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Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front
Autoren: Sven Hassel
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glace se mit à rire aussi.
    – Si nous montions ensemble, je vous donnerais deux cents marks et une paire de culottes neuves, chuchota le légionnaire.
    Tante Dora s’étrangla sur son amer, du schnaps danois à l’angustura. Cela nettoyait l’âme, disait-elle, mais un prêtre lui avait dit que son âme serait joliment difficile à nettoyer.
    – Vous devriez avoir honte ! – Lisa repoussait le légionnaire. Elle avait vidé son verre d’un seul coup, tandis que sa copine touchait à peine au sien.
    Le légionnaire rit sous cape et fit un signe à la serveuse qui aidait Tante Dora au bar, en montrant le verre vide, avec un clin d’œil. Le verre de Lisa reçut aussitôt quelques gouttes d’une certaine bouteille dont le contenu était le secret de Tante Dora, mais les résultats s’avéraient toujours excellents. Tandis que Lisa buvait innocemment, Tante Dora remplit le verre du légionnaire et murmura :
    – Tu es un cochon, mais bonne chance ; les cochonneries rapportent, mon garçon.
    Le légionnaire rit de nouveau : – Madame, quatre cents balles et de la lingerie neuve de Paris ? dit-il doucement en faisant des ronds de fumée.
    Trude souffla sur un verre très propre et se mit à le briquer éperdument. Elle savait aussi bien que nous que le légionnaire ne pouvait plus avoir de commerce avec les femmes.
    . Tante Dora prit un long cigare : – Donne-moi du feu, bâtard d’Afrique.
    Le légionnaire alluma et se tira le nez : – Que dois-je à ton avis donner à la dame pour une promenade au lit ? – Il se tourna de nouveau vers Lisa. – Vous avez de jolies jambes, Madame, de bien jolies jambes. J’aimerais vous déshabiller. Six cents balles pour vous déshabiller, mais avant, danseriez-vous, Madame ?
    – Non ! Laissez-moi tranquille, je ne suis pas ce que vous croyez.
    Il leva un sourcil : – Vraiment ? C’est dommage.
    La Tante Dora souffla sa fumée par-dessus la tête de notre camarade et sourit : – Pour qui prends-tu la dame ?
    – Pour une dame noble qui veut faire des expériences, et pas pour une fille vulgaire qui sort dans les frusques de sa patronne.
    Lisa bondit et appliqua une paire de gifles sur les joues du légionnaire. Il lui saisit les poignets et ses lèvres, dans un rictus, découvrirent ses dents blanches.
    – Merde ! La petite montre ses griffes. Petit-Frère, c’est bien ça, Madame a envie de danser.
    Petit-Frère descendit lourdement de son tabouret de bar et s’avança en se dandinant.
    – Insolent ! Je ne veux pas danser, souffla Lisa.
    – Si, décida le légionnaire.
    Elle essaya de se libérer mais les doigts de fer du légionnaire enserraient ses poignets-où un lourd bracelet d’or tintait doucement comme une cloche d’argent. Petit-Frère la prit par la taille, l’entraîna sur le parquet et cria au pianiste :
    – Allez, vas-y ! Il faut que je réchauffe ma putain.
    Il y eut un rire général. Les filles qui considéraient le bar comme leur fief se gaussaient de l’étrangère. Celle-ci avait eu tort de jouer avec le feu et faisait sur toutes l’effet d’un drapeau rouge sur un taureau. Le piano résonna d’une mélodie sauvage, l’étroite piste se vida et Petit-Frère passa en prise directe. Freinant d’une secousse, il glissa de côté par petits sauts d’oiseau, s’arrêta en un hurlement, et balança Lisa au-dessus de sa tête en la faisant tournoyer, puis il se mit à valser autour de la pièce sans se soucier du rythme. Une frénésie d’apache l’envahissait. Il se colla à sa danseuse, la lâcha, cracha par terre, s’en empara de nouveau, poussa un cri et se mit à bondir autour de la pauvre femme terrifiée. Les poings sur les hanches, il se balançait en rond comme un coq en mal d’amour, en chantonnant. Le pianiste oublia de jouer. Petit-Frère se saisit de Lisa, la fit virevolter et, passant à toute allure devant le piano, envoya une baffe au tapeur : – Grouille, animal, qu’est-ce qui te prend ?
    Le pianiste retomba sur les touches et frappa une danse tzigane mais Petit-Frère était passé au tango. Il balançait Lisa qui avait perdu un soulier lequel gisait bleu et solitaire au milieu de la pièce. Lisa n’en pouvait plus, ses jambes refusèrent de_ la porter. Petit-Frère la jeta sur son épaule et continua à danser tout seul.
    Le légionnaire riait : – Mets la dame sur le bar.
    Petit-Frère pouffa et lança la pauvre Lisa à moitié évanouie sur le bar.
    – Trude, commanda le
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