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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu
Autoren: Max Gallo
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allons gagner la guerre, même si je ne vois pas encore très bien
comment. »
    Winston CHURCHILL
    aux maréchaux de l’air
Portal et Dowding
    fin décembre 1940
     
     
    « Il faut
résoudre tous les problèmes de l’Europe continentale en 1941 parce qu’à partir
de 1942 les États-Unis seront prêts à faire la guerre. »
    Adolf HITLER
    au général Jodl
    17 décembre 1940
     
     
    « Nous
devons être le grand arsenal de la démocratie… »
    Franklin D. ROOSEVELT
    28 décembre 1940

 
1.
    En ce début du mois de janvier 1941, Winston Churchill, tête
nue, dents serrées sur son cigare, marche lentement parmi les ruines.
    De la cathédrale de Coventry ne se dressent plus que quelques
pans de mur, vestiges d’un autre temps.
     

     
    Winston Churchill s’attarde, dit aux maréchaux de l’air
Portal et Dowding :
    « Je suis sûr que nous allons gagner la guerre, même si
je ne vois pas encore très bien comment. »
     
    Dans les rues de Londres dont il ne reste dans certains
quartiers populaires que des amoncellements de pierres, que fouillent les
habitants à la recherche des souvenirs de leur vie détruite, Churchill répète
ce qu’il martèle dans chacun de ses discours :
    « Quoi qu’il arrive, l’Angleterre ira jusqu’au bout, dût-elle
le faire absolument seule. »
    Une petite foule l’entoure, l’applaudit, l’encourage et, à
son secrétaire Coville, Churchill, mâchonnant son cigare, murmure qu’il ne
comprend pas pourquoi il conserve une telle popularité. Après tout, maugrée-t-il,
depuis son accession au pouvoir, tout a mal tourné et il n’a eu que des
désastres à annoncer.
     
    Puis lançant sa canne en avant, marchant d’un pas rapide, il
marmonne :
    «  London can take it  », Londres peut
encaisser ça.
    Le Blitz n’a pas brisé la volonté de la population, même
si dans les quartiers populaires de l’East End les critiques, le défaitisme, l’antisémitisme
fusent mais s’effacent vite lorsqu’on apprend qu’une bombe est tombée dans la
cuisine du Premier Ministre, 10, Downing Street, que Buckingham Palace et le
West End sont à leur tour touchés.
    « Londres ressemble à un gigantesque animal
préhistorique, dit Churchill, capable de recevoir sans broncher des coups
terribles et qui, mutilé, saignant par mille blessures, persiste cependant à se
mouvoir et à vivre. »
     
    La bataille d’Angleterre, en dépit de l’acharnement
quotidien et nocturne de la Luftwaffe, est donc gagnée par les Anglais.
    Même si Churchill – nom de code pour ses déplacements :
colonel Warden – peut chaque jour mesurer le saccage que réalisent les
bombardiers allemands.
    En janvier 1941, à Bristol, où Churchill doit décerner à l’ambassadeur
des États-Unis et au Premier ministre australien deux doctorats honoris
causa, la ville a été éventrée dans la nuit précédant la cérémonie. Et
Churchill remet les doctorats, au milieu des ruines, devant des autorités qui, en
uniforme de défense passive, viennent de participer aux secours.
     
    Churchill paraît encore plus déterminé en ces circonstances.
On a gagné la bataille d’Angleterre !
    Il décrète qu’on doit livrer et gagner ce qu’il appelle la bataille
de l’Atlantique contre les meutes de sous-marins de l’amiral Dönitz, qui
attaquent les convois la nuit, coulant durant les deux premiers mois de 1941 640 000 tonnes
de navires alliés. Or il faut à la Grande-Bretagne pour survivre importer 33 millions
de tonnes par mois.
    Churchill suit chaque jour l’évolution de cette bataille. Il
connaît par cœur le chiffre des pertes. Il interroge les amiraux – Pound, Cunningham –
qu’il appelle ses daily prayers.
    Il les écoute, s’éloigne tête baissée en murmurant :
« C’est terrifiant. »
    « Ce danger mortel qui menace nos communications
vitales me ronge les entrailles, dit-il. Combien je préférerais une invasion
sur une grande échelle à ce péril insondable et impalpable. »
     
    Il pense à ces navires torpillés qui deviennent des brasiers,
à ces milliers de marins, noyés, asphyxiés par le mazout.
    C’est la « mer cruelle ».
    « Nous devons donner une priorité absolue à cette
affaire », dit-il à l’amiral Pound.
     
    Il veut tout contrôler. Il préside le Comité pour la
bataille de l’ Atlantique qu’il vient de créer.
    Il rédige un document en treize points qui définit les buts,
les moyens de cette lutte pour la survie. Car la guerre
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