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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu
Autoren: Max Gallo
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ou Pétain ?
Tel ou tel militaire ? L’amiral Darlan ou le général Weygand ?
    Londres choisira d’aider celui qui sera le moins
intransigeant sur les droits et la souveraineté de la France.
    Selon de Gaulle, il faut donc que toute la France se
rassemble derrière lui, non pour satisfaire une ambition politique personnelle.
Sa vie ne compte pas.
    Mais l’indépendance et la souveraineté de la France se
traduisent, compte tenu des circonstances, par de Gaulle et la France Libre.
     
    Ce mercredi 1 er  janvier 1941, de Gaulle
attend une réponse de la France.
    Dès le lundi 23 décembre, puis de nouveau le samedi 28
et encore hier soir, mardi 31 décembre 1940, il a demandé aux Français « d’observer
l’ Heure d’Espérance, en s’abstenant de paraître au-dehors, de 14 heures
à 15 heures pour la France non occupée, de 15 heures à 16 heures
pour la France occupée.
    « En faisant pendant ces soixante minutes le vide dans
les rues de nos villes et de nos villages, tous les Français montreront à l’ennemi
qu’ils le tiennent pour l’ennemi.
    « Par cet immense plébiscite du silence , la
France fera connaître au monde qu’elle ne voit son avenir que dans la liberté, sa
grandeur que dans l’indépendance, son salut que dans la victoire ».
     
    Les heures de ce mercredi 1 er  janvier 1941 s’écoulent
trop lentement.
    De Gaulle marche dans le parc d’Ellesmere. Il s’arrête au
bord du petit étang. Et tout à coup, l’angoisse le saisit : Anne, la
pauvre petite, pourrait échapper à la surveillance de sa mère, de Marguerite
Potel qui s’occupe d’elle, et se noyer dans ce minuscule plan d’eau.
    C’est comme si l’anxiété, au-delà de la raison, avait trouvé
le moyen de s’exprimer.
    Il pense à ce premier fusillé de Paris, Jacques Bonsergent, exécuté
dans le fort de Vincennes, le lundi 23 décembre.
    Il pense au commandant d’Estienne d’Orves qui a débarqué le
24 décembre de Bretagne avec son radio, Marty, pour une mission de
renseignement.
    De Gaulle et le BCRA ont tenté de dissuader l’officier de
marine tant l’entreprise était périlleuse.
    Mais le 25 décembre, jour de Noël, d’Estienne d’Orves a
établi sa première liaison et annoncé qu’il partait pour Paris.
    « Que de vies qui s’offrent ! Que de vies que la
guerre va trancher ! »
     
    La journée du mercredi 1 er  janvier 1941 s’achève
et ce n’est que dans la nuit, puis les jours suivants, que les renseignements
affluent de France.
    Les rues se sont vidées, le mercredi 1 er  janvier.
Un témoin raconte ce qu’il a vu à Quimper :
    « À trois heures moins le quart, les promeneurs se
pressent en foule dans toutes les rues. À trois heures moins cinq, il n’y a
plus personne et derrière les fenêtres du rez-de-chaussée, de part et d’autre
de la rue, des gens font signe aux promeneurs attardés de se hâter et leur
montrent l’heure. Après trois heures, les invitations se font plus pressantes
et les gestes deviennent menaçants…
    « Et à quatre heures, comme à la sortie d’une classe, la
foule se précipite en riant et se bousculant de joie dans les rues… »
     
    « Désormais, il est prouvé que ceux qui parlent au nom
de la France écrasée et bâillonnée, ce ne sont ni les infâmes journaux, ni les
postes de radio contrôlés par l’envahisseur, ni les ministres qui, à Vichy, se
disputent les apparences du pouvoir.
    « Ceux qui parlent au nom de la France, ce sont les
Français Libres. »
     
    Ainsi s’exprime de Gaulle, le jeudi 9 janvier 1941.
    Il sait que les résistants qui agissent en France, au péril
de leur vie, trouvent que ce « plébiscite du silence » est une
manifestation bien passive.
    Mais c’est une manière d’exprimer qu’il existe une autre voie
que celle de l’abandon et du désespoir.
    Que la France n’est pas représentée par les collaborateurs
qui acceptent que les Allemands raflent dans la zone occupée des jeunes hommes,
pour compléter les convois d’« ouvriers volontaires » au travail en
Allemagne.
    Que la France n’est pas représentée par les ministres de
Vichy qui livrent aux Allemands des antinazis qui ont fui le régime de Hitler
et ont cru trouver le salut en France.
     
    Ce sont ces refus que manifestait le plébiscite du silence.
    Le 1 er  janvier 1941 est bien l’« heure
d’espérance ».

 
PREMIÈRE PARTIE

Janvier
__
22 juin 1941

 
     
     
     
     
    « Je suis
sûr que nous
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