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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs
Autoren: Lindsey Davis
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tes paris, Falco ?
    — Ferox a perdu.
    — Oh ! les paris étaient sur Petit Chéri ! m’informa Tullia en riant.
    Désormais riche, elle tira le rideau pour s’isoler de la foule.
    Je me traînai jusqu’à Glaucus pour me faire rafistoler, l’esprit envahi par ma dernière vision des petits disques d’os…
    — Par Jupiter ! qu’est-ce qu’il t’arrive ? demanda Glaucus.
    Il ne regardait pas ma blessure, mais mon visage.
    — Je viens de gagner une fortune, mais ma nièce l’a mangée.
    Glaucus, mon entraîneur, était un homme pratique.
    — Installe la gamine sur un pot de chambre, et attends !
    Nous nous demandâmes cependant si les acides contenus dans l’estomac dissolvaient les os. Cette discussion passionnée ne l’empêcha pas de nettoyer ma blessure. Il me promit même que je pourrais me tenir debout, en prenant quelques précautions. Je louai une chaise à porteurs pour me rendre à la porte Capena. Pendant tout le trajet, je songeai au nouvel appartement que je pourrais me permettre de louer, si jamais on parvenait à récupérer les jetons…
    Dans la vie, rien n’est simple. Alors que je payais les porteurs, j’aperçus un petit groupe près d’un restaurant en plein air : les hommes d’Anacrites. Ils avaient prévu que tôt ou tard, j’essaierais de venir voir Helena. Si je m’approchais de la maison, ma convalescence risquait de se dérouler dans une cellule de prison.
    Heureusement, je savais où se trouvait la porte de derrière.
    Quand je me faufilai à l’intérieur comme un voleur de marbre, Camillus Verus lui-même se tenait penché au-dessus du bassin, en train de regarder ses carpes d’un air morose.
    Je toussai pour attirer son attention.
    — Il fait bon, ce soir.
    — Salut, Falco.
    Comme lui, je fis des grimaces aux poissons.
    — Je dois te prévenir, sénateur : en quittant cette maison, je risque de me faire arrêter dans ta rue.
    — Ça fournira un sujet de conversation aux voisins.
    La tunique prêtée par Glaucus n’avait qu’une manche.
    Camillus leva un sourcil en voyant mon pansement.
    — Pertinax est mort.
    — Raconte-moi.
    — Plus tard. Avant de me rappeler, je dois d’abord oublier.
    Il acquiesça d’un signe de tête. Une carpe montra son museau à la surface, mais n’ayant rien à lui offrir, nous lui adressâmes un sourire contrit.
    — Helena t’a demandé, dit son père.
    Il me conduisit jusqu’à l’atrium. La statue récupérée dans la maison de Pertinax y occupait maintenant la place d’honneur. Nous l’admirâmes tous les deux, et il en profita pour me remercier.
    — Je continue à me demander, avoua Camillus, si j’aurais dû la faire faire en marbre.
    — Je préfère le bronze, affirmai-je en souriant. C’est plus chaud !
    — Va la voir, me pressa-t-il. Elle ne parle pas, ni ne pleure pas. Essaye de faire quelque chose…
    Sa mère et une escouade de bonnes encombraient sa chambre. Plus un homme qui devait être le médecin. Mes roses se trouvaient près du lit d’Helena, et ma bague sur son pouce. Le visage fermé, elle ignorait tous les conseils qu’on était en train de lui prodiguer.
    Je m’arrêtai sur le seuil. Elle fut tout de suite consciente de ma présence. Helena avait un visage dur qui puisait sa douceur dans les sentiments qu’elle éprouvait. Son visage s’illumina en me voyant. J’étais vivant.
    Appuyé contre le chambranle, je cherchais dans ma tête le commentaire de mauvais goût auquel elle s’attendait. Elle remarqua le bandage.
    — On peut te faire confiance pour arriver blessé quand un médecin est là pour te soigner gratuitement !
    Je hochai la tête pour lui signifier qu’il s’agissait d’une simple égratignure. Ses yeux me répondirent que quoi que j’aie pu faire, elle était heureuse de ma présence.
    La plupart du temps, je devais travailler seul. Comme il serait agréable, une fois ma mission accomplie, de pouvoir rentrer à la maison, et d’y retrouver quelqu’un qui ne se gênerait pas pour me rabrouer vertement si j’avais tendance à me vanter ! Quelqu’un à qui je manquerais si jamais je ne rentrais pas…
    Rester dans la chambre pendant qu’on l’examinait eût été indélicat. Heureusement, le médecin était sur le point de partir. Je l’arrêtai sur le seuil.
    — Je m’appelle Didius Falco. J’habite près de la via Ostiana, au-dessus de la blanchisserie de l’Aigle, Cour de la Fontaine. (Il se demandait évidemment où je voulais
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