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L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs

Titel: L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs
Autoren: Norman G. FINKELSTEIN
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référence qu'à deux études universitaires en anglais, La Solution finale de Gerald Reitlinger et La
    1. Gore Vidal, "The Empire Loyers Strike Back," Nation (22 March 1986).
    Destruction des juifs européens de Raul Hilberg ^. L'œuvre maîtressse de Hilberg elle-même faillit ne pas voir le jour. Son patron de thèse à l'université de Columbia, le sociologue Franz Neumann, un juif allemand, le découragea vigoureusement de traiter le sujet (« C'est votre enterrement ») et aucune université et aucun éditeur important ne voulurent du manuscrit complet. Lorsque le livre fut enfin publié, il ne fit l'objet que de rares comptes rendus, critiques dans l'ensemble''.
    L'indifférence envers l'holocauste nazi n'était pas le fait des Américains seulement, mais aussi celui des juifs américains. Dans une étude de référence, en 1957, le sociologue Nathan Glazer note que la solution finale nazie (ainsi qu'Israël) « avait remarquablement peu d'impact sur la vie interne des juifs américains ». Dans un congrès de la revue Commentary en 1961, portant sur « La judéité et les jeunes intellectuels », deux intervenants sur trente et un ont souligné son impact. De même, une table-ronde réunie en 1961 par la revue Judaism et réunissant vingt et un juifs américains pratiquants autour du thème « M'affirmer juif », ignorait presque complètement le sujet^. Il n'y avait ni monuments ni tribut à l'holocauste nazi aux États-Unis. Au contraire, les principales organisations juives s'opposaient à ces commémorations. Pourquoi donc?
    L'explication traditionnelle est que les juifs avaient été traumatisés par l'holocauste nazi et, par conséquent, en réprimaient le souvenir. En fait, il n'y a rien qui permette d'affirmer cela. Il est incontestable que certains survivants ne voulaient pas ni au début
    3. Hannah Arendt, Eichmann in Jérusalem : A Report on the Banality of Evil, édition révisée et augmentée, New York, 1965, p. 282. En Allemagne, la situation n'était pas très différente. Par exemple, Joachim Fest, auteur d'une biographie de Hitler, admirée ajuste titre et publiée en Allemagne en 1973, consacre seulement quatre pages sur sept cent cinquante à l'extermination des juifs et seulement un paragraphe à Auschwitz et aux autres camps de la mort. (Joachim C. Fest, Hitler, New York, 1975, p. 679-82.)
    4. Raul Hilberg, The Politics of Memory, Chicago, 1996, p. 66, pp. 105-37. Comme les travaux érudits, les rares films portant sur l'holocauste nazi sont cependant d'une qualité remarquable. Il est très étonnant que Stanley Kramer dans Le jugement de Nuremberg, 1961, qualifie expressément la décision du juge de la cour suprême américaine Oliver Wendell Holmes, en 1927, qui admettait la stérilisation des « inadaptés mentaux » de précurseur de la politique eugénique nazie ; il mentionne que Churchill chantait les louanges de Hitler en 1938 encore, que les industriels américains profiteurs ont fourni des armes à Hitler et que les industriels allemands ont été acquittés opportunément par le tribunal militaire américain.
    5. Nathan Glazer, American Judaism, Chicago, 1957, p. 114. Stephen J. Whitfield, « The Holocaust and the American Jewish Intellectual », Judaism, automne 1979.
    ni plus tard, parler de ce qui était arrivé. Beaucoup d'autres, cependant, ne demandaient qu'à en parler et lorsque l'occasion s'en présentait, ils ne pouvaient plus s'arrêter^. Le problème, c'est que les Américains ne voulaient pas entendre.
    La véritable cause du silence sur l'extermination nazie, c'est la politique opportuniste des dirigeants juifs américains et le climat politique de l'Amérique d'après-guerre. Dans les affaires intérieures comme dans les affaires extérieures, les élites juives' se conformaient étroitement à la politique officielle des États-Unis. Cette attitude facilitait en effet les buts traditionnels, l'assimilation et l'accession au pouvoir. Avec le début de la guerre froide, les associations juives dominantes se mirent au diapason. Les élites juives américaines « oublièrent » l'holocauste nazi parce que l'Allemagne - l'Allemagne de l'Ouest depuis 1949 - était devenue un allié crucial des États-Unis de l'après-guerre, dans leur confrontation avec l'Union soviétique. S'appesantir sur le passé n'avait pas la moindre utilité ; en fait, cela aurait compliqué les choses.
    Avec quelques réserves (vite abandonnées), les principales associations juives
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