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Traité du Gouvernement civil

Traité du Gouvernement civil

Titel: Traité du Gouvernement civil
Autoren: John LOCKE
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     Ces 27 lignes, qui sont dans la cinquième édition anglaise de 1728, chez Bettesworth, ont été passées par le Traducteur, sans que l'on puisse voir pour quelle raison, après avoir traduit plusieurs autres endroits qui ne seront pas plus que celles-ci du goût des Tyrans, ou des usurpateurs des droits du peuple; c'est pourquoi nous les avons remises à leur place. Note de l'édition de l'an III.

 

APPENDICE
    Eloge de M. Locke
    << Table des matières

Londres, 10 décembre 1704

    Lettre de Pierre Coste, traducteur officiel de M. Locke
    Contenu dans une Lettre de Pierre Coste, traducteur des œuvres de Locke, à l'au­teur des Nouvelles de la République des Lettres, à l'occasion de la mort du philosophe, et insérée dans ces Nouvelles, Février 1705, page 154.
Monsieur,

     
    Vous venez d'apprendre la mort de l'illustre M. Locke. C'est une perte générale. Aussi est-il regretté de tous les gens de bien, et de tous les sincères amateurs de la vérité, auxquels son caractère était connu. On peut dire qu'il était né pour le bien des hommes. C'est à quoi ont tendu la plupart de ses actions : et je ne sais si durant sa vie il s'est trouvé en Europe d'homme qui se soit appliqué plus sincèrement à ce noble dessein, et qui l'ait exécuté si heureusement.
    Je ne vous parlerai point du prix de ses Ouvrages. L'estime qu'on en fait, et qu'on en fera tant qu'il y aura du Bon Sens et de la Vertu dans le Monde; le bien qu'ils ont procuré ou à l'Angleterre en particulier, ou en général à tous ceux qui s'attachent sérieusement à la recherche de la Vérité, et à l'étude du christianisme, en fait le véritable Éloge. L'Amour de la Vérité y paraît visiblement partout. C'est de quoi conviennent tous ceux qui les ont lus. Car ceux-là mêmes qui n'ont pas goûté quelques-uns des Sentiments de M. Locke lui ont rendu cette justice, que la manière dont il les défend, fait voir qu'il n'a rien avancé dont il ne fût sincèrement convaincu lui-même. Ses Amis le lui ont rapporté de plusieurs endroits : Qu'on objecte après cela, répondait-il, tout ce qu'on voudra contre mes Ouvrages; je ne m'en mets point en peine. Car puisqu'on tombe d'accord que je n'y avance rien que je ne croye véritable, je me ferai toujours un plaisir de préférer la Vérité à toutes mes opinions, dès que je verrai par moi-même ou qu'on me fera voir qu'elles n'y sont pas confor­mes . Heureuse disposition d'esprit, qui, je m'assure, a plus contribué que la péné­tration de ce beau génie, à lui faire découvrir ces grandes et utiles vérités qui sont répandues dans ses Ouvrages!
    Mais sans m'arrêter plus longtemps à considérer M. Locke sous la qualité d'Auteur, qui n'est propre bien souvent qu'à masquer le véritable naturel de la person­ne, je me hâte de vous le faire voir par des endroits bien plus aimables, et qui vous donneront une plus haute idée de son mérite.
     
    M. Locke avait une grande connaissance du Monde et des affaires du Monde. Prudent sans être fin, il gagnait l'estime des Hommes par sa probité, et était toujours à couvert des attaques d'un faux Ami, ou d'un lâche flatteur. Éloigné de toute basse complaisance, son habileté, son expérience, ses manières douces et civiles le faisaient respecter de ses Inférieurs, lui attiraient l'estime de ses Égaux, l'amitié et la confiance des plus grands Seigneurs.
    Sans s'ériger en Docteur, il instruisait par sa conduite. Il avait été d'abord assez porté à donner des conseils à ses amis qu'il croyait en avoir besoin : mais enfin, ayant reconnu que les conseils ne servent point à rendre les gens plus sages, il devint beaucoup plus retenu sur cet article. je lui ai souvent ouï dire que la première fois qu'il entendit cette Maxime, elle lui avait paru fort étrange, mais que l'expérience lui en avait montré clairement la vérité. Par conseils il faut entendre ici ceux qu'on donne à des gens qui n'en demandent point. Cependant, quelque désabusé qu'il fût de l'espérance de redresser ceux à qui il voyait prendre de fausses mesures, sa bonté naturelle, l'aversion qu'il avait pour le désordre, et l'intérêt qu'il prenait en ceux qui étaient autour de lui, le forçaient, pour ainsi dire, à rompre quelquefois la résolution qu'il avait prise de les laisser en repos, et à leur donner les avis qu'il croyait propres à les ramener : mais c'était toujours d'une manière modeste, et capable de convaincre l'esprit par le soin
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