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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares
Autoren: Hervé Gagnon
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d’armes devant de vertes recrues et les balaya du regard en affichant un air menaçant. Ses yeux sombres semblaient fouiller chacun jusqu’aux tréfonds de l’âme. Il s’immobilisa enfin devant Baudouin, tonnelier de son état, et pointa un doigt accusateur vers l’homme aux jambes arquées revêtu d’un tablier de cuir.
    —    Toi ! Repens-toi, car tu seras maudit ! s’écria-t-il d’une voix tremblante de colère en lui postillonnant au visage. Tu te donnes des airs de bon chrétien. Tu assistes à la messe, tu te confesses.
    Pourtant, dans le secret de ton appentis, tu te livres à des actes immondes avec le fils de ton voisin !
    —    Mais. balbutia Baudouin, le visage écarlate.
    —    Silence ! Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. x . Les fot-en-cul qui écartent les fesses seront punis par là où ils ont péché ! Ils passeront l’éternité avec des charbons ardents enfouis dans les fondements ! Confesse tes fautes, sodomite !
    Laissant là le tonnelier rouge honte de voir ainsi étalé ce qui semblait être un réel secret, Gerbaut fit quelques pas vers sa gauche et s’arrêta devant Jehanne, une jeune femme aux charmes généreux. Il lui fit un sourire carnassier.
    —    Toi, vile gaupe ! N’as-tu pas tenté les hommes avec ces mamelles obscènes que tu dévoiles avec tant de facilité ? N’as-tu pas roulé sans honte ton cul devant les yeux concupiscents des mâles ? N’as-tu pas forniqué pour le seul plaisir charnel, dévergondée ?
    La pauvre Jehanne écarquilla les yeux et, sans s’en rendre compte, porta les mains à son corsage avec plus de pudeur qu’elle n’en avait jamais démontré.
    —    Celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps 3 ! Tu peux feindre la vertu, mais Dieu, lui, voit tout ! Implore son pardon, fornicatrice, car il te sait impure ! Dompte cette chair qui te mène à la perdition et qui entraîne les hommes innocents dans son sillon ! Les tourments de ton âme seront mille fois pires que les faibles plaisirs de ta chair !
    Gerbaut poursuivit ainsi la tournée des villageois. Je ne sais par quelle magie, il semblait tout connaître d’eux et tirait une satisfaction évidente à étaler leurs vices au grand jour. Il se planta devant un serf particulièrement costaud et corpulent nommé Papin, tanneur de son état, qui se crispa lorsqu’il pinça cruellement la panse rebondie qui débordait de son ceinturon.
    —    Toi, tu es un simple serf, et pourtant tu es gras comme un abbé. Tu peux t’empiffrer car, depuis des années, tu voles une part du blé récolté par les autres à la sueur de leur front. Tu dépouilles tes frères du fruit de leur labeur et ton seigneur de son juste dû, sans que personne s’en aperçoive. Ne fais-tu pas vendre ce que tu as volé en secret par un intermédiaire aussi peu scrupuleux que toi ? Dieu te voit ! Il sait qu’à cause de toi, ton prochain a faim !
    —    Menteur ! Comment oses-tu ? gronda Papin en serrant ses gros poings. Sorcier. Canaille. Je vais te montrer, moi, qui de nous deux est malhonnête.
    —    Honte à toi, voleur ! coupa le prédicateur. Tu caches dans ta demeure une bourse remplie de pièces ! Les autres n’ont qu’à la chercher. On verra bien, alors, qui ment ! Repens-toi plutôt pendant qu’il est encore temps ! Rends ce que tu as volé à ceux que tu as dépouillés !
    —    Suffit ! retentit une voix.
    Le père Prelou sortit brusquement du rang en bousculant ses ouailles. Outré et craignant sans doute de voir son autorité morale lui glisser entre les doigts devant toutes ses ouailles, il s’avança pour faire face à Gerbaut. Le visage empourpré d’indignation, gonflé comme un paon, l’index menaçant, il apostropha le mage.
    —    De quel droit viens-tu faire tes simagrées dans cette paroisse, oiseau de malheur ? Laisse ces braves gens en paix. Ils ont déjà assez d’assurer leur pitance du lendemain sans être mortifiés de peur. Je suis leur prêtre et leur berger. Je me charge de leurs péchés et du salut de leur âme. Passe ton chemin ou je.
    —    Ou tu quoi ? coupa l’autre en postillonnant de colère. Tu te drapes dans une telle dignité, toi qui vis dans le stupre et la luxure ! Pharisien ! Sépulcre blanchi ! Ne forniques-tu pas allègrement avec celle qui te tient lieu de servante ?
    À ses côtés, le visage d’Hodierne devint écarlate.
    —    Ne te
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