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L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs

Titel: L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs
Autoren: Norman G. FINKELSTEIN
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meurent de sous-alimentation et de maladies qui seraient évitables ''^ ». On pourrait aussi parler d'un cas évident de complicité active des États-Unis : une fois l'Irak dévasté par la coalition menée par les États-Unis, en 1991, pour punir « Saddam-Hitler », les États-Unis et l'Angleterre ont contraint l'ONU à adopter des sanctions meurtrières
    11. Response, mars 1983 etjanvier 1986.
    12. Noam Chomsky, Tuming the Tide, Boston, 1985, 36 (citation de Wiesel tirée d'un entretien dans la presse israélienne.). Berenbaum, World Must Know, p. 3.
    13. Financial Times (8 September 1999).
    14. Novick, The Holocaust, 255.
    contre ce malheureux pays pour essayer de déposer Saddam Hussein. Comme pendant l'holocauste nazi, un million d'enfants en sont vraisemblablement morts ^^. Interrogés sur une chaîne nationale de télévision à propos du taux de mortalité élevé de l'Irak, le ministre des affaires étrangères Madeleine Albright, a répondu que « cela en valait la peine ».
    « Le caractère extrême de l'Holocauste limite sérieusement son aptitude à fournir des leçons pour notre monde quotidien », pense Novick. « Si on l'utilise comme référence d'oppression et d'atrocité, son effet est de réduire les crimes de moindre importance'^ ». Et pourtant, l'holocauste nazi peut nous sensibiliser à ces injustices. Vu à travers le prisme d'Auschwitz, ce que l'on considérait autrefois comme normal par exemple, le sectarisme, ne peut plus l'être '^ En fait, c'est l'holocauste nazi qui a discrédité le racisme scientifique qui constituait un trait général de la vie intellectuelle américaine avant la seconde guerre mondiale ' ^.
    Pour ceux qui croient à l'amélioration de l'humanité, une manifestation du mal n'empêche pas la comparaison mais y invite plutôt. L'esclavage occupait dans les esprits, à la fin du XIX^ siècle, la place que l'holocauste nazi occupe aujourd'hui. Ainsi, il était souvent évoqué pour mettre en lumière des maux que l'on ne percevait pas distinctement. John Stuart Mill comparait la condition des femmes dans la famille, institution de base de la période victorienne, à l'esclavage. Il a même hasardé que, sous certains aspects essentiels, leur situation était pire. « Je ne prétends pas du tout que les épouses en général ne sont pas mieux traitées que des esclaves ; mais on n'est jamais esclave au point où peut l'être une épouse, ni aussi complètement'^ » Il n'y a que ceux qui utilisent un mal de référence non pas comme un instrument de mesure morale mais comme une arme idéologique qui refusent ce genre d'analogies. « Ne comparez pas » est le mot d'ordre des maîtres chanteurs moraux^".
    Les associations juives américaines ont exploité l'holocauste nazi pour désamorcer les critiques contre Israël et sa politique, moralement indéfendable. La poursuite de
    15. Cf., par exemple, Geoff Simons, The Scourging ofiraq, New York, 1998.
    16. Novick, The Holocaust, pp. 244 et 14.
    17. Sur ce point, cf. surtout Chaumont, La concurrence, pp. 316-318.
    18. Cf., par exemple. Cari N. Degler, In Search ofHuman Nature, Oxford, 1991, p. 202 et suivantes.
    19. John Stuart Mill, On the Subjection ofWomen, Cambridge, 1991, p. 148.
    20. Il est tout aussi répugnant de comparer l'holocauste nazi à seule fin de « prouver l'affirmation de singularité », comme le propose Michaël Berenbaum proposes {After Tragedy, p. 29).
    cette politique a mis Israël et les juifs américains dans une position structurelle proche : les destins des deux dépendent maintenant d'un fil ténu qui va jusqu'aux élites politiques américaines. Si ces élites décidaient un jour qu'Israël est une menace ou qu'on peut se passer des juifs américains, on couperait le fil. Pure spéculation, me dira-t-on, inutilement alarmiste : peut-être, mais qui sait?
    Il n'est pas difficile de prévoir ce que serait l'attitude des élites juives américaines si cette éventualité se réalisait. Si Israël tombait en disgrâce aux États-Unis, bon nombre des dirigeants qui défendent vivement Israël actuellement rendraient courageusement publique leur désaffection pour l'État juif et reprocheraient aux juifs américains d'avoir fait d'Israël une religion. Et si les cercles dirigeants des États-Unis décidaient de faire des juifs leurs boucs émissaires, nous ne serions pas surpris de voir les dirigeants juifs américains se comporter exactement comme leurs prédécesseurs pendant l'holocauste nazi. «
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