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L'Iliade et l'Odyssée

L'Iliade et l'Odyssée

Titel: L'Iliade et l'Odyssée
Autoren: Homère
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des
draps neufs et des couvertures. »
    C’est ainsi qu’elle voulait éprouver son mari.
Mais lui se fâcha.
    « J’aimerais bien savoir qui a déplacé
mon lit, s’écria Ulysse. Et comment l’a-t-on fait, à moins d’un
miracle ? Un olivier poussait dans le sol de la maison. J’en
ai fait un des piliers du lit, en coupant les branches et en
équarrissant le tronc. C’était un secret connu seulement de nous
deux. Et si quelqu’un s’est avisé de couper l’olivier et de
déplacer mon lit, je voudrais le savoir tout de suite. »
    À ces paroles, les genoux de Pénélope se
mirent à trembler, et son coeur s’attendrit. Fondant en larmes,
elle se précipita dans les bras de son mari.
    « Ne t’irrite pas contre moi, Ulysse, toi
qui fus toujours le plus compréhensif des mortels. J’ai toujours eu
froid au coeur en pensant qu’un homme pourrait venir et me tromper
par des paroles rusées. Il y a tant d’imposteurs ! Mais toi
seul pouvais me dire le secret du lit. Mon coeur insensible est
convaincu. »
    Les paroles de Pénélope émurent aussi le coeur
d’Ulysse. Il pleura en la serrant dans ses bras. Pendant qu’ils
s’étreignaient, l’intendante et la nourrice firent leur lit à la
lumière des torches. Télémaque et les autres danseurs s’arrêtèrent.
Et le silence du sommeil s’appesantit bientôt sur la salle
obscurcie.
    Mais Pénélope et Ulysse avaient encore
beaucoup de choses à se dire. Elle lui dit tout ce qu’elle avait
souffert des prétendants. Et lui raconta à son tour toutes ses
aventures et tous ses malheurs.
    L’Aurore serait venue avant la fin de son
récit, si Athéna n’avait fait attendre l’Aurore et ses chevaux
rapides rongeant leur frein, au bord de l’Océan.
    Quand Ulysse se leva enfin, il dit à sa
femme : « Je vais rendre visite à mon père qui se
désespère à mon sujet. Quand les gens de la ville sauront que j’ai
tué tous ces hommes, reste bien dans ta chambre et ne cherche à
voir personne. »
    Il mit son armure et éveilla Télémaque et les
deux bergers, qui firent de même. Ils quittèrent tous le palais par
la grande porte. Mais Athéna les entoura de ténèbres jusqu’à la
sortie de la ville.
    Ils arrivèrent bientôt au beau domaine de
Laerte. Et tandis que ses compagnons entraient dans la maison pour
y préparer le repas, Ulysse trouva son père qui bêchait dans le
jardin.
    Quand Ulysse vit combien son père était
amaigri et usé, de vieillesse et de chagrin, il s’arrêta derrière
un poirier et les larmes lui montèrent aux yeux. Puis il s’avança
et lui dit :
    « Vieillard, ton jardin est bien soigné.
Aucune plante n’est négligée. Mais je pense que tu ne m’en voudras
pas si je te dis que tu as l’air plus négligé que lui. »
    « Je me lamente sur mon fils, Ulysse, roi
d’Ithaque », dit Laerte, les larmes aux yeux. Et il ramassa de
la terre et se la jeta sur la tête.
    Cela brisa le coeur d’Ulysse. « C’est
moi, père, s’écria-t-il. Je suis le fils que tu pleures ! Vois
la cicatrice de la blessure que m’a faite le sanglier, si tu doutes
de ma parole. Mais viens, ce n’est pas le moment de pleurer. Car
j’ai tué cette bande de prétendants et je crois que toute l’île va
nous tomber dessus. »
    Et ils partirent vers la maison où Télémaque
et les bergers découpaient la viande pour le repas.
    Pendant qu’ils mangeaient, la nouvelle de la
mort des prétendants se répandit comme une flamme dans la ville.
Bientôt une foule de parents éplorés s’assemblèrent devant la
maison d’Ulysse. Avec des cris et des lamentations, chaque famille
emporta ses morts. Les cadavres des prétendants venus de
l’extérieur furent embarqués sur des navires et renvoyés à leur
maison lontaine et à leur famille en deuil.
    Puis les vieillards s’en allèrent en troupe
sur la place et demandèrent que l’on convoquât l’assemblée du
peuple. Le père d’Antinoos se leva et parla le premier.
    « Amis, cet Ulysse est un ennemi du
peuple d’Ithaque, déclara-t-il. Songez aux magnifiques équipages
qui sont partis avec lui. Où sont-ils maintenant ? Ceux dont
il n’a pas causé la perte dans ses voyages, il les a massacrés à
son retour. Vengeons nos morts ! »
    L’aède et le héraut Médon qu’Ulysse avait
épargnés, intervinrent alors.
    « Écoutez, dit Médon, nous avons été
témoins des événements et nous pouvons vous dire que les dieux
immortels étaient aux côtés d’Ulysse dans
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