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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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le pavé, la plage. » Quand on a du cœur, il est beau d’être anarchiste à vingt ans. Certains se suicidèrent, pour ne pas se renier. À cinquante ans, être anarchiste, c’est seulement gagner le plus d’argent possible.
    Daniel Cohn-Bendit, qui jetait des cocktails Molotov sur les barricades, est aujourd’hui installé dans son fauteuil de député européen et partage les idées, anarchistes de droite, d’un Madelin. On ne saurait recenser les anciens soixante-huitards établis (maintenant qu’ils ont soixante ans) aux postes de commande : ils sont trop nombreux.
    L’idée qu’il existe un « bien commun », héritage constant de l’Europe, était devenue « ringarde ». En mai 1981, l’élection surprise de Mitterrand en France put faire espérer le retour du bien public. Dès 1983, la gauche s’aligna sur la mode libéralo-libertaire : elle renonça au socialisme, devint « européenne », découvrit les vertus du capital et transforma les socialos en « antiracistes ». L’association « SOS Racisme », créée depuis l’Élysée, fut le symbole de la mutation du socialisme nationalisateur français en antiracisme à l’américaine. Depuis ce temps, cette association a beaucoup évolué.
    En 1978, un Polonais, Karol Wojtyla, fut élu pape sous le nom de Jean-Paul II. C’était une provocation pour les communistes russes, qui tentèrent, en vain, de le faire assassiner sur la place Saint-Pierre en 1981. Au Kremlin ne régnaient plus que des vieillards : Brejnev,
    Andropov, Tchernenko. Le 11 mars 1985, le Politburo nomma secrétaire général Mikhaïl Gorbatchev (cinquante et un ans), Gorbatchev savait que l’URSS n’était capable de soutenir ni le rythme de concurrence économique de l’Occident, ni la course aux armements. Il savait qu’en Russie même le peuple, en majorité communiste, devenait chaque jour davantage consommateur et était fasciné par le modèle américain, rêvant davantage de supermarchés que de grands soirs. Il voulut réformer : la « Perestroïka ». Mais le courant était déjà trop fort pour qu’il pût le maîtriser.
    L’Église et les syndicats de Pologne (Lech Walesa), encouragés par Jean-Paul II, le défiaient ouvertement. Gorbatchev n’envoya pas les chars et il retira l’Armée rouge d’Afghanistan. Les peuples d’Europe de l’Est, qui au contraire des Russes n’y avaient jamais cru, en prenaient à leur aise avec le marxisme.
    Depuis 1945, l’Allemagne (amputée) était séparée en deux. Les zones occidentales avaient constitué la République fédérale d’Allemagne, dont le chancelier le plus notable fut Konrad Adenauer (un antinazi). À l’Est, occupé par les Russes, existait la RDA (avec l’enclave de Berlin-Ouest, que le blocus de Berlin n’avait pu réduire). En 1961, un mur avait été construit pour empêcher les gens de l’Est de se réfugier dans l’enclave occidentale. Ce mur était surveillé par des gardes-frontières communistes (les Vopos), qui abattaient sans état d’âme les transfuges.
    Mais que se passe-t-il quand les Vopos ne veulent plus tirer ?
    Cela se produisit le 9 novembre 1989.
    Nous avons souligné plusieurs fois l’importance du consentement. En quelques jours, le mur fut démoli et la RDA disparut (le film allemand Good bye Lenine le raconte). Gorbatchev laissa faire. Tous les États d’Europe de l’Est rompirent avec le communisme.
    Affolés, du 19 au 21 août, les généraux conservateurs tentèrent un pronunciamiento. Leur putsch échoua et Gorbatchev fut remplacé par Boris Eltsine. Le 29 août, ce dernier chassa le PC du pouvoir.
    En décembre 1991, l’URSS éclata : l’Ukraine, la Biélorussie, toutes les républiques musulmanes du Caucase et d’Asie centrale se déclarèrent indépendantes (Turkménistan, Ouzbékistan, Kazakhstan, etc.), ainsi que les républiques chrétiennes (Arménie, Géorgie) – dernier avatar de la décolonisation.
    Usé par l’alcool, Eltsine démissionna en faveur de son Premier ministre Vladimir Poutine, ancien du KGB. Élu et réélu président (2000,2004), celui-ci tente de reprendre en main ce qui reste de la Russie : de Pétersbourg à Vladivostok, sans l’Ukraine qui fut pourtant, à Kiev, le pays fondateur.
    Dans les années 1980 encore, tous les experts occidentaux jugeaient imperturbablement que le « totalitarisme » soviétique était indestructible.
    Cet immense événement, la chute des Soviets, mit fin au xx c siècle que les
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