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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques
Autoren: Gérald Messadié
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l’heure des bilans et que les Anglais s’avisèrent, après mai 2003, qu’il n’y avait eu ni ADM ni déclenchement dans les quarante-cinq minutes, un mouvement d’opinion hostile à la guerre apparut dans le public et aux Communes, accusant le gouvernement d’avoir été dupe de fausses informations. Une enquête commença ; elle fit une victime de plus, le Dr David Kelly, qui avait participé aux recherches sur les ADM irakiens avant la guerre. Les méthodes d’interrogation utilisées le poussèrent au suicide. Les mythes mettent le plus souvent les boucs émissaires en danger.
    Saddam Hussein avait embarqué les États-Unis et leurs alliés dans une aventure militaire qui ne semble pas achevée.
    *
    Le 16 février 2011, Curveball fit une confession publique qui occupa trois pages dans le quotidien anglais The Guardian . Son vrai nom était Rafid Ahmed Alwan al-Janabi, et il avait monté sa mystification pour renverser le régime irakien. Il s’en déclarait fier. Le chef de la CIA en Europe, Tyler Drumheller, qui avait mis ses supérieurs en garde contre les allégations de Curveball, se déclara soulagé. Et il rapporta que lorsqu’il avait fait part de ses soupçons au directeur adjoint, John McLaughlin, celui-ci lui avait répondu : « J’espère que vous avez tort, parce que c’est tout ce que nous avons. »
    La mystification d’un seul homme avait donc suffi à déclencher une guerre. Ou plus exactement, elle avait servi de prétexte.

En guise de conclusion
    Comment nous nous mystifions nous-mêmes
    Ce panorama de quelques exemples de mystifications, distorsions de la réalité, mensonges et autres ne saurait être complet sans la mention des mystifications que nous perpétrons sur nous-mêmes et à notre insu. Le phénomène est étudié depuis plus de deux siècles seulement. Mais il existe depuis les origines de Thumanité.
    C’est d’abord la plaie des compagnies pharmaceutiques.
    En novembre 2008, un nouveau type de traitement génétique pour le traitement de la maladie de Parkinson fut interrompu alors qu’il était en phase 2 d’expérimentation, à la Michael J. Fox Foundation, aux États-Unis. Comme tous les nouveaux traitements, il avait été soumis au protocole du double aveugle – celui-ci consistant à administrer le véritable produit à certains malades connus des seuls expérimentateurs et à donner aux autres un placebo, simple pilule d’amidon, de lactose ou de glucose. La mesure des résultats permet d’évaluer les effets du produit réel et de les distinguer de ceux qui seraient causés par l’autosuggestion. Or, dans ce cas-là, les résultats obtenus par le placebo étaient nettement supérieurs à ceux du produit.
    En mars 2009, les essais d’un nouveau médicament contre la maladie de Crohn, affection intestinale, furent suspendus pour la même raison. Les actions de la firme productrice, Osiris Therapeutics, plongèrent à la Bourse de New York. Deux jours plus tard, la firme Eli Lilly suspendit les tests d’un médicament contre la schizophrénie : celui-ci avait produit deux fois moins d’effets que le placebo.
    Cela rappela à certains de vieux souvenirs de la Seconde Guerre mondiale. Dans un hôpital militaire de campagne, en Italie du Sud, après le débarquement des GI, des chirurgiens opéraient les blessés en urgence, alors que la bataille faisait rage non loin de là. Ils vinrent à manquer de morphine. L’assistante d’un anesthésiste, Henry Beecher, prévint l’un des blessés qu’elle allait lui injecter un anesthésique très puissant. Le blessé fut soulagé. Mais la seringue de l’infirmière ne contenait pourtant qu’une solution saline, ce qu’on appelle du sérum physiologique.
    L’automystification est, en effet, très persuasive.
    *
    Le terme placebo apparaît en 1811 et signifie en latin « Je plairai ». L’effet placebo ne repose sur aucune base physiologique connue et il est imprévisible. On a pu cependant mesurer son pourcentage dans les essais thérapeutiques sur diverses affections : il semble le plus faible chez les parkinsoniens (6 à 18 %) et le plus fort dans l’arthrite (80 %). Certaines constantes ont été observées ; ainsi les pilules de placebo jaunes sont les plus efficaces, les rouges, les plus puissantes et les blanches, les plus apaisantes ; les vertes sont celles qui réduisent le mieux les cas d’anxiété. Le nombre de pilules administrées a son importance : quatre placebos par jour
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