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Aesculapius

Aesculapius

Titel: Aesculapius
Autoren: Andrea H. Japp
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mandat de Tomas de Torquemada.
    L’inquisition médiévale fut d’abord exercée par les évêques. Le pape Innocent III (1160-1216) posa les règles de la procédure inquisitoire par la bulle Vergentis in senium en 1199. Son projet ne fut nullement l’extermination d’individus. Pour preuve le concile de Latran IV, un an avant sa mort, soulignant l’interdiction que l’on applique l’ordalie 1 aux dissidents. Le souverain pontife visait l’éradication des hérésies qui menaçaient les fondements de l’Église en brandissant, entre autres, la pauvreté du Christ comme modèle de vie – modèle peu prisé si l’on en juge par l’extrême richesse foncière de la plupart des monastères. Elle devint ensuite une inquisition pontificale sous Grégoire IX, qui la confia en 1232 aux dominicains et, dans une moindre mesure, aux franciscains. Les mobiles de ce pape furent encore plus politiques lorsqu’il renforça les pouvoirs de l’institution pour la placer sous sa seule autorité. Il lui fallait éviter que l’empereur Frédéric II ne s’engage lui-même dans cette voie pour des motifs qui dépassaient, bien entendu, le cadre spirituel. Ce fut Innocent IV qui franchit l’étape ultime en autorisant le recours à la torture dans sa bulle Ad Extirpanda , le 15 mai 1252. La sorcellerie fut ensuite assimilée à la chasse contre les hérétiques.
    Cela étant, on a exagéré l’impact réel de l’Inquisition qui, étant entendu le faible nombre d’inquisiteurs sur le territoire du royaume de France, n’aurait eu que peu d’impact si elle n’avait reçu l’aide des puissants laïcs et bénéficié de nombreuses délations, l’Inquisition devenant pour certains le moyen idéal pour se défaire d’un parent ou d’un voisin gênant, voire se protéger eux-mêmes.
    En mars 2000, soit environ huit siècles après les débuts de l’Inquisition, Jean-Paul II a demandé pardon à Dieu pour les crimes et les horreurs qu’elle a commis.
     
    P HILIPPE  IV LE B EL (1268-1314) : Fils de Philippe III le Hardi et d’Isabelle d’Aragon. Il eut trois fils de Jeanne de Navarre, les futurs rois : Louis X le Hutin, Philippe V le Long et Charles IV le Bel, ainsi qu’une fille, Isabelle, mariée à Édouard II d’Angleterre. Philippe était courageux, excellent chef de guerre. Il était également connu pour être inflexible et dur, ne supportant pas la contradiction. Cela étant, il écoutait ses conseillers, parfois trop, notamment lorsqu’ils étaient recommandés par son épouse.
    L’histoire a retenu surtout de lui son rôle majeur dans l’affaire des Templiers, mais Philippe le Bel était avant tout un roi réformateur dont l’un des objectifs était de se débarrasser de l’ingérence pontificale dans la politique du royaume.
     
    P ROCÉDURE INQUISITOIRE  : La conduite du procès, ainsi que les questions de doctrine posées à l’accusé sont tirées et adaptées de Eymerich Nicolau & Pena Francisco, Le Manuel des inquisiteurs (introduction et traduction de Louis Sala-Molins, Albin Michel, 2001).
    Les procès inquisitoires étaient souvent truqués, bien sûr. Pour plusieurs raisons. Il ne fallait pas que l’Église soit soupçonnée d’avoir accusé un innocent. Les inquisiteurs pouvaient s’absoudre les uns les autres. En d’autres termes, nul, hormis eux-mêmes, ne les jugeait. De surcroît, les inquisiteurs étaient payés sur les biens des condamnés. Certains n’avaient donc aucun intérêt à ce que les prévenus soient innocentés. De plus, il y a eu dans leurs rangs, de toute évidence, des psychopathes. Au point qu’en dépit du peu de cas que l’on faisait à l’époque de la vie humaine, seule l’âme comptant, des évêques ont eu le courage de s’élever contre les exactions effroyables de certains inquisiteurs. Des émeutes populaires eurent même lieu.
    Citons quelques-unes des multiples machinations expliquées dans les manuels d’inquisition. On questionnait de pauvres gens, ne sachant ni lire ni écrire, sur de délicats points de doctrine chrétienne. Leur ignorance devenait la preuve formelle de leur hérésie. S’ils se trompaient, on en concluait que le diable leur avait troublé l’esprit. La deuxième ruse consistait à refuser à l’accusé le secours d’un avocat et à tenir secrète l’identité des témoins, ou plutôt des délateurs. L’inquisiteur pouvait également intervertir noms et déclarations de témoins, le plus souvent
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