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Templa Mentis

Templa Mentis

Titel: Templa Mentis
Autoren: Andrea H. Japp
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j’ai la sensation d’évoluer dans un permanent désordre. Un tournis parfois réjouissant.
    « Dont vous.
« De grâce, seigneur, croyez-moi votre très respectueux, très dévoué, très affectueux,
    « Druon de Brévaux. »

    Un rire échappa à Louis d’Avre, en dépit du peu distrayant contenu de la missive. Devant le muet étonnement de dame Blandine, il expliqua :
    — Une… petite boutade de notre bon mire. Madame, le merci pour votre bel accueil. Je ne puis malheureusement m’attarder davantage. De grâce, veuillez saluer bien votre époux pour moi. Euh… messire Druon vous a-t-il confié où il se rendait ?
    — Alençon.
    — Votre obligé, madame. Sachez et faites dire, je vous prie, que le meurtrier du père Simonet et de son scribe a rendu sa vile âme. Voilà qui devrait soulager les bonnes gens de votre village. Anchier Vieil en fera, sous peu, déclaration officielle.

    Le bonheur et le soulagement le disputaient en lui à la plus vive des inquiétudes lorsqu’il remonta en selle.
    Tudieu ! S’était-elle mise en danger, sans lui pour la défendre ? Comment le meurtrier avait-il péri ? L’avait-il menacée ? Sa vie, si précieuse, s’était-elle trouvée en danger ? Insensée, insensée, insensée !
    Dont vous. Un réjouissant tournis… Très affectueux… Non, non, il ne se leurrait pas, d’autant que la ravissante donzelle avait dû peser ses mots, de crainte que la lettre ne parvienne pas à son destinataire.
    Tudieu, que la vie pouvait se montrer séduisante !
    Tudieu… dans quel guêpier allait-elle se fourrer ? Alençon ! Alençon ne dépendait pas de son autorité de seigneur bailli, mais il y avait bons amis. En homme d’expérience, Louis d’Avre sentait qu’il ne parviendrait jamais à assagir Héluise tant qu’elle n’aurait pas mené à bien ce qu’elle nommait « son devoir ». Obstinée, impertinente, et surtout inflexible ! Mais après tout, l’aurait-il tant aimée si elle avait été translucide ? N’empêche. Puisqu’il était incapable de la retenir, il s’efforcerait de la protéger.
    Le plaisir de la revoir, de l’écouter, d’effleurer sa joue, de baiser sa main.
    D’une pression de mollets, il lança son destrier au galop et éclata de rire. Tudieu, il se prévoyait beaucoup de fatigue et de tracas dans les semaines à venir !
    Messire d’Avre ignorait à quel point il restait en deçà de la vérité. Très en deçà.
    1 - Les Mystères de Druon de Brévaux , tome II, Lacrimae .

Brève annexe historique
    A BBAYE DE LA S AINTE- T RINITÉ DE T HIRON- G ARDAIS : elle fut édifiée au XII e  siècle (charte de fondation de 1114) par saint Bernard de Ponthieu, né près d’Abbeville en 1046, ancien abbé de Saint-Cyprien de Poitiers, une élection décidée presque contre sa volonté puisque les honneurs ne l’intéressaient guère. Bernard souhaitait revenir à la stricte observance de la règle de saint Benoît, grâce, entre autres, à la protection de l’évêque Yves de Chartres et de Rotrou III le Grand, comte du Perche. On évoque très souvent la grande austérité de la règle de saint Benoît. Toutefois, il convient de la mettre en perspective avec l’époque, très rude pour tous.
    La réputation de sainteté de Bernard se propagea vite, et l’abbaye fut soutenue par de nombreux souverains, dont Henry I er  d’Angleterre. Elle connut très vite un grand rayonnement, au point que l’on parla de l’ordre de Thiron, et une expansion très importante puisque vingt-deux abbayes et plus de cent prieurés lui furent rattachés, notamment en Angleterre, en Écosse et en Irlande. À la mort de saint Bernard en 1116, l’abbaye était déjà royale, privilège accordé par Louis VI le Gros, roi de France, en échange du fait qu’elle devait accueillir d’anciens soldats invalides comme frères laïcs.
    Une des abbayes filles de Tiron, l’abbaye de Kilwinning en Écosse, fondée en 1140 environ par Hugues de Morville, est, selon la tradition, le berceau de la franc-maçonnerie écossaise.
    L’extrême richesse de l’abbaye lui valut ensuite d’acerbes critiques dont on trouve la trace dans le Roman de Renart .
    La guerre de Cent Ans, puis les guerres de religion, et leur inévitable cohorte d’incendies et de pillages, lui causèrent beaucoup de dommages. Elle connut un nouvel éclat au XVII e  siècle, avec l’arrivée d’Henri de Bourbon comme abbé. D’autres bâtiments furent alors construits. Un
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