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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan
Autoren: James Clavell
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d’acheter une nouvelle sœur chinoise avant de partir.
    — Ha ! Si ton activité jusqu’ici avec Seconde Sœur est un signal, nous achèterons des amants, par Dieu ! cria May-may, puis elle l’embrassa tendrement et hurla : Je suis très gracieusement contente de mon joss qui t’a donné à moi, Taï-pan. »
    Une canonnade de Vents Suprêmes enfonça toutes les fenêtres de l’aile sud, et l’immeuble tout entier fut secoué comme par un tremblement de terre. Les chevilles du toit hurlèrent et résistèrent de leur mieux à une attraction inouïe, et puis une bourrasque diabolique souleva le toit comme un couvercle de boîte et le projeta dans la mer.
    Struan sentit Yin-hsi le quitter, aspirée par le tourbillon. Il voulut la retenir, mais elle avait disparu.
    Struan et May-may se serrèrent plus étroitement l’un contre l’autre.
    « Ne désespère pas, Tai-tai !
    — Jamais ! Je t’aime, Mari ! »
    Et les Vents Suprêmes s’abattirent sur eux.

50
    L E soleil se leva bravement et répandit sa chaleur sur la ville en ruine et la rade sûre.
    Culum trouva son père dans les décombres de la résidence. Struan était tassé dans un coin de l’appartement du nord, et serrait dans ses bras une petite Chinoise maigre. Culum se demanda comment son père avait pu l’aimer, car à ses yeux, elle n’était pas belle.
    Mais la mort ne les rendait pas horribles. Leurs visages étaient calmes, paisibles, comme s’ils dormaient.
    Culum quitta la pièce et descendit l’escalier écroulé, et sortit dans la légère brise d’est.
    Tess l’attendait. Et quand elle le vit hocher tristement la tête, les larmes lui montèrent aux yeux et elle lui prit la main. Ils sortirent de la Vallée Heureuse, par Queen’s Road, sans rien voir.
    La ville neuve avait été ravagée, des décombres s’entassaient partout. Mais, çà et là, des immeubles se dressaient encore, certains de simples carcasses, d’autres à peine endommagés. Le bord de mer grouillait de gens pressés, ou attroupés devant les ruines d’une maison ou d’une entreprise commerciale. Beaucoup d’hommes dirigeaient des équipes de coolies, sauvaient leurs possessions détrempées ou bien commençaient déjà les réparations. Les coolies des chaises à porteurs cherchaient des clients, les mendiants aussi. Des pelotons avaient été postés en des points stratégiques, pour pallier l’inévitable pillage. Mais, chose étrange, il y avait très peu de pillards.
    Des sampans et des jonques pêchaient dans la rade paisible, parmi les épaves des navires endommagés. D’autres arrivaient du continent, amenant de nouveaux colons. Et la procession de Chinois, de la plage aux hauteurs de Tai Ping Shan, avait repris.
    De la fumée montait du flanc des collines. Dans la dévastation des cabanes, il y avait quelques incendies. Mais, sous la fumée, la vie reprenait, bourdonnante d’activité. Les restaurants, les maisons de thé, les magasins d’alimentation, les marchands en plein vent se remettaient à travailler tandis que les habitants – clouant, sciant, creusant, jacassant, – réparaient leurs demeures ou se mettaient à reconstruire, en bénissant leur joss d’être encore vivants.
    « Ah ! Culum, trésor. Regarde ! » s’écria Tess.
    Ils étaient arrivés près du chantier naval. Culum était comme engourdi, ahuri, l’esprit privé de réactions. Il suivit la direction de son regard. Sur une légère éminence, leur maison presque terminée n’avait plus de toit et penchait dangereusement d’un côté.
    « Ah ! mon Dieu, gémit-elle. Qu’allons-nous faire ? »
    Il ne répondit pas. Elle sentit sa panique et sa propre terreur augmenta.
    « Viens, trésor. Viens. Allons… allons à l’hôtel, et puis… et puis à bord du White Witch . Allons, viens… »
    Skinner accourait vers eux. Il avait la figure sale, les vêtements en lambeaux.
    « Excusez-moi, monsieur Culum. Où est le Taï-pan ?
    — Quoi ?
    — Le Taï-pan. Savez-vous où je peux le trouver ? Il faut que je le voie tout de suite. »
    Comme Culum ne répondait pas, ce fut Tess qui murmura :
    « Il… il est mort.
    — Hein ?
    — Il est mort, monsieur Skinner. Nous… mon… Culum l’a vu. Il est mort. Dans le comptoir.
    — Oh ! mon Dieu ! Oh ! non », souffla Skinner en maudissant son joss.
    Il marmonna de vagues condoléances et retourna à son imprimerie et à ses presses en miettes.
    « Tu es directeur-propriétaire !
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