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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques
Autoren: Gérald Messadié
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alors les envahisseurs se seraient-ils introduits dans la ville ? C’est toute l’histoire de la conquête de Jérusalem qui se trouve mise en cause. Plusieurs aspects en demeuraient déjà problématiques : comment une petite armée avait-elle pu s’infiltrer par ses canalisations dans une ville fortifiée sans que les occupants de celle-ci s’en aperçoivent ? Et que devint la population ?
    Plus ils sont anciens toutefois, plus certains mythes résistent à la critique.

V e siècle av.]-C.
    Les Grecs ont-ils inventé la démocratie ?
    L’une des idées reçues les plus solidement ancrées dans la culture générale occidentale moderne est que la Grèce aurait inventé la démocratie. Mis à part la création du mot à partir des racines demos , « peuple », et kratos , « pouvoir », rien n’est plus faux. Pour mémoire, le mot n’apparut qu’assez tard, vers la fin du V e siècle.
    Pour commencer, la Grèce, au sens d’entité nationale, n’existait alors pas. L’Hellade se partageait en districts indépendants, la Thrace, la Chalcidique, les Iles, l’Ionie et la Carie. Là se dressaient des cités-États, dont la population n’excédait pas dix mille citoyens : Athènes, Thèbes, Mégare, Argos, Sparte, Amphipolis et, sur la côte de l’actuelle Turquie, Sestos, Clazomènes, Éphèse, Milet… Des alliances se forgeaient parfois entre ces cités-États, mais des antagonismes les opposaient souvent aussi, comme entre Athènes et Sparte. Sparte demeura une royauté alors qu’Athènes ébauchait la démocratie.
    L’ethnologie et l’archéologie ont démontré que la démocratie directe, forme de gouvernement où le droit de prendre des décisions est exercé par le corps entier des citoyens, selon la loi de la majorité, existait depuis des siècles dans bien d’autres régions du monde sous la forme des conseils de clans. La démocratie représentative exista aussi sous la forme de conseils de tribus, quand celles-ci devaient élire un chef.
    La démocratie ne s’imposa pas d’emblée à Athènes et, jusqu’à la conquête romaine, la cité balança entre l’oligarchie et la démocratie. Telle que la concevaient les Athéniens, celle-ci ne peut en tout cas être confondue avec le régime qu’on entend sous ce nom à l’époque moderne : d’abord, elle excluait certaines catégories d’habitants qui n’étaient pas considérés comme citoyens, tels que les esclaves et les marins, par exemple ; l’esclavage était même considéré comme constitutif de la démocratie, seuls les citoyens dégagés de leurs tâches pouvant s’occuper des affaires de la cité. Ensuite, elle ne connaissait pas la séparation des pouvoirs et le même magistrat pouvait être à la fois juge et législateur.
    Jusqu’à Périclès, la démocratie était dirigée en fait par les citoyens les plus riches ; c’était l’héritage de la constitution de Solon ( VII e - VI e siècles avant notre ère). Quand Périclès institua une taxe permettant de verser une indemnité (les mistophories) aux plus pauvres, afin qu’ils pussent participer à la vie de la cité, une pluie de critiques s’abattit sur cette innovation, qui ne correspondait pas à la conception athénienne de la démocratie.
    Enfin, au III e siècle, Aristote considérait le mode d’élection des responsables de la cité à son époque comme « trop puéril » ( Politique , II) ; on ne sait pas si l’élection se faisait par acclamation, comme pour les gérontes, ou bien par tirage au sort, après consultation des auspices. Plutarque rapporte que les scrutateurs, « enfermés dans un bâtiment, estimaient l’intensité des acclamations »… (Lycurgue). En tout cas, elle ne s’effectuait pas par vote.
    Il est donc erroné d’attribuer aux « Grecs » l’invention de la démocratie. Le terme est un emballage qui a même servi à des denrées putrides, telles ces « démocraties populaires » du glacis soviétique, qui n’étaient ni populaires ni démocratiques, réalisant à la fois les sinistres prophéties de la « novlangue » de George Orwell (1984) et les fantasmes des fanatiques de l’utopie.

399 av. J.-C.
    La mort de Socrate :
un suicide à peine déguisé
    En l’an 399 av. J.-C., sur dénonciation de trois citoyens, le poète Mélétos, l’artisan et politicien Anytos et l’orateur Lycon, l’Aréopage d’Athènes, tribunal de cinq cents citoyens, traduisit en jugement Socrate, « le plus sage de tous
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