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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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en janvier 1992.
    La guerre reprit cependant, en avril 1992, pour le contrôle de la Bosnie (au peuplement mixte serbo-croate, agrémenté d’une forte minorité musulmane, issue des Ottomans autour de Sarajevo). Appuyés par les États-Unis, les Croates furent vainqueurs en 1995. Ils doublèrent la superficie de leur État, annexant toute la côte dalmate, chassant les populations serbes de Krajina.
    La Serbie de Milosevic, jugée responsable de la guerre de Bosnie, se vit refuser le siège de l’ex-Yougoslavie à l’ONU. Les « casques bleus » (anglais, français, américains) intervinrent et imposèrent à Milosevic les accords de Dayton. La Bosnie, partagée de fait entre trois États (l’un serbe, l’autre croate, le dernier « musulman » autour de Sarajevo), fut occupée par les casques bleus français, anglais et américains. Les malheurs de la Serbie n’étaient pas finis, Milosevic étant trop fruste pour être prudent. Le Kosovo, l’une des provinces serbes, berceau de la nation (le patriarcat a son siège à Pec), est peuplé de 80 % de musulmans albanais. Ceux-ci faisant sécession, l’armée serbe commença de les expulser. De mars à juin 1999, l’OTAN, en bombardant Belgrade, contraignit la Serbie à y renoncer et à évacuer le Kosovo.
    Trois guerres, donc : celle de 1991 ; celle de Bosnie, la plus longue ; et celle du Kosovo, en 1999, la plus cruelle. Milosevic arrêté et transféré devant un tribunal international, la Serbie est aujourd’hui plus petite qu’elle ne l’était au moment de son indépendance au xdc c siècle. De nombreux Serbes vivent en dehors de ses limites (en Bosnie et en Macédoine). Le Kosovo est devenu un protectorat international (Bernard Kouchner en fut, un temps, le gouverneur) dans lequel une paix précaire n’est maintenue que par les casques bleus. Le bombardement de Belgrade en 1999 fut une première en Europe depuis 1945.
    Pouvait-on éviter le massacre ? La condamnation sans nuance des échanges de population appelés « épurations ethniques » est-elle toujours justifiée ? À ce point de haine, il peut se révéler préférable de séparer ceux qui ne veulent plus vivre ensemble (par exemple, grâce aux échanges de population de 1923, Grecs et Turcs sont aujourd’hui réconciliés).
    Le radicalisme idéologique n’est jamais bon. Ces guerres ont fait des centaines de milliers de morts, avec les abus (viols, etc.) propres aux guerres civiles. Car en Yougoslavie les guerres furent d’abord vécues, par la plupart, comme des guerres civiles avant de devenir progressivement des guerres nationales. Tchèques et Slovaques ont su se séparer sans guerre, Russes et Ukrainiens aussi. La violente intervention des Russes en Tchétchénie s’explique, sans se justifier, par la volonté de contrôler le pétrole de la mer Caspienne.
    La tragédie yougoslave pourrait arriver ailleurs. La France, par exemple, unit des populations beaucoup plus différentes que ne le sont celles de l’ex-Yougoslavie : entre les Alsaciens-Germains et les Bretons-Celtes, entre les Lillois-Flamands et les Provençaux-Méditerranéens, les différences sont plus grandes qu’entre Serbes et Croates ! La France n’est pas « éternelle » ; c’est une invention politique voulue par Paris et millénaire. Les rêveries « régionalistes » pourraient dissoudre la volonté des Français de vivre ensemble. À Rennes, aujourd’hui, on traduit les panneaux indicateurs en breton (langue que Rennes ne parla jamais). Quand on écoute les discours de Jean-Guy Talamoni, on frémit pour la Corse, pour la France et pour l’Europe.
    Cependant, les Français semblent toujours heureux d’être français. Ils pourraient même en être fiers. Mais comment un jeune Français, issu de l’immigration, pourrait-il être « fier » d’un pays que les « bien-pensants » ne cessent de dénoncer comme attardé et moisi ?
    Après la chute de la maison communiste, le monde n’est plus à foyers multiples. Les États-Unis demeurent la seule très grande puissance.
    Nous avons noté que les Américains ne veulent pas bâtir l’empire romain, les citoyens du Middle West ne s’intéressant guère au monde extérieur. L’Amérique n’est pas impériale ; elle est hégémonique. Il faut souligner que la mode du vocable « mondialisation » coïncide avec la disparition de l’URSS. Avant 1989, quand l’URSS existait, personne ne parlait de « mondialisation ». La
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