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Lionel Lincoln (Le Siège de Boston)

Titel: Lionel Lincoln (Le Siège de Boston)
Autoren: James Fenimore Cooper
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que l’ombre mystérieuse qui avait paru dans la chapelle, et au même instant il tomba à la renverse et sans vie, sur le corps du fils aîné qu’il avait si longtemps négligé.

CHAPITRE XXXIV
    Je vis un vieillard habillé de bure : ses cheveux étaient blancs, et sur son front les années et les soucis avaient gravé leurs rides, dernières traces d’un malheur aujourd’hui oublié ; autour de lui régnait la tristesse ; les hommes baissaient la tête, les femmes pleuraient, les enfants remplissaient l’air de sanglots.
    BRYANT.
    Dès que le jour parut, la garnison de Boston se mit en mouvement, et l’on remarqua le même tumulte, la même activité, la même ardeur dans les uns, la même indifférence dans les autres, qu’on avait vu régner le jour de la bataille qui avait eu lieu l’été précédent. Le caractère orgueilleux du commandant en chef ne pouvait supporter la vue des colons déjà établis sur les hauteurs de Dorchester et travaillant à s’y fortifier ; dès le point du jour il donna des ordres pour les en déloger. Tous les canons qu’on put pointer contre ces montagnes furent employés pour molester les Américains, qui n’en continuèrent pas moins leurs travaux, tandis que les boulets sifflaient autour d’eux de toutes parts. Dans la soirée, des forces considérables furent embarquées pour renforcer la garnison du château. Washington parut en personne sur les hauteurs, et toutes les dispositions militaires annoncèrent qu’on se préparait d’une part à une attaque vigoureuse, de l’autre à une résistance déterminée.
    Mais l’expérience qu’ils avaient acquise dans la journée de Breeds était pour les Anglais une leçon qu’ils n’avaient pas encore oubliée. Les mêmes chefs devaient être les principaux acteurs du nouveau drame qui devait se jouer, et ils allaient employer ce qui restait de ces régiments qui avaient perdu tant de monde lors de cette première action. Les paysans à demi disciplinés des colonies n’étaient plus regardés avec mépris, et leurs opérations, conduites avec hardiesse pendant tout l’hiver, avaient appris aux généraux anglais qu’à mesure que la subordination faisait des progrès parmi leurs ennemis, la direction de tous leurs mouvements montrait plus de sagesse et de vigueur. La journée se passa en préparatifs, et des milliers d’hommes dormirent tout armés la nuit suivante dans les deux armées, dans l’attente de se lever le lendemain matin pour être conduits sur un champ de carnage.
    D’après la lenteur des mouvements de l’armée royale, il est assez probable que la plupart des forces qui la composaient ne regrettèrent pas l’intervention de la Providence, qui leur épargna certainement l’effusion de torrents de sang, et assez vraisemblablement l’ignominie d’une défaite. Une de ces tempêtes soudaines, particulières à notre climat, s’éleva vers la fin de la nuit, forçant les hommes et les animaux à chercher une protection pour leur faiblesse contre les éléments plus puissants qui leur faisaient la guerre. Le moment où il aurait peut-être encore été possible de disputer aux Américains leur position, fut ainsi perdu, et, après avoir enduré tant de privations et avoir perdu un si grand nombre d’hommes depuis tant de mois, Howe commença, en frémissant de rage, ses dispositions pour abandonner une ville contre laquelle le ministère anglais avait agi depuis plusieurs années avec une rigueur occasionnée par la soif aveugle d’une vengeance dont on vit alors l’impuissance.
    On ne pouvait exécuter en une heure cette résolution soudaine, devenue nécessaire ; mais comme les Américains désiraient rentrer dans leur ville sans la détruire, ils ne voulurent pas profiter de tout l’avantage que leur assurait la position où ils venaient de s’établir, et qui commandait également l’ancrage, la cité, et la partie la plus vulnérable des défenses de l’armée royale. Tandis qu’on maintenait une apparence d’hostilités par une canonnade irrégulière qui semblait n’avoir d’autre but que de prouver qu’on n’était pas en paix, d’un côté on s’occupait avec soin de tous les préparatifs du départ, et de l’autre on attendait impatiemment l’instant où l’on pourrait rentrer sans obstacles dans Boston. Il est inutile de rappeler à nos lecteurs que, les Anglais étant complètement maîtres de la mer, toute tentative pour leur couper la retraite de ce côté
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