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Lionel Lincoln (Le Siège de Boston)

Titel: Lionel Lincoln (Le Siège de Boston)
Autoren: James Fenimore Cooper
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ils prirent possession de la maison de Tremont-Street et de tous les biens de Mrs Lechmere, que Cécile avait abandonnés à sa cousine avec l’agrément de son mari.
    Le capitaine de la frégate informa par un signal l’amiral de la flotte de l’arrivée des passagers qu’il attendait, et en reçut l’ordre de partir pour sa destination. Au bout de quelques minutes le léger navire passa devant les hauteurs de Dorchester, vers lesquelles il lança quelques bordées pendant qu’on déployait toutes les voiles. Les Américains ne lui répondirent pas et ne cherchèrent à mettre aucun obstacle à sa course rapide vers la pleine mer. La frégate fit alors force de voiles vers l’Angleterre, où elle portait la nouvelle importante de l’évacuation de Boston {75} .
    La flotte ne tarda pas à lever l’ancre, et depuis ce temps cette ville si longtemps opprimée n’a jamais vu une voile ennemie dans son port.
    Pendant leur traversée, Lionel et son aimable compagne eurent le temps de réfléchir sur tout ce qui leur était arrivé. Dans la pleine confiance qui les unissait, ils s’entretinrent de ce dérangement d’esprit qui avait établi une liaison si étroite et si mystérieuse entre le père, dont la raison était égarée, et le fils, qui n’en avait jamais joui ; en remontant des effets aux causes, à l’aide du raisonnement, il leur fut aisé de dépouiller les événements que nous avons rapportés de tout ce qui s’y trouvait de douteux et d’obscur.
    Le gardien du baronnet, qui avait été chargé de le poursuivre en Amérique, et qui avait été l’instrument, peut-être involontaire, de sa mort, puisqu’il l’avait frappé à l’instant où il voyait lui-même sa propre vie en danger, n’osa jamais retourner en Angleterre, et il resta en Amérique, confondu et perdu dans la foule.
    Polwarth est mort tout récemment. Quoiqu’il eût une jambe de bois, il parvint, à l’aide de son ami, à monter presque jusqu’au dernier échelon des honneurs, et il eut avant de mourir la satisfaction de faire suivre sa signature des mots général , baronnet et membre du parlement . Lorsque l’Angleterre fut menacée d’une invasion par la France, la place maritime qu’il commandait fut remarquée comme étant la mieux approvisionnée de tout le royaume, et, si elle avait été attaquée, on ne doute pas qu’elle n’eût fait une résistance proportionnée à ses ressources. Dans le parlement, où il siégeait comme représentant un bourg dont sir Lionel Lincoln était propriétaire, il se distinguait par la patience avec laquelle il écoutait les discussions, et surtout par la promptitude qu’il mettait à émettre un vote affirmatif toutes les fois qu’il s’agissait d’accorder une somme pour fourniture de vivres. Jusqu’au jour de sa mort, il soutint vigoureusement la nécessité d’une nourriture succulente dans tous les cas de souffrances corporelles, et surtout, ajoutait-il avec une obstination remarquable dans celui de débilité occasionnée par des symptômes fébriles .
    Un an après leur arrivée à Londres, lord Cardonnel, oncle de Cécile, mourut, suivant de près son fils unique, qui l’avait précédé au tombeau. Cet événement inattendu rendit lady Lincoln propriétaire de biens considérables et d’une ancienne baronnie. Depuis cette époque jusqu’à l’explosion de la révolution française, sir Lionel Lincoln et son épouse vécurent dans la plus heureuse concorde, la douce influence de l’affection de Cécile modérant l’impétuosité naturelle de son mari. Cette mélancolie habituelle, héréditaire dans sa famille, disparut même au milieu de leur bonheur. Lorsqu’on craignit des attaques contre la constitution britannique, la justice des ministres cherchant à s’assurer l’appui des individus les plus distingués par leur opulence et leurs talents, sir Lionel fut appelé aux honneurs de la pairie ; et avant la fin du dix-huitième siècle on fit revivre pour lui un titre de comte qui avait autrefois appartenu à la branche aînée de sa famille.
    De tous les principaux acteurs de notre histoire aucun ne vit aujourd’hui. Les roses de Cécile et d’Agnès ont même cessé de fleurir, et ont été cueillies dans la paix et l’innocence par la mort qui les a réunies dans la nuit du tombeau à ceux qui les y avaient précédées. Les faits historiques que nous avons rapportés commencent à s’obscurcir dans le lointain du temps ; et il est plus que
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