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L'holocauste oublié

L'holocauste oublié

Titel: L'holocauste oublié
Autoren: Christian Bernadac
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un tsigane ou seulement le nom d’un tsigane. Mais cette explication ne suffit pas. Le préjugé, entretenu par d’incessantes répressions « officielles », a abouti à cet inquiétant paradoxe : être contre les tsiganes c’est être avec la loi. Oui, le terrain propice à la « Solution finale » était parfaitement débroussaillé lorsque le national-socialisme s’empare du pouvoir en 1933. Toutes les exactions imaginables – à l’exception des chambres à gaz – avaient été prévues, décrites, mises en œuvre par d’autres gouvernements : déportation massive en Louisiane (France, 1802), enlèvement des enfants tsiganes à leurs parents (Allemagne, 1830), expulsions armées (Grande-Bretagne, 1912), interdiction de la langue ou des vêtements tsiganes (plusieurs régions de France, Espagne, Portugal), interdiction de mariage entre tsiganes, du nomadisme ; automatisation du servage (Roumanie), dissolution des mariages entre tsiganes et non-tsiganes (Hongrie), confiscation des biens, interdiction de posséder un cheval, une roulotte, d’exercer certains métiers, d’acheter une maison (Portugal). Obligation de présenter un livret anthropométrique à toute réquisition (France). Projet de marquage au fer (Hongrie, 1909) ou de stérilisation (Norvège, 1930).
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    La loi contre le Danger tsigane publiée en Allemagne au mois de décembre 1939 et qui allait doter les seuls « tsiganes purs » de passeports à couverture brune (les sangs mêlés couverture bleue ciel, nomades ou vagabonds, couverture grise) est un acte racial. L’instruction de mise en application explique :
    — Le but des mesures prises par l’État doit être la réparation raciale, une fois pour toutes, de la race tsigane (Zigeunertum) d’avec le peuple allemand (Volkstum), ensuite la prévention de mélanges raciaux et enfin la réglementation du mode de vie des tsiganes racialement purs et de métis de tsiganes.
    Ces ordonnances allaient non seulement servir de référence à toutes les autorités policières allemandes, mais aussi aux services d’ordre des territoires conquis.
     
    Lutte contre le danger tsigane
     
    I. – 1. L’expérience acquise dans le combat contre le danger tsigane et les connaissances issues de la recherche dans le domaine de la biologie raciale ont montré que la méthode convenant au problème tsigane semble être de le traiter comme une affaire raciale… Il convient de traiter séparément les tsiganes purs et les métis.
    2. Dans ce but, il est nécessaire d’établir les affinités raciales de tout tsigane vivant en Allemagne, et aussi de tout vagabond menant une vie de type tsigane.
    3. J’ordonne en conséquence que tous les tsiganes, sédentarisés ou non, ainsi que tous les vagabonds menant une vie de type tsigane soient enregistrés à l’Office central pour la lutte contre le danger tsigane.
    4. Les autorités policières signaleront toutes les personnes qui, par leur visage ou leur apparence, par leurs coutumes ou leurs habitudes sont à considérer comme tsiganes ou métis de tsiganes.
    II. – 1. Un recensement officiel sera fait de tous les tsiganes, métis et vagabonds menant une vie de type tsigane ayant dépassé l’âge de six ans.
    2. La nationalité devra être notée au fichier. Dans les cas où ni la nationalité allemande ni une nationalité étrangère n’auront pu être établies, les individus seront à classer comme apatrides.
    III. – La décision finale quant au classement d’un individu comme tsigane, métis de tsigane ou vagabond de type tsigane sera prise par la police criminelle, après avis des experts.
     
    Ces experts sont rassemblés autour de deux tsiganologues qui en s’inscrivant au parti nazi ont perdu toute objectivité : Robert Ritter et Eva Justin que les tsiganes qu’elle étudie dès 1933 ont surnommé Loli Tschai, la fille aux cheveux roux en langue romani.
     
    Le problème fondamental des études et des rapports de ces experts – et là nous touchons le fond de la « pensée » nationale-socialiste – est de prouver que malgré leur origine aryenne, les tsiganes de race pure ont perdu cette pureté raciale originelle. Ritter et Justin ne font que reprendre le raisonnement du professeur Günther développé dans Anthropologie de l’Europe considéré comme la bible de l’anthropologie nazie.
    — « Les tsiganes ont certes conservé quelques éléments de leur vie nordique, mais ils descendent des plus
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