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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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j’effectuais ma première mission en tant que SEAL sur le terrain, et tandis que circulait déjà le nom d’Oussama Ben Laden, j’imaginais que notre unité allait aussitôt être redéployée en Afghanistan. Depuis un an et demi, nous avions été formés au déploiement. Nous nous étions entraînés en Thaïlande, aux Philippines, au Timor-Est et, les derniers mois, en Australie. En regardant les attaques je n’avais qu’une envie, quitter Okinawa pour les montagnes d’Afghanistan, traquer les combattants d’Al-Qaïda pour leur rendre la monnaie de leur pièce.
    Nous n’avons jamais été appelés.
    J’étais frustré. Je n’avais pas suivi une formation de SEAL aussi intense, aussi longue, aussi éprouvante, pour regarder la guerre à la télé. Bien sûr, je ne disais rien de ma frustration, ni à ma famille, ni à mes amis. Quand ils m’écrivaient, ils me demandaient si je partais pour l’Afghanistan. Pour eux, j’étais un SEAL, et il leur paraissait logique que nous soyons envoyés là-bas sur-le-champ.
    Je me souviens d’avoir envoyé un mail à ma petite amie de l’époque, essayant de paraître léger malgré la situation. J’avais évoqué la fin de ma mission et ce que nous ferions pendant ma permission, en attendant mon prochain déploiement.
    « Il me reste un mois à tirer, lui disais-je. Je serai bientôt à la maison, sauf si je dois tuer Ben Laden avant de rentrer. » C’était le genre de plaisanterie qui circulait beaucoup à l’époque.
    Aujourd’hui, tandis que les Black Hawk filent vers leur objectif, je repense à ces dix dernières années. Depuis le 11 Septembre, ceux qui se sont voués à une carrière comme la mienne rêvent de participer à une telle mission. Le chef d’Al-Qaïda incarne tout ce contre quoi nous luttons. Il a réussi à convaincre des hommes de jeter des avions sur des bâtiments remplis de civils innocents. Ce genre de fanatisme glace le sang. Lorsque j’avais vu les tours s’effondrer et appris les attaques de Washington et de Pennsylvanie, j’avais compris que nous étions en guerre – une guerre que nous n’avions pas choisie. Beaucoup d’hommes courageux se sont sacrifiés pendant des années dans cette guerre, sans savoir s’ils auraient une chance d’être assignés à une mission comme celle qui commençait.
    Dix ans après le tragique événement et après avoir pourchassé et tué les chefs d’Al-Qaïda pendant huit ans, je vais, dans quelques minutes, m’élancer sur la résidence de Ben Laden.
    Agrippé à la corde reliée au fuselage du Black Hawk , je sens le sang circuler à nouveau dans mes jambes. Notre sniper se poste à côté de moi, une jambe à l’extérieur de l’appareil et l’autre à l’intérieur, pour ne pas encombrer davantage l’ouverture. Le canon de son fusil balaie le périmètre, à la recherche d’une cible éventuelle. Il a pour tâche de couvrir le côté sud de la résidence, pendant que l’équipe chargée de l’assaut doit descendre à la corde lisse dans la cour principale et que chacun court à son poste.
    La veille encore, personne ne croyait que la Maison-Blanche autoriserait la mission. Mais après des semaines d’attente, nous sommes maintenant à moins d’une minute du périmètre. Les services de renseignements nous ont assuré que la cible s’y trouve ; je ne demande qu’à les croire, mais je reste méfiant. Plusieurs fois déjà nous avions été sur le point de l’attraper.
    J’avais passé une semaine, en 2007, à courir après des rumeurs.
    D’après certains rapports, Ben Laden serait retourné en Afghanistan à partir du Pakistan, pour livrer une dernière bataille. Une source disait avoir vu un homme en « djellabah blanche flottante » dans les montagnes. Après des semaines de préparation, il s’avéra que c’était du bidon. L’impression, cette fois, est différente. Avant de partir, l’analyste de la CIA à l’origine de la découverte du lieu de résidence de la cible à Abbottabad nous a déclaré être sûre « à cent pour cent » que Ben Laden s’y trouve. J’espère qu’elle a raison, mais l’expérience m’a appris à rester méfiant jusqu’à la fin d’une mission.
    C’est sans importance à présent. Nous sommes à quelques secondes de la résidence, et celui qui y habite va passer une mauvaise nuit.
    Des assauts de ce type, nous en avions fait des centaines. Ces dix dernières années, j’avais été déployé en Irak, en
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