Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska
Autoren: Anne Muratori-Philip
Vom Netzwerk:
connaissances étendues en histoire, en théologie et en sciences ; elle lit beaucoup, notamment Corneille, Racine, Molière et La Fontaine ; et elle parle avec aisance six langues : le polonais, le français, l’italien, l’allemand, le suédois et le latin.
    Ni marquise, ni margrave !
    L’austère maison Weber est parfois égayée par la visite impromptue du cardinal de Rohan. Dans les soirées qu’organise Stanislas, on croise aussi le comte du Bourg, devenu un ami de la famille, et la comtesse d’Andlau qui appartient à l’une des plus prestigieuses familles d’Alsace. Quant au chevalier de Vauchoux [11] qui va jouer un rôle dans le mariage de Marie, son assiduité auprès de Stanislas remonte au court règne du roi.
    À l’occasion d’une soirée, Marie est présentée au jeune marquis de Courtanvaux, commandant du régiment de cavalerie Royal-Roussillon. Petit-fils de Louvois et neveu du maréchal d’Estrées
, Louis-Charles-César Le Tellier [12] semble avoir les faveurs de la princesse. Il possède une grosse fortune, mais Stanislas ne l’estime pas assez titré pour en faire son gendre, à moins qu’on ne le fasse duc et pair. Cet arrangement déplaisant au Régent, le jeune soupirant renoncera à son idylle et quittera l’Alsace pour Versailles, où il sera nommé colonel des Cent-Suisses.
    De son côté, Catherine Opalinska multiplie les démarches pour caser sa fille. En 1721, elle échange de nombreuses lettres avec la margrave de Bade qui souhaite marier son fils aîné. Les souverains suédois lui ont vanté les qualités de la princesse et, bien que roi déchu, Stanislas est un protégé de la France ; elle est donc favorable à cette alliance. Pratiquement fiancée au prince héritier, Marie séjourne même plusieurs semaines dans sa future belle-famille. Mais tout s’effondre lorsque la margrave apprend la mort du fils unique du prince Schwarzenberg, faisant de sa soeur l’unique héritière d’un patrimoine prestigieux. Sans hésiter, elle rompt les fiançailles et renvoie la pauvre Marie à Wissembourg. Quelle désillusion !
    Pourquoi pas duchesse…
    Stanislas ne cache pas sa peine au chevalier de Vauchoux. Il lui avoue qu’il aimerait voir Marie épouser le duc de Bourbon, jeune veuf sans enfant. Sa mère souhaite le remarier, au grand dam de sa maîtresse, Agnès de Prie, qui se voit déjà évincée par une épouse méfiante et autoritaire. À moins que la maîtresse ne déniche elle-même une jeune oie innocente qui jouera son rôle de génitrice sans lui faire d’ombre. À trente et un ans, l’héritier du Grand Condé serait un bon parti, mais Stanislas semble oublier que sa laideur n’a d’égale que son manque d’esprit.
    Vauchoux promet de sonder l’entourage de Monsieur le Duc et confie son projet à sa maîtresse, la veuve Texier, dont l’époux a été le caissier de Berthelot de Pléneuf, père de Madame de Prie. Les deux femmes se connaissent au point d’échanger des confidences. Et voilà comment Madame de Prie apprend l’existence de Marie Leszczyńska, petite princesse pauvre, douce et pieuse. Exactement la jeune fille qu’elle recherche !
    Le 2 décembre 1723, le Régent meurt subitement, laissant la voie libre au duc de Bourbon qui réclame et obtient la succession du défunt. Stanislas, toujours en quête d’argent, s’inquiète pour sa rente. Une lettre rassurante de Vauchoux lui confirme que le nouveau premier ministre compte bien respecter les engagements du Régent. C’est l’occasion pour le roi déchu de relancer les négociations en vue du mariage de sa fille avec Monsieur le Duc. À ce moment, il ignore évidemment tout des manoeuvres du duc de Bourbon pour marier Louis XV au plus vite.
    Un portrait qui tombe à pic
    Lorsque, en février 1725, Madame de Prie commande au peintre Pierre Gobert le portrait de Marie Leszczyńska, il est vraisemblable qu’elle destine encore la jeune fille au duc. Elle ne sait pas encore que ses projets vont bientôt changer. L’étape de Wissembourg doit rester secrète.
    Officiellement, Gobert se rend à Saverne pour des travaux d’embellissement du palais du cardinal de Rohan. Dès son arrivée, il exécute deux portraits de Marie. L’une des toiles est destinée à Madame de Prie. On l’expédie rapidement à Versailles où elle parvient le 21 mars. Entre-temps, les objectifs de la marieuse ont été bousculés par l’obsession de Monsieur le Duc à marier rapidement le roi et par
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher