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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin
Autoren: Cristina Rodriguez
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s'écria Malah en l'aidant à s'asseoir. Très vite, la poitrine
d'Apollonius se souleva et s'abaissa à plusieurs reprises à un rythme régulier.
    Hildr,
qui regardait ce qu'elle avait sorti de la gorge de l'oracle, ouvrit de grands
yeux surpris.
    -
Apollonius, ça va ? s'enquit Kaeso.
    -
Oui, je... Je ne comprends pas. J'ai dû avaler de travers.
    Le
jeune officier et Caligula le considérèrent avec stupéfaction et Hildr
s'avança.
    -
Tu n'as mal nulle part ?
    L'oracle
tourna la tête vers elle et secoua la tête.
    -
Non, ça va.
    Hildr
brandit ses pinces, entre lesquelles était coincée une molaire de belle taille.
    -
Tu as failli t'étouffer avec l'une de tes dents et, pour ce que j'ai vu, tu en
as au moins deux autres de brisées.
    Malah
se détourna et Apollonius sourit, un peu gêné.
    -
Je vais bien, ça ne me gêne pas du tout.
    Il
voulut se lever mais faillit tomber et son esclave le retint.
    -
Ça ne te gêne pas..., répéta Hildr, de plus en plus perplexe. Et marcher avec
une cheville déboîtée non plus, apparemment.
    Tous
les regards se baissèrent vers les pieds d'Apollonius dont le droit était tordu
en un angle impossible.
    Le
prétorien grimaça et Caligula jura.
    -
Maître..., bredouilla Malah.
    L'oracle
se rassit, les joues écarlates.
    -
Je ne l'avais pas remarqué, s'excusa-t-il. Je ne sais pas quoi dire.
    Hildr
reposa sa pince et croisa les bras sur sa poitrine.
    -
Je n'aurais jamais cru dire ça un jour mais un petit "Aïe ! Ça fait mal !"
me paraîtrait opportun.
    -
Le plus important, c'est de retrouver Concordia ! s'écria Apollonius.
    Kaeso
secoua la tête en serrant les poings.
    -
Pour l'instant, nous ne pouvons qu'attendre les instructions de Marcus Gallus.
    Hildr,
folle d'inquiétude pour sa nièce, essayait de se concentrer uniquement sur ses
soins pour ne pas se laisser déborder par l'angoisse. Elle entreprit de
remettre la cheville d'Apollonius en place avec un craquement sinistre qui les
fit tous grimacer... sauf le principal concerné, qui ne broncha même pas. Les
sempiternels "sois un homme, mon fils !" ou "un homme, ça ne
pleure pas !" dont les pères adoraient abreuver leurs rejetons, ce garçon
avait dû en manger à toutes les sauces pour arriver à se contrôler de la sorte
!
    -
Dis-moi à quel moment tu sens un tiraillement, lui demanda Hildr.
    Elle
fit lentement pivoter le pied et Apollonius secoua la tête.
    -
Non, je... Je ne sais pas.
    La
mère de Kaeso ferma les yeux, excédée.
    -
Écoute-moi bien : si je replace mal cette articulation, tu risques de boiter
jusqu'à la fin de tes jours. À condition qu'une infection ne se déclare pas
avant et que tu ne finisses pas avec un empoisonnement du sang. C'est ce que tu
veux ?
    Malah
jeta à son maître un regard suppliant et celui-ci bredouilla quelque chose
d'incompréhensible.
    -
Il ne peut rien sentir, maîtresse, répondit l'esclave à sa place.
    -
Malah ! s'écria l'oracle.
    -
C'est trop risqué, maître ! Dis-lui !
    -
J'ai déjà été blessé !
    -
Pas aussi gravement, maître ! Tu veux donc boiter jusqu'à la fin de ta vie ?
    Apollonius
grimaça.
    -
Mais enfin, que se passe-t-il ? intervint Kaeso.
    L'oracle
détourna le regard.
    -
Mon maître ne sent rien, expliqua Malah. Ni le chaud, ni le froid, ni la
douleur, rien.
    Caligula
s'approcha, intrigué.
    -
Comment ça ?
    -
J'ai perdu la faculté de sentir les choses lorsque j'ai eu quinze ans, expliqua
l'oracle dans un murmure sans oser lever les yeux. Physiquement, s'entend.
    Le
prétorien s'avança à son tour.
    -
Tu ne sens pas ton pied ?
    -
Non. Ni aucune autre partie de mon corps. La douleur d'une écharde dans la
peau, la caresse d'une main sur le visage, le vent dans mes cheveux, les
vêtements sur ma peau, les pavés sous mes pieds, le froid, l'humidité, le
feu... Je ne sens rien.
    Hildr,
Kaeso et Caligula le dévisagèrent, horrifiés, mais incapables de mesurer tout
ce que cela impliquait.
    -
Comment est-ce arrivé ? demanda le jeune questeur.
    -
Je suis tombé d'un arbre. Je me suis évanoui et, lorsque je me suis réveillé...
je ne sentais plus rien.
    Le
prétorien pinça les lèvres, n'osant imaginer ce qu'on devait ressentir en
perdant brutalement le sens du toucher. D'un autre côté, certains détails, qui
lui avaient simplement paru excentriques jusque-là, prenaient une tout autre
signification : cette façon qu'il avait de serrer trop fort les objets (ou ses
interlocuteurs), son absence de réaction lorsque Lepida lui avait posé la main
sur
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