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L'holocauste oublié

L'holocauste oublié

Titel: L'holocauste oublié
Autoren: Christian Bernadac
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basses couches de la population de cette région. Dans le cours de leurs migrations, ils ont absorbé le sang des peuples environnants, et sont devenus ainsi un mélange racial d’Orientaux et d’Afro-Asiatiques avec des adjonctions de sang indien, moyen-oriental et européen… Leur mode de vie nomade est le résultat de ce mélange. Les tsiganes apparaissent généralement étrangers à l’Europe (15) . »
    Seuls deux groupes « purs » devaient être préservés : les Sinti et les Lalleri. Trois raisons à cette exception : ils ont conservé leur pureté raciale en refusant tout amalgame, toute compromission au cours de leur vie errante et en particulier les mariages mixtes ; ils sont depuis longtemps implantés en territoire allemand et peuvent être considérés comme « germanisés » ; enfin, les études anthropométriques et médicales apportent la preuve qu’ils sont le « plus proche possible » de la race aryenne nordique.
    — Les (16) Sinti, arrivés dès le XV e  siècle, et que l’on pouvait considérer comme autochtones en Allemagne. Ils étaient 13 000 en 1939, et beaucoup d’entre eux étaient musiciens. Leur nom leur vient probablement de la province du Sind, en Inde. Les Lalleri, ou Lalleri Sinti (c’est-à-dire tsiganes « muets » parlant un autre dialecte), constituaient un groupe moins nombreux, 1 017 en 1942. Ils avaient un traitement préférentiel, parce qu’on croyait qu’ils représentaient une branche des Sinti « allemands » ; en fait, ils représentent linguistiquement un sous-groupe des Rom…
    — Himmler alla jusqu’à organiser les préparatifs nécessaires pour l’organisation des deux groupes. Neuf représentants furent désignés le 13 octobre par l’Office de la Sécurité centrale, huit pour les Sinti et un pour les Lalleri. Les huit Sinti étaient censés travailler avec les services de police locaux, cependant que le porte-parole Lalleri était responsable devant la police de Berlin.
    Autorisés à se déplacer librement, ils étaient chargés d’établir les listes de ceux qui devaient être sauvés.
    Goebbels, Bormann et Rosenberg, l’auteur du Mythe du XX e  siècle qui se prenait pour le gardien de la pensée nationale-socialiste, choqués par cette « déviation », tentèrent vainement de faire revenir Himmler sur sa décision en alertant Hitler. Le 3 décembre, Bormann écrivait au chef de la S.S. :
    — « Par une conversation de mon expert avec Nebe, j’ai été avisé que le traitement de ceux qu’on appelle « tsiganes purs » va être l’objet d’une réglementation nouvelle. Ils garderont leur langue et leurs coutumes traditionnelles, et seront autorisés à nomadiser librement. Dans certains cas ils feront leur service dans des unités spéciales de l’armée. Tout cela parce qu’ils n’ont pas eu un comportement asocial, et parce qu’ils ont sauvegardé des coutumes allemandes, qui doivent être étudiées, dans leur religion. Je suis d’avis que les conclusions de votre expert sont exagérées. Un tel traitement spécial prendrait le sens d’une déviation fondamentale par rapport aux mesures simultanées pour la lutte contre le péril tsigane, et ne seraient pas du tout compris par la population ni par les dirigeants subalternes du parti. Et aussi, le Führer ne serait pas d’accord pour que l’on donne à une partie des tsiganes une part de leurs libertés anciennes. Ces faits m’étaient restés inconnus jusqu’à maintenant et m’apparaissent très improbables. J’aimerais avoir des renseignements sur cette affaire. »
    La réponse d’Himmler à Bormann ne figure pas dans les archives du Reichsführer S.S. Il est certain qu’elle fut faite oralement, en comité privé et qu’Himmler sut se montrer suffisamment convaincant pour réduire les arguments de ses opposants. Il est à noter que plusieurs centaines de Sinti et de Lalleri figurent dans les registres matriculaires des camps de concentration. En 1943 et 1944, Himmler avait d’autres préoccupations que la protection des « tsiganes purs » et les fonctionnaires de la Gestapo ou de la police se perdaient facilement dans les classifications établies par Ritter.
     
    Z pur tsigane (Zigeuner)
    ZM+, ZM (+) plus qu’à moitié tsigane
    ZM semi-tsigane (Zigeunermischling)
    ZM 1 er  rang moitié tsigane, moitié allemand
    ZM 2 e  rang moitié ZM1, moitié allemand
    ZM –, ZM (–) plus qu’à moitié allemand
    NZ non-tsigane
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