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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte
Autoren: Max Gallo
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de tics. Mais la voix sourde est
énergique, comme celle d’un homme qui trouve au fond de soi la volonté de faire
face.
    Rommel est assis près du Feldmarschall von Rundstedt, qui
est le commandant en chef des forces armées du front de l’Ouest.
     
    « Il est bien évident, commence le Führer, que le
débarquement anglo-américain à l’Ouest est inévitable, et qu’il aura lieu. Mais
nous ignorons où et quand ce sera. »
    Hitler va et vient, ne regardant pas les officiers. Quand il
relâche son poignet gauche, sa main se met à trembler. Il la serre aussitôt.
    « L’ennemi, poursuit Hitler, a besoin de s’emparer de
ports. Il faudra l’en empêcher.
    « J’ai ordonné que les ports soient transformés en
places fortes… Le commandant de la place est personnellement responsable de la
défense jusqu’à la dernière cartouche, jusqu’à la dernière boîte de conserve,
c’est-à-dire jusqu’au moment où la dernière possibilité défensive aura été
épuisée. »
    L’emprise du Führer sur les officiers figés est totale. Le
Führer fascine.
     
    « Le débarquement ne doit pas durer plus de quelques jours,
de quelques heures, martèle-t-il. L’exemple de Dieppe doit nous servir de
modèle.
    « Une fois le débarquement repoussé, l’ennemi ne
renouvellera certainement pas sa tentative. Le moral des Anglo-Américains sera
brisé. »
    Rommel est saisi par une sorte de vertige quand il entend le
Führer dire, d’une voix tout à coup exaltée :
    « Cet échec empêchera la réélection de Roosevelt. La
chance aidant, il pourrait bien finir ses jours en prison… En Angleterre,
Churchill, étant donné son âge, son état de santé et la perte de prestige qu’il
subirait, serait désormais incapable d’imposer une nouvelle tentative de
débarquement.
    « Le front de l’Ouest est donc l’élément capital dans
l’ensemble des opérations de la guerre. »
    Hitler serre les poings, s’avance vers le premier rang,
dévisage chacun des généraux, fixe longuement Rommel puis von Rundstedt.
    « L’issue de cette guerre et le destin du Reich
dépendent de chaque combattant du front de l’Ouest, théâtre d’opérations numéro
un de ce conflit. Il faut donc que chaque officier ou homme de troupe vive dans
le sentiment que tout dépend de son effort individuel. »
     
    Hitler quitte la pièce et le charme se rompt.
    Rommel essaie de faire part à von Rundstedt de l’importance
capitale de la maîtrise du ciel. « En Afrique, la supériorité aérienne des
Anglo-Américains a été le facteur déterminant de notre défaite », dit-il.
    Rundstedt l’écoute distraitement.
    La plupart des officiers n’ont que l’expérience de la guerre
sur le front de l’Est. Ils parlent avec ironie et dédain des Anglo-Américains,
piètres soldats, qui devront affronter des vétérans de Russie.
    Rommel tente de se faire entendre : les Anglais et les
Américains sont d’habiles adversaires. Il a subi leur assaut en Afrique.
    Le front de l’Est, le front de l’Est… répètent les officiers.
Rommel obtient d’échanger quelques mots en tête à tête avec le Führer. Il veut
le convaincre de concentrer toutes ses forces près du secteur côtier.
    Hitler hoche la tête, s’apprête à recevoir d’autres
généraux.
    Rommel s’éloigne.
    « Le dernier qui sort de chez le Führer a toujours
raison », dit-il.
     
    Il reprend ses inspections, se rassure en constatant que les
soldats sont déterminés, sûrs de repousser les ennemis à la mer.
    Rentré à son quartier général, Rommel médite, joue avec ses
chiens.
    « Il faudra que tu achètes toi-même un chien, écrit-il
à sa femme. C’est une chose surprenante que le pouvoir qu’ont ces animaux de
nous distraire et de nous faire oublier nos soucis. »
     
    Von Rundstedt, qui lui rend visite à son quartier général,
lui rapporte les rumeurs qui courent dans l’entourage du Führer. Les services
de renseignements, l’Abwehr, assurent qu’elles proviennent de pays neutres.
    « Staline a demandé quantité de choses à ses
alliés : livraison d’une flotte, de pétrole, de ports en Afrique du Nord,
fixation d’une date précise pour l’ouverture d’un second front…
    « Si ces demandes ne reçoivent pas de satisfaction,
écrit Rommel, Staline ne se considérera plus comme lié par ses précédents
accords avec les Alliés. Ce serait magnifique si c’était vrai ! »
     
    Rentrant fin mars d’une tournée sur les
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