la kill house (2) de notre camp d’entraînement, dans le Mississippi. La sueur me coulait dans le dos et imbibait ma chemise.
    Nous étions en 2004, sept ans avant que je me retrouve dans un hélicoptère au-dessus d’Abbottabad, au Pakistan, dans l’une des opérations commando les plus retentissantes de l’histoire. J’avais été sélectionné pour une formation afin de rejoindre une unité des SEAL (SEAL Team Six) dont le nom officiel est United States Naval Spécial Warfare Development Group (ou DEVGRU). Cette formation, qui durait neuf mois, était aussi appelée Green Team. Si j’étais admis, j’intégrerais les DEVGRU. L’unité d’élite des SEAL.
    Mon cœur battait fort et je devais cligner des yeux pour chasser la transpiration tandis que je suivais mon partenaire vers la porte. Ma gorge était serrée, je respirais mal, et je m’efforçais de chasser les pensées parasites. J’étais nerveux, à cran. C’est comme ça qu’on commet des erreurs. Je devais me concentrer. Peu m’importait l’épreuve qui nous attendait : c’est le groupe d’instructeurs qui suivait notre évolution depuis une passerelle qui me mettait les nerfs à vif.
    Ces instructeurs étaient des vétérans du DEVGRU. Ils tenaient mon avenir entre leurs mains.
    Tiens bon jusqu’au déjeuner. Je me répétais cette phrase en boucle.
    C’était ma façon de contrôler mon anxiété. En 1998, j’avais réussi le stage Basic Underwater Demoliti on/S EAL [démolition élémentaire sous-marine], ou BUD/S en me disant qu’il fallait tenir jusqu’au prochain repas. Si je ne sentais plus mes bras après avoir soulevé des poutres au-dessus de ma tête, si l’eau glaciale me pénétrait jusqu’aux os, je me disais que ça n’allait pas durer éternellement. Chez les SEAL, nous aimions bien cette devinette : « Comment mange-t-on un éléphant ? » La réponse était simple : « Bouchée par bouchée. » Mes « bouchées » pour « avaler » la mission en entier étaient séparées par les heures de repas : Tiens jusqu’au petit déjeuner, tiens jusqu’au déjeuner, ne lâche rien avant le dîner ; et recommence.
    En 2004, j’étais déjà un SEAL, mais accéder au DEVGRU serait le couronnement de ma carrière. Le DEVGRU, une unité d’élite qui lutte contre le terrorisme, est chargé de récupérer les otages, traquer les criminels de guerre et, depuis les attentats du 11 Septembre, traquer et tuer les terroristes d’Al-Qaïda en Afghanistan et en Irak.
    Franchir l’étape de la Green Team n’était pas facile. Être un SEAL ne suffisait pas. Pendant la Green Team, réussir ne servait à rien et arriver second revenait à être le premier à échouer. Il ne fallait pas obtenir la moyenne, mais la pulvériser. Réussir la Green Team voulait dire gérer son stress et fonctionner en permanence à son niveau maximal.
    Nous
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