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Aesculapius

Aesculapius

Titel: Aesculapius
Autoren: Andrea H. Japp
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route, vers le nord-est, août 1306
    U n chagrin assez irrationnel habitait Druon lorsqu’ils s’éloignèrent, laissant le château de la baronne Béatrice derrière eux. Ils n’avaient pourtant côtoyé ce difficile seigneur que quelques jours, se demandant sans cesse s’ils s’en sortiraient vifs.
    Huguelin semblait partager l’espèce de mélancolie de son maître et cheminait à son côté, sans dire mot, au rythme lent du pas de Brise. Enfin, le garçonnet soupira :
    — Quelle aventure !
    — C’est le terme qui convient.
    — Où allons-nous, mon maître ? Vers des lieux plus paisibles, j’espère ?
    — Si fait. Nous allons nous diriger vers l’est.
    — Pourquoi l’est ?
    — Pourquoi pas ? On ne nous y attend pas plus qu’au sud ou à l’ouest.
    — Il est vrai.
    — Nous trouverons bien un château ou un manoir, voire une bourgade où mon art pourra s’exercer un temps, nous permettre de nous reposer et de vivre en tranquillité.
    Il se trompait gravement.

Brève annexe historique
    B ÊTES  : Il a existé de nombreuses « bêtes démoniaques » dans notre pays ou ailleurs. La plus célèbre était, bien sûr, la bête du Gévaudan, mais on a également des traces de bêtes d’Évreux (1633-1634), de Brive (1783), de l’Auxerrois (1731), et d’autres encore plus récentes, jusqu’au XX e  siècle. Si certaines semblent bien avoir été des animaux, d’autres sont plus mystérieuses.
    Ainsi la bête du Gévaudan, qui a sévi entre 1764 et 1767, et à laquelle on impute environ 120 décès, a donné lieu à nombre de témoignages. Le premier meurtre qui lui a été attribué fut celui d’une adolescente de 14 ans (Jeanne Boulet), près de Langogne. Suivirent d’autres femmes, souvent très jeunes, mais également des garçons. Toutefois, la bête n’a fait aucun mort chez des hommes adultes, preuve qu’elle se méfiait de ceux qui pouvaient trop lui résister.
    Des chasses et des battues furent organisées, des primes furent offertes, les plus grands chasseurs se succédèrent, en vain, si ce n’est que la bête aurait été touchée à plusieurs reprises par des balles. Cela étant, elle semblait très mobile, se déplaçait vite et rusait avec les chasseurs.
    Un appel aux prières suivit, et l’évêque de Mende, comte du Gévaudan, baptisa la bête du nom de « fléau de Dieu ». L’affaire prit une dimension politique et Louis XV se retrouva en difficulté. Il dépêcha un porte-arquebuse, François Antoine. Fut alors attaquée une certaine Marie-Jeanne Valer, âgée d’une vingtaine d’années, qui se défendit avec l’énergie du désespoir. Elle planta son arme dans le poitrail de la bête, qui se laissa tomber dans la rivière pour fuir.
    À la suite d’une mauvaise plaisanterie contre Antoine, Jean Chastel et ses deux fils Pierre et Antoine furent arrêtés. Il ne semble pas que la bête ait attaqué durant leur incarcération. Commencèrent donc les soupçons à leur égard.
    François Antoine abattit ensuite plusieurs loups, dont un spécimen de grande taille, en laissant croire qu’il s’agissait de la bête. À sa décharge, le roi souhaitait être débarrassé de ce fléau au plus vite. Manque de chance, la bête reparaissait et les attaques reprenaient.
    Jean Chastel, qui avait fait fondre des médailles de la Vierge pour constituer des balles, abattit un canidé qui « s’assit en attendant qu’il ait terminé ses prières ». La bête fut empaillée, si mal qu’elle se putréfia avant d’arriver à Versailles pour être montrée au roi. D’après les mensurations et descriptions de l’animal tué, il s’agissait d’un croisement entre chien et loup, d’un mètre de long du sommet de la tête à la racine de la queue, ce qui n’a rien d’extraordinaire.
    Plusieurs théories ont été avancées au fil des siècles. La bête aurait été un loup, voire une famille de loups. On a également parlé d’un animal exotique (lion, hyène, etc.) qui se serait échappé d’un zoo ou d’un cirque. Vinrent ensuite les soupçons vis-à-vis d’un ou plusieurs hommes puisque certaines des victimes avaient été décapitées ou presque et que la bête était d’une extrême mobilité, frappant à très peu d’intervalle en des lieux distants de plusieurs kilomètres. Enfin est née, pour certains, l’hypothèse selon laquelle Jean ou Antoine Chastel aurait dressé un hybride de chien et de loup à attaquer sauvagement les humains,
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