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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte
Autoren: Nelson Mandela
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Blancs, les métis et les Indiens, étaient anxieux devant l’avenir, et je voulais qu’ils se sentent en sécurité. Je ne cessais de rappeler aux gens que la lutte de libération n’était pas une lutte contre un groupe ou une couleur, mais un combat contre un système d’oppression. A chaque occasion, je disais que tous les Sud-Africains devaient maintenant s’unir, se tenir la main et dire   : nous formons un pays, une nation, un peuple, et nous nous engageons ensemble dans l’avenir.
    115
    Le 10 mai se leva, brillant et clair. Depuis quelques jours, j ’ étais agréablement assiégé par des dignitaires et des chefs d ’ Etat qui venaient me présenter leurs respects avant les cérémonies officielles qui verraient le plus grand rassemblement de responsables du monde entier sur le sol d ’ Afrique du Sud.
    Ces cérémonies eurent lieu dans le bel amphithéâtre de grès de Union Buildings à Pretoria. Pendant des décennies, ce lieu avait été le siège de la suprématie blanche et maintenant un arc-en-ciel de couleurs et de nations s’y réunissait pour l’installation du premier gouvernement démocratique et non racial d’Afrique du Sud.
    Ma fille Zenani m’accompagnait par ce beau jour d’automne. Sur le podium, Mr. De Klerk prêta serment comme second vice-président. Puis Thabo Mbeki prêta serment comme premier vice-président. Quand ce fut mon tour, je m’engageai à obéir et à défendre la constitution et à me consacrer au bien-être de la république et de son peuple. Devant les invités réunis et devant le monde qui regardait, je dis   :
     
    Aujourd’hui, nous tous, par notre présence ici […] nous conférons gloire et espoir à cette liberté qui vient de naître. De l’expérience d’un extraordinaire désastre humain qui a duré trop longtemps doit naître une société dont l’humanité tout entière sera fière.
    … Nous, qui étions des proscrits il y a peu, on nous a accordé le rare privilège d’être les hôtes des nations du monde sur notre propre sol. Nous remercions tous nos distingués invités internationaux d’être venus prendre possession, avec le peuple de notre pays, de ce qui est en fin de compte une victoire commune pour la justice, la paix et la dignité humaine.
    Nous avons enfin atteint notre émancipation politique. Nous nous engageons à libérer la totalité de notre peuple de la servitude, de la pauvreté, des privations, des souffrances, du sexisme et des autres discriminations.
    Que jamais, jamais, jamais plus, ce beau pays ne connaisse l’oppression d’un homme par un autre. […] Le soleil n’a jamais brillé sur une aussi grande réalisation humaine.
    Que règne la liberté. Que Dieu bénisse l’Afrique   !
     
    Quelques instants plus tard nous avons levé les yeux quand des avions à réaction, des hélicoptères et des transports de troupe de l’armée sud-africaine sont passés dans un ordre parfait au-dessus de Union Buildings. Ce n’était pas une démonstration de haute précision et de force militaire, mais la manifestation de la loyauté de l’armée envers la démocratie, envers un nouveau gouvernement librement et justement élu. Quelques instants plus tôt seulement, les plus importants généraux des forces de défense sud-africaines et de la police, la poitrine chamarrée de rubans et de médailles du passé, m’avaient salué en prêtant serment de leur loyauté. Je n’ignorais pas que, bien des années plus tôt, ils ne m’auraient pas salué, mais arrêté. Pour finir, des avions à réaction volant en chevron ont laissé dans le ciel une traînée noir, rouge, vert, bleu et or, les couleurs du nouveau drapeau sud-africain.
    Pour moi, ce jour a été symbolisé par l ’ exécution de nos deux hymnes nationaux et le spectacle des Blancs chantant Nkosi Sikelel ’ iAfrika et des Noirs chantant Die Stem, l ’ ancien hymne de la république. Aucun des deux groupes ne connaissait les paroles de l ’ hymne qu ’ il détestait autrefois, mais ils les connaîtraient bientôt par cœur.
     
    Le jour de l ’ installation du nouveau gouvernement, j ’ ai été submergé par le sens de l ’ histoire. Au cours de la première décennie du XX E siècle, quelques années après la terrible guerre des Boers et avant ma naissance, les Sud-Africains à la peau blanche avaient oublié leurs différences et bâti un système de domination raciale contre les habitants à peau noire de leur propre pays. Les structures qu ’
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