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Robin

Robin

Titel: Robin
Autoren: Stephen R. Lawhead
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spécifié
qu’il ne fallait pas…
    — J’ai besoin d’un
cheval, Cefn, le coupa Bran. Selle la noire, et vite. Je vais devoir cravacher
pour les rattraper. »
    Une fois le palefrenier parti
préparer la jument, Bran se précipita dans la cuisine pour trouver quelque
chose à manger. La cuisinière et ses deux aides, occupées à écosser des pois,
protestèrent contre l’intrusion. Au prix de maints sourires, clins d’œil et
autres cajoleries, Bran parvint néanmoins à amadouer la vieille Mairead, comme
à chaque fois. « Un jour vous deviendrez roi, le réprimanda-t-elle.
Continuerez-vous à agir de la sorte ? à chaparder votre repas et à vous
enfuir Dieu sait où jusqu’au soir ?
    — Je pars pour Lundein,
Mairead. C’est un long voyage. Laisseriez-vous votre futur roi mourir de faim
sur la route, ou mendier comme un lépreux ?
    — Le Seigneur m’en
garde ! gloussa la cuisinière qui mit aussitôt ses corvées de côté. Qu’on n’aille
pas dire que je laisse quelqu’un sortir de ma cuisine la faim au ventre. »
    Elle versa du lait frais dans un
bol, dans lequel elle cassa des quignons d’un dur pain bis, puis installa le
prince sur un tabouret. Tandis qu’il se mettait à l’ouvrage, elle coupa
quelques rondelles de saucisse nouvelle et lui donna deux pommes vertes, qu’il
fourra dans la bourse de sa ceinture. Après avoir terminé le lait et le pain à
la cuiller, il lança un baiser à la vieille servante, bondit hors de la cuisine
et traversa la cour jusqu’à l’écurie, où Cefn s’apprêtait à tendre la sangle de
selle sur son cheval.
    « Mille mercis à toi, Cefn. Tu
viens de me sauver la vie.
    — Olwen est notre meilleure
jument, faites en sorte de ne pas trop la pousser », cria le palefrenier
comme le prince sortait bruyamment dans la cour. Quand Bran lui adressa un
signe enjoué de la main, le valet ajouta pour lui-même : « Et que
notre seigneur Brychan se montre clément envers vous. »
    Bran était persuadé qu’il
parviendrait à reconquérir les faveurs de son père. Cela lui prendrait
peut-être un jour ou deux, mais une fois que le roi aurait constaté avec quel
sérieux le prince avait préparé le rôle qui lui était dévolu à Lundein, Brychan
ne pourrait que rétablir son fils dans ses bonnes grâces. Néanmoins, Bran
entreprit d’inventer une histoire, sinon crédible, du moins assez divertissante
pour améliorer l’humeur du roi. Tâche qui l’occupa comme il progressait sans
encombre le long du chemin qui traversait la forêt. Il venait à peine de
rejoindre la longue et sinueuse piste menant au faîte densément arboré qui
formait la frontière occidentale de la vallée de la Wye, et pensait qu’avec un
minimum de chance, il pourrait encore rattraper son père et sa garde avant le
crépuscule. Une pensée qui s’évanouit instantanément lorsqu’il aperçut un
cavalier solitaire tituber devant lui sur un cheval boitillant.
    Il était encore assez loin, mais
Bran pouvait voir qu’il s’était penché sur sa selle comme pour contraindre sa
monture laborieuse à forcer l’allure. Sans doute un sale ivrogne
complètement soûl, pensa-t-il, incapable de se rendre compte de l’état
pitoyable de son cheval. Eh bien soit, il allait arrêter ce rustre dénué de
cervelle pour lui demander s’il savait à quelle distance pouvait bien se
trouver son père.
    À mesure qu’il approchait, l’homme
lui rappelait confusément quelqu’un.
    Enfin, Bran acquit la certitude
qu’il le connaissait. Il ne se trompait pas.
    Il s’agissait d’Iwan.

CHAPITRE 3
    Bernard de Neufmarché descendait en
toute hâte l’étroit corridor qui menait de la grande salle à ses appartements
privés enfoncés dans les murs de pierre protecteurs de la forteresse. Sa cape
de velours rouge s’était teintée du gris poussiéreux du voyage, une douleur
lancinante parcourait son dos fatigué, et son esprit n’était plus qu’un maelström
de pensées aussi sombres que son humeur. Sept années de perdues ! fulminait-il. Balayées, gâchées et perdues !
    Il s’était montré patient, prudent,
il avait attendu son heure, attendu le seul bon moment pour frapper. Et voilà
qu’à cause d’un acte aussi précipité qu’imprévisible, ce brigand rouquin de roi
William s’était allié à cette chiffe molle de De Braose et à son neveu
vagissant, le comte Falkes. Cela faisait déjà beaucoup, mais pour couronner le
tout, le monarque irresponsable avait mis sens
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