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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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l’Allemand et non l’Arabe. En sens contraire, Israël est devenu pour les Arabes la « bonne excuse » qui les empêche de se moderniser. Si tous les maux viennent d’Israël, il suffit d’attendre sa disparition (ou de la hâter en se faisant sauter).
    Quant au mécanisme qui conduit de jeunes Français musulmans maghrébins à détester leurs compatriotes maghrébins d’origine comme eux, parce qu’ils sont de religion juive, il est aberrant : ni les uns ni les autres n’ayant rien à voir avec le Proche-Orient. « Maghrébin » veut dire « Occidental » ; le Maghreb, c’est l’« Occident » des Arabes d’Orient. On est là en plein déni de la réalité française.
    En Palestine, la seule issue admise intellectuellement par la plupart serait la coexistence d’un État juif et d’un État palestinien. Pour cela, il faudrait que les Arabes acceptent les faits. Pour cela, il faudrait aussi qu’un de Gaulle israélien fasse évacuer les « implantations » des territoires, donc prenne le risque de faire tirer Tsahal sur des juifs comme l’armée française finit par tirer sur l’OAS, à Bab el-Oued. On voit que le chemin est ardu.

La chute de l’URSS, la mondialisation
    En 1968, une crise de confiance secoua le monde moderne tout entier : crise à l’Ouest et crise à l’Est. On rapproche rarement les deux. Elles diffèrent seulement par l’obstacle qui leur était opposé, car on ne saurait comparer le régime paternel gaulliste aux États communistes et à la Russie soviétique.
    Les « trente glorieuses », de 1945 à 1975, avaient été fécondes en reconstruction et en développement à l’Est comme à l’Ouest. Mais l’Ouest prit une extraordinaire avance économique sur l’économie d’État. Dès les années 1960 y régnait la « société de consommation », opposée à la « société de pénurie » communiste. Les peuples s’en apercevaient (les propagandes, nous l’avons souligné à propos de Vichy, n’ayant d’effet que lorsque les gens sont disposés à les entendre).
    Les idées neuves infusent, dix ans, vingt ans, et puis tout d’un coup le théâtre change.
    Tout commença en Californie, en particulier à l’université de Berkeley, puis le mouvement se répandit en Europe, à Berlin et à Rome. À Prague, le Printemps étudiant fut écrasé par les chars soviétiques. Les Soviets étaient encore redoutables.
    À Paris, les émeutes étudiantes furent, à l’inverse, une espèce de théâtre : les dirigeants n’avaient aucune envie de faire tirer les forces de l’ordre sur leurs fils ou leurs filles qui jouaient rue Gay-Lussac « à la Commune » ou « à la Libération », en construisant des barricades-Cela eût été, en vérité, autre chose si les ouvriers avaient manifesté. Mais précisément, encadrés par le PC et la CGT, les ouvriers refusèrent de se mêler aux étudiants (alors issus des classes moyennes), se contentant de faire des grèves classiques.
    La connivence entre les barricadeurs de rue et leurs papas des ministères ou des directions était telle que les idées des étudiants ébranlèrent le régime.
    De Gaulle, sur un faux départ et un vrai retour, joua avec superbe sa dernière scène. Il comprenait que les temps avaient changé. Un an plus tard, après un référendum perdu, il se retira à Colombey : « Le président de la République cesse à minuit d’exercer ses fonctions. » On ne le vit plus que de loin, photo volée sur une lande irlandaise, puis il eut la chance de mourir d’un coup, chez lui, en faisant une « réussite », en sa quatre-vingtième année, sans que la vieillesse ait été pour lui un naufrage.
    Pompidou lui succéda. Avec Giscard d’Estaing (après la mort imprévue de Pompidou), les idées de Mai arrivèrent au pouvoir à l’Élysée. Giscard les appliqua : réforme des mœurs, libéralisme, etc. Seuls des gauchistes ultras en Italie et en Allemagne avaient cru ces idées révolutionnaires. Dans les « Brigades rouges » ou la « Bande à Baader », ils prirent les armes par milliers. En France, il y eut seulement la douzaine de fous d’« Action directe ». Il faut dire qu’en Italie ou en Allemagne les entrepreneurs et les politiques étaient souvent les héritiers des régimes détruits, alors qu’en France le chef de l’État était un héros de la guerre mondiale…
    Les idées de 68 étaient en effet très individualistes et plus encore hédonistes : « Sous
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