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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin
Autoren: Cristina Rodriguez
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donner le meilleur de lui-même.
    Enfin...
de lui-même et de ses "apprentis", comme il les appelait, car, de
mémoire de romain, on n'avait vu Iambicus manier le pinceau ou le ciseau que
pour une seule chose : signer "ses" oeuvres !
    Le
principal (et seul) talent de "l'artiste" consistait en effet à
savoir s'entourer et à détecter au premier coup de pinceau l'esclave exceptionnel,
celui qui avait ce don si rare de reproduire à la perfection traits et
sentiments humains en quelques lignes, touches de couleur ou coups de ciseau.
    Un
investissement un peu onéreux, certes, mais pour quel résultat !
    Iambicus
Abrahaeus s'était ainsi, au fil des années, bâti une réputation de sculpteur
émérite et de peintre exceptionnel, certes usurpée mais bien réelle, grâce aux
talents artistiques de ses esclaves.
    C'était
d'ailleurs l'un d'entre eux, une jeune femme originaire de Lusitanie, qui
l'accompagnait en cette chaude fin d'après-midi jusqu'à l'avant-poste des
prétoriens basé sur le Palatin.
    Cette
fille avait été une véritable aubaine ! L'une des meilleures affaires qu'il ait
sans doute jamais faite. De sa vie, il n'avait vu une esclave travailler aussi
vite et faire preuve d'un tel talent ! Et personne, dans son écurie d'artistes,
n'était capable d'insuffler une telle sensualité ni un tel réalisme à un
portrait.
    C'était
donc inévitablement sur elle que le choix d'Iambicus s'était porté lorsqu'un prétorien
s'était présenté dans son atelier en début d'après-midi pour l'informer que le
centurion Kaeso Concordianus Licinus en personne avait besoin de ses services.
    Le
soldat avait cependant été incapable de dire de quel genre de travail il
s'agissait précisément et s'était contenté d'un laconique "le centurion a
besoin d'un portait en urgence".
    Ce
n'est qu'en début de soirée, après avoir envoyé des esclaves tendre l'oreille
sur le Palatin, tout en ayant lui-même prêté l'ouïe à quelques langues bien
informées, que la rumeur du prochain mariage du centurion avec sa cousine lui
tinta aux tympans.
    "Il
l'aurait engrossée, paraît-il !"
    Voilà
donc la raison de ce portrait si urgent !
    Mais
s'agirait-il d'un portrait de la jeune femme ? Du jeune marié ? Des deux ? Et
pour quelle finalité ? Des statuettes ? Une statue ? Des camées à offrir aux invités
les plus prestigieux car, il ne fallait pas l'oublier !, le jeune centurion
était un proche de la famille impériale et l'ami intime du jeune Caligula. Le
mariage serait donc somptueux !
    -
N'oublie pas, Mariam : si c'est un portrait de femme, tu la mincis un peu et tu
affines les traits, conseilla Iambicus en marchant devant son esclave, qui le
suivait d'un pas las dans la chaleur étouffante et les rues bondées qui menaient
au forum. Suffisamment pour l'embellir mais pas assez pour qu'elle s'en rende
compte !
    -
Oui, maître..., soupira la jeune femme en levant les yeux au ciel, comme chaque
fois que celui-ci ânonnait des évidences ou lui soufflait des consignes
idiotes.
    Ils
évitèrent le forum bondé et prirent la Via Sacra avant de s'engager sur
la pente abrupte du mont Palatin.
    -
Et si c'est un portrait d'homme, tu accentues les épaules. Et la mâchoire
aussi, bien virile ! C'est toujours plus attrayant.
    -
Bien, maître...
    Iambicus
se frotta les mains. Il voyait déjà les piles de deniers s'accumuler sur sa
table et dans ses coffres et, en entrant dans la petite caserne du Palatin, il
lui semblait déjà sentir la rondeur sensuelle des pièces sur le bout de ses
doigts.
    -
Porte-toi bien, centurion, salua poliment Iambicus lorsqu'il fut introduit dans
une sorte d'infirmerie où l'attendaient Kaeso et son second, Matticus.
    Ainsi
que ce maudit léopard qui prenait toujours un malin plaisir à venir renifler
ses jambes comme s'il comptait en prélever un morceau !
    L'esclave,
elle, ne parut pas le moins du monde effrayée par la bête et se permit même de
lui gratter le garrot.
    Io
accepta la caresse avec un ronronnement de pure félicité, faisant sourire
Kaeso, et la jeune femme ne put s'empêcher de laisser son regard courir sur le
corps du soldat. Plaise aux dieux que ce soit bien lui son modèle !
    Iambicus
renifla l'air et tordit le nez, un peu incommodé par l'étrange odeur qui
flottait dans l'infirmerie, comme un relent de... pourriture ? Non, de viande
un peu passée, plutôt. Comme peut sentir un étal de boucher après la fermeture
de la boutique et juste avant que les esclaves ne lavent le sang
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