Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs

Titel: L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs
Autoren: Norman G. FINKELSTEIN
Vom Netzwerk:
soviétique anti-juive offre des occasions de renforcer certains points de la politique américaine de l'AJC qui ne peuvent être ignorées », note un mémoire interne de l'AJC, cité par Novick avec jubilation. Dans la pratique, cela voulait dire rapprocher la solution finale nazie de l'antisémitisme russe, « Staline réussira là oîi Hitler a échoué », prédisait sombrement Commentary. « Il va finalement liquider les juifs d'Europe de l'Est et d'Europe centrale... Le parallèle avec la politique d'extermination nazie est presque complet. » Les principales associations juives américaines dénoncèrent même l'invasion de la Hongrie par les Soviétiques, en 1956, comme la
    «
    première étape sur la voie d'un Auschwitz russe
    10
    Tout change avec la guerre israélo-arabe de juin 1967. Toutes les sources montrent que c'est seulement après cette guerre que l'Holocauste devint un trait de la vie juive américaine". L'explication classique de cette transformation est que l'extrême isolement d'Israël et sa vulnérabilité durant la guerre de 1967 ont ravivé les souvenir de l'extermination nazie. En fait, cette analyse déforme à la fois la nature des relations politiques au Moyen-Orient à l'époque et les relations changeantes entre les élites juives américaines et Israël.
    De même que les associations juives américaines dominantes ont été très discrètes sur l'holocauste nazi après la seconde guerre mondiale pour se conformer aux priorités du gouvernement américain pendant la guerre froide, leur attitude envers Israël était alignée sur la politique américaine. Depuis longtemps, les élites juives américaines étaient sceptiques à l'égard de l'état juif. Par-dessus tout, elles craignaient que son existence donne naissance à une accusion de « double appartenance ». Avec l'intensification de la guerre froide, ces inquiétudes grandirent. Dès avant la fondation d'Israël les dirigeants juifs américains craignirent que les dirigeants israéliens, principalement originaires d'Europe de l'Est et politiquement de gauche, rejoignent le camp soviétique. Tout en s'associant en fin de compte à la campagne sioniste pour la fondation
    10. Novick, The Holocaust, p. 98-100. Outre la guerre froide, d'autres facteurs jouèrent un rôle secondaire dans le silence des juifs américains sur l'holocauste nazi après la guerre : par exemple, la peur de l'antisémitisme et l'ambition optimiste d'assimilation dans la société américaine. Novick explore ces aspects aux chapitres 4 à 7 de l'Holocauste.
    11. Apparemment, le seul à nier cette relation est Elle Wiesel qui prétend que l'émergence de l'Holocauste dans la vie américaine est essentiellement de son fait (Saidel, Never too late, p. 33-34)
    d'un état, les associations juives américaines guettaient les moindres signaux en provenance de Washington et s'y conformaient. En vérité, l'AJC soutint la fondation d'Israël essentiellement par peur d'un retour de bâton aux États-Unis si les juifs ayant le statut de personnes déplacées n'étaient pas rapidement installés quelque part^^. Bien qu'Israël se soit rapidement allié au camp occidental après sa fondation, beaucoup d'israéliens, dans les sphères gouvernementales et ailleurs, conservaient une forte sympathie pour l'Union soviétique. Comme on pouvait le prévoir, les dirigeants juifs américains tinrent Israël à distance.
    De sa fondation, en 1948, à la guerre de 1967, Israël n'a pas figuré au centre des plans stratégiques américains. Au moment où les dirigeants juifs de Palestine préparaient la proclamation de l'état juif, le président Truman hésitait, soupesant des considérations de politique intérieure (le vote juif) et l'inquiétude du ministère des affaires étrangères (le soutien à un état juif aliénerait le monde arabe). Pour affermir les intérêts américains au Proche Orient, le gouvernement d'Eisenhower répartissait son soutien entre les Arabes et Israël, favorisant d'ailleurs les Arabes.
    Les heurts réguliers entre Israël et les États-Unis dans le domaine politique culminèrent avec la crise de Suez, en 1956, où Israël s'allia à la France et à la Grande-Bretagne contre le dirigeant nationaliste égyptien Nasser. Bien que la victoire fulgurante d'Israël et son invasion de la péninsule du Sinaï aient attiré l'attention générale sur son potentiel stratégique, les États-Unis considéraient encore le pays comme un appui stratégique parmi
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher