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L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs

Titel: L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs
Autoren: Norman G. FINKELSTEIN
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américaines se sont rapidement alignées sur le soutien des États-Unis à une remilitarisation de l'Allemagne à peine dénazifiée. Le Comité juif américain (AJC), craignant qu'« une opposition organisée des juifs américains à la nouvelle politique étrangère et à la nouvelle approche stratégique les isole aux yeux de la majorité non juive et mette en danger leurs succès d'après-guerre sur la scène intérieure », fut le premier à prêcher les vertus du réalignement. Le Congrès juif mondial pro-sioniste et sa filiale américaine abandonnèrent leur opposition après la signature des accords avec l'Allemagne sur les compensations financières, au début des années 1950, tandis que la Ligue contre la diffamation, première des grandes associations juives, envoyait une délégation officielle en Allemagne en 1954. Toutes ensemble, ces associations collaborèrent avec le gouvernement de Bonn pour contenir la « vague anti-allemande » de l'opinion publique juive ^.
    6. Pour un commentaire intelligent de ces deux types opposés de survivant, cf Primo Levi, The Reawakening, avec une nouvelle post-face, New York, 1986, p. 207.
    7. Dans ce texte, « les élites juives » désignent les personnalités de premier plan des organisations et de la vie culturelle de la communauté juive dominante.
    8. Shlomo Shafir, Ambiguous Relations: The American Jewish Community and Germany Since 1945 (Détroit: 1999), p. 88, 98, 100-101, 111, 113, 114, 177, 192, 215, 231, 251.
    La solution finale était tabou pour les élites juives américaines pour une autre raison encore. Les juifs de gauche, qui étaient hostiles à l'alliance avec l'Allemagne contre l'Union soviétique, dans le cadre de la guerre froide, rabâchaient sans cesse leur désaccord. Les références à l'holocauste nazi étaient perçues comme une attitude communiste. Prisonniers du préjugé qui faisaient des juifs des hommes de gauche - de fait, les juifs représentent un tiers des voix qui se sont portées sur le candidat progressiste Henry Wallace aux élections présidentielles de 1948 - les élites juives américaines ne craignirent pas de sacrifier leurs coreligionnaires sur l'autel de l'anti-communisme. Le comité juif américain et l'ADL collaborèrent activement à la chasse aux sorcières de l'époque mac-carthyste en ouvrant leurs registres aux organes gouvernementaux. L'AJC approuva la condamnation à mort des Rosenberg et sa publication mensuelle, Commentary, affirma dans un éditorial qu'ils n'étaient pas vraiment iuiis.
    Redoutant d'être perçues comme trop proches des mouvements de gauche aux États-Unis et à l'étranger, les associations juives dominantes s'opposèrent à la coopération avec les sociaux-démocrates allemands anti-nazis ainsi qu'au boycott des usines allemandes et des manifestations publiques contre les ex-nazis qui faisaient des tournées aux États-Unis. D'un autre côté, le pasteur protestant Martin NiemoUer, un opposant allemand de premier plan, qui avait passé huit ans dans les camps de concentration nazis et menait désormais une croisade anti-communiste, subit les insultes des dirigeants juifs américains. Désireux de promouvoir leurs lettres de créance anti-communistes, les élites américaines s'enrôlèrent dans les organisations d'extrême-droite et les soutinrent financièrement : ainsi, la Conférence de tous les Américains pour combattre le communisme. Mais elles ne protestaient pas quand d'anciens nazis s'installaient aux États-Unis^.
    Toujours désireux de se ménager les bonnes grâces des élites gouvernementales américaines et de se dissocier de la gauche juive, les associations juives américaines n'évoquaient l'holocauste nazi que pour une seule raison : la dénonciation de l'Union
    9. Ibid., 98, 106, 123-37, 205, 215-16, 249. Robert Warshaw, « The 'Idealism' of Julius and Ethel Rosenberg », Commentary, novembre 1953). Est-ce une coïncidence si, au même moment, les organisations juives dominantes crucifiaent Hannah Arendt qui avait mis en évidence la collaboration des élites juives en cours d'ascension sociale durant l'époque nazie? Rappelant le rôle perfide de la force de police du Conseil juif, Yitzhak Zuckerman, un meneur de l'insurrection du ghetto de Varsovie, remarquait: « Il n'y avait pas de « policiers corrects » parce les hommes corrects quittèrent l'uniforme et devinrent des juifs du rang. » (A Surplus of Memory, Oxford : 1993, p. 24)
    soviétique. « La politique
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