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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs
Autoren: Lindsey Davis
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souhaites-tu ma mort ?
    — Réfléchis.
    — Ta combine d’aujourd’hui ne servira à rien, affirma Pertinax. Je ferai annuler ce mariage dès que je le voudrai.
    — À condition que tu puisses sortir d’ici !
    Il ne pensait plus à moi, mais à ce mariage. Il avait les traits tirés, et ses yeux pâles et gonflés trahissaient son irascibilité coutumière. Naviguant à la limite de la folie, il en voulait au monde entier de ne pas avoir su reconnaître son exceptionnelle valeur. Pourtant, je le jugeais capable de répondre de ses crimes.
    — C’est ma femme qui a manigancé tout ça ?
    — Tu veux parler de ta première femme, je suppose ? Elle aurait été assez intelligente, mais pas assez vindicative.
    — Qui sait de quoi elle est capable !
    Je le savais. Dans n’importe quelle situation, l’attitude adoptée par Helena Justina apparaissait toujours comme la seule envisageable pour une femme cultivée, possédant en outre un sens de la morale élevé. Il l’avait possédée pendant quatre ans, et paraissait tout ignorer de cet être humain complexe qu’il appelait encore sa femme.
    — Helena Justina souhaitait t’aider. Même après avoir appris que tu étais un traître et un meurtrier.
    — Je n’en crois pas un mot ! cracha-t-il. (Il me vit ajuster mon pansement avec une grimace.) Nous pourrions nous aider mutuellement, Falco. Seuls, nous n’avons pas beaucoup de chances de nous en tirer.
    — J’ai une égratignure, et toi une hémorragie interne. (Cette pensée eut l’air de le terroriser.) Ta femme n’est pas stupide, dis-je alors, l’empêchant de penser à la mort. Elle m’a confié en Campanie que toutes les filles ont besoin d’un mari.
    — Surtout elle en ce moment ! ricana Pertinax. Elle t’a dit qu’elle était enceinte ?
    — Non, répliquai-je calmement.
    — Mon père s’en était aperçu quand elle se trouvait chez lui.
    Vu son état physique en Campanie, c’était concevable. Tous ceux qui connaissaient l’énergie habituelle d’Helena auraient dû le deviner. Moi le premier.
    Il avait beau se trouver à l’ombre, Pertinax transpirait abondamment.
    — Ton père a eu l’idée de profiter de la situation, afin de procurer un nom respectable à l’enfant.
    — Je commence à penser qu’il a davantage envie d’un petit-fils qu’il n’est disposé à m’aider !
    — Tu t’es disputé avec lui ?
    — Possible, se contenta-t-il de répondre.
    — Je l’ai vu après ton départ. Son attitude envers toi avait changé.
    — Si tu veux le savoir, Falco, mon père a posé comme condition que je me réconcilie d’abord avec Helena Justina. Quand elle a refusé, il m’a dit que c’était sûrement de ma faute, mais il ne m’en voudra pas longtemps.
    — Dis-moi, cet enfant doit bien avoir un père quelque part ?
    — Oui ! Et j’aimerais bien que tu me dises qui. L’important pour moi, c’est de savoir si Helena Justina a succombé occasionnellement aux charmes d’un domestique de son père, ou si elle a eu une liaison avec un homme de qualité. En tant que garde du corps, dans le cas où tu fais ton travail correctement, tu devrais le savoir.
    — Tu peux me croire, je fais mon travail correctement, précisai-je avec un sourire ironique.
    — Alors tu as vu Helena Justina avec un autre homme ?
    — Jamais quand j’étais auprès d’elle.
    Pertinax cracha d’indignation.
    — Elle est bien trop fière pour me l’avouer, et tu ne m’es d’aucun secours.
    — Ça t’apporterait quoi, de le savoir ?
    — Donc, tu le sais ? Ne t’en fais pas pour moi, je finirai par apprendre de qui il s’agit !
    — Selon ta méthode préférée ? En tapant sur Helena pour la faire avouer ? (Il me regarda soudain plus attentivement. Je demandai d’une voix douce :) Est-ce que cet homme te préoccupe tellement ?
    — Pas le moins du monde ! s’exclama-t-il. (Sa méfiance à mon égard parut diminuer quelque peu.) Quand je lui ai dit qu’elle était complètement idiote de ne pas accepter mon offre, elle a admis qu’elle ne pouvait pas oublier qu’on avait été mariés. Elle a aussi précisé que quelqu’un d’autre avait des droits sur elle…
    J’émis un long sifflement entre mes dents.
    — C’est dur ! Un triste sire a l’œil sur sa fortune. Il a dû la persuader qu’il était amoureux d’elle.
    Il me regarda en silence, ne sachant trop s’il s’agissait d’une plaisanterie.
    Ma douleur à la jambe
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