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Qui ose vaincra

Qui ose vaincra

Titel: Qui ose vaincra
Autoren: Paul Bonnecarrère
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les ordres du capitaine Betbéze.
    Le froid est vif, – 15, – 20, les S.A.S., bien équipés, supportent assez bien cette température. Ils roulent en direction des Ardennes sans rencontrer la moindre unité alliée. L’impression de tristesse est accablante, le ciel est bas, plein de neige. Un silence ouaté pèse sur la campagne, troué seulement au passage par le cliquetis des chaînes fixées aux roues et le ronron des moteurs. Tout est désert.
    Près de Sedan, première rencontre avec quelques Américains en position sur la Meuse. Puis passent quelques camions américains en direction du sud. D’ailleurs le trafic routier semble être à sens unique : nord-sud. Seuls les parachutistes S.A.S. roulent vers le nord. La nuit est tombée, glaciale ; les jeeps poursuivent leur route avec prudence, les mitrailleuses Vickers prêtes à faire feu. Les S.A.S. s’enfoncent vers l’inconnu. De temps en temps ils rencontrent un petit groupe de G. I. près d’une pièce antichar. Maintenant, au loin, ils aperçoivent les lueurs des fusées éclairantes, puis entendent le roulement sourd de la canonnade. Les jeeps traversent d’immenses forêts de sapins enneigés. La route semble longue, d’autant plus que le froid s’intensifie. Les S.A.S. roulent toujours. Où est donc le front ? Les Américains rencontrés n’en savent rien.
    Et c’est la nuit de Noël…
    Drôle de paix sur terre aux hommes de bonne volonté. À l’entrée d’un village, sur la frontière franco-belge, des coups de feu claquent, c’est une sentinelle américaine affolée, croyant à une irruption des Allemands, qui a fait feu sur la jeep de tête dans laquelle se trouvait le commandant Puech-Samson, le lieutenant-médecin Sassoon et le parachutiste Lolo Gilbert. Le lieutenant-médecin Sassoon est grièvement blessé, (il mourra des suites de ses blessures), le S.A.S.
    Lolo est blessé aux jambes. Ce sont les premières pertes de cette nouvelle opération.
    Le 25 décembre 1944 les jeeps S.A.S. passent les avant-postes américains, se faufilent entre les mines placées par les G. I. Ceux-ci semblent étonnés de voir partir les S.A.S. français ; le pouce en l’air, ils leur souhaitent : Good luck.
    Après avoir roulé un moment, la colonne s’arrête. Il faut éclairer le terrain devant. Le commandant Puech-Samson envoie le sous-lieutenant Nicol en reconnaissance. Dans la première jeep, Nicol, Richert. Lenormand, Crœnne ; dans la deuxième, Payen, Dornis, Prigent, Lalanne ; dans la troisième enfin, Quillet, Iîrossard, Goardo et Gas. Comme toutes les jeeps S.A.S., les trois jeeps du sous-lieutenant Nicol portent un nom de guerre, en l’occurrence : Moscou, Varsovie, Stalingrad.
    Les S.A.S. roulent avec circonspection, tendus, les sens aux aguets. Une quinzaine de kilomètres sont parcourus sans incident, une ville apparaît, c’est Bertrix, première grosse agglomération belge. Les jeeps pénètrent dans la ville, toutes mitrailleuses braquées, et débouchent sur la grand-place de l’église au moment de la sortie de la messe. Stupeur et inquiétude bien compréhensibles des Belges. Sont-ce des Allemands ? Ayant fait stopper, Nicol s’avance à pied vers un agent de police belge qui se trouve là et dit : « Nous sommes français… où sont les Allemands ? » Le policier répercute la nouvelle et les S.A.S.
    sont bientôt entourés d’une foule délirante de joie. Le sous-lieutenant Nicol rend compte que Bertrix est libre, l’unité française s’y installe.
    Le rôle que les S.A.S. ont à remplir est légèrement différent des opérations habituelles. Ils ont reçu une mission de colmatage afin de boucher une large brèche qui, si elle est bien utilisée par l’ennemi, peut présenter de graves difficultés pour les Alliés. En effet, entre les Ardennes et Paris, rien ne se serait opposé à l’avance de la moindre patrouille allemande. Bien que la brèche soit très large, les Allemands, qui ne manquent pas de carburant, ne peuvent envisager une telle éventualité. En fait ils manquent d’audace, s’accrochent à Bastogne en une sorte de guerre de position.
    Si les S.A.S. se trouvent « en ligne », ils sont pourtant totalement isolés, aussi bien des Américains, des Anglais, et même des Allemands qui pourtant, d’après les gens du pays, ne sont pas loin.
    La base du 2ème R.C.P.
    installée en défensive, c’est à partir d’elle que les jeeps armées vont rayonner à travers la région à la recherche de
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