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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte
Autoren: Max Gallo
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d’une longue tournée, écrit-il le
19 janvier 1944. Je suis très satisfait des progrès réalisés. Je suis
maintenant persuadé que nous gagnerons la bataille défensive à l’Ouest, à la
seule condition qu’il nous reste encore un peu de temps pour nous y préparer.
Guenther part demain avec une valise. Il me rapportera mon costume marron, mon
pardessus de demi-saison et mon chapeau, etc. J’aimerais enfin pouvoir sortir
sans mon bâton de maréchal…
    « Sur le front méridional – dans les Apennins, au
sud de Rome, dans le secteur de Cassino –, durs combats. Il faut nous
attendre à de nouvelles attaques.
    « À l’Ouest, je crois que nous serons à même de
repousser l’assaut. »
     
    Alors que, à la tête de la Wehrmacht, dans les états-majors,
des généraux et des maréchaux s’interrogent, et depuis longtemps, sur les
qualités de chef de guerre du Führer, Rommel ne laisse percer aucun doute.
    Il n’a jamais fait de profession de foi nazie, mais il reste
fidèle à son serment d’officier, il obéit au Führer, même s’il conteste son
entourage : Goering, Himmler, Goebbels, Bormann.
     
    Lorsque Rommel s’adresse à son fils Manfred qui vient d’être
mobilisé, il s’adresse à lui en père, mais aussi en officier expérimenté, fier
de l’attitude de son fils.
    « Ta première lettre écrite sous l’uniforme
d’auxiliaire de la Luftwaffe m’a fait le plus grand plaisir. Je constate que tu
t’habitues bien à ton nouveau genre de vie… », écrit le père.
    Et le Feldmarschall ajoute :
    « Il y a encore énormément à faire avant que nous soyons
définitivement prêts à livrer bataille.
    « Quand tout est calme, les gens se montrent contents
d’eux-mêmes et en prennent à leur aise. Mais, entre le calme actuel et le
combat à venir, le contraste sera rude et j’estime indispensable de nous
préparer à faire face ici à une période difficile.
    « Je suis toujours par monts et par vaux, et partout où
je vais je lève un nuage de poussière.
    « Bien affectueusement à toi.
    « Ton père. »
     
    Les jours passent, pluvieux, maussades, froids
souvent ; et l’inquiétude s’insinue dans les pensées de Rommel.
    Le 22 janvier 1944, les Anglo-Américains ont débarqué à
Anzio et à Nettuno, près de Rome.
    Le maréchal Kesselring réussit à bloquer les troupes alliées
qui ont pris pied, mais il ne parvient pas à les repousser et elles restent,
protégées par l’aviation et les canons des navires, comme une menace derrière
le front principal allemand qui barre la péninsule italienne, à la hauteur de
Cassino et de la rivière Garigliano.
    Si les Anglo-Américains réussissent à avancer, la ligne Kesselring
sera tournée !
     
    Sur le front de l’Est, la situation des Allemands se dégrade
chaque jour.
    En janvier 1944, le blocus de Leningrad est enfin forcé au
terme d’une semaine d’une bataille sanglante.
    Après trente mois de siège, c’est l’allégresse pour les
600 000 personnes qui vivent encore dans la ville.
    Avant de battre en retraite, les Allemands ont fait sauter
le palais Pouchkine et celui de Pavlovsk. Mais on est libre d’aller et de
venir, libre de rêver à la victoire !
     
    Et l’on veut se venger.
    Le sentiment de haine – et d’orgueil national –
touche chaque soldat de l’armée Rouge.
    Il a vu les fosses communes, les destructions.
    Il a vu mourir ses camarades.
    Blessé, il a souffert dans des hôpitaux de campagne, où
manquent infirmières et médecins, et qui sont des chambres d’agonie !
    « Nous éprouvons une véritable haine pour les
Allemands, après avoir vu toutes les horreurs qu’ils ont commises, sans parler
des destructions », confie un jeune soldat.
    Et l’un de ses camarades, qui a combattu en Biélorussie,
ajoute :
    « Ils ont fait littéralement un désert de ce
pays ! »
     
    Rommel suit chaque jour l’avancée de l’armée Rouge, sur une
grande carte du front de l’Est.
    Les Russes semblent poussés en avant par la haine qui les
anime.
    Sur le Dniepr, ils encerclent plusieurs divisions
allemandes.
    Rommel s’interroge : pourra-t-on contenir cette ruée,
qui ne se soucie pas des pertes qu’elle subit ?
     

     
    Il a ces questions en tête quand il se rend, le
20 mars, comme tous les chefs des armées du front de l’Ouest, à une
rencontre avec le Führer.
    Adolf Hitler, tenant serré son poignet gauche dans sa main
droite, est voûté, son visage parcouru parfois
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