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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique
Autoren: Bernard Cornwell
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des hordes de rats apparaître ici ou là dans L’Hérétique, bien que je reste persuadé qu’ils ne furent pas responsables
de la diffusion de la peste. Les historiens de la médecine débattent sur le
point de savoir si la « mort noire » (qui devait son nom à la couleur
des bubons ou des tumeurs qui défiguraient les malades) était la peste
bubonique, qui aurait été répandue effectivement par les rats, ou quelque forme
d’anthrax, propagée par le bétail. Heureusement pour moi, Thomas et ses
compagnons n’avaient pas besoin d’établir de diagnostic. Le Moyen Âge
expliquait cette terrible épidémie par les péchés dont s’était rendue coupable
l’humanité, associés à une malheureuse conjonction astrologique de la planète
Saturne (à l’influence réputée maléfique). La peste suscita panique et perplexité,
car c’était une maladie inconnue et incurable. Celle dont je parle dans le
livre fut la première manifestation de ce mal terrifiant en Europe. Partie
d’Italie, elle s’était rapidement propagée vers le nord. Elle choisissait ses
victimes de façon parfaitement aléatoire et les tuait en trois ou quatre jours.
    Naturellement, il y avait déjà eu d’autres épidémies, mais
jamais à cette échelle. Elle allait poursuivre ses ravages – par
intermittence – pendant quatre cents ans. On ne l’appelait pas « mort
noire » (ce nom n’apparut qu’au XIX e  siècle,
après, donc, son éradication), on la désignait simplement sous le nom de
« peste » ou de « pestilence » (ce dernier terme n’étant
plus utilisé aujourd’hui dans ce sens).
    Elle tua au moins un tiers de la population européenne.
Certaines communautés accusèrent un taux de mortalité de plus de cinquante pour
cent, globalement, mais le chiffre d’un tiers semble exact. Elle frappa aussi
cruellement dans les zones rurales qu’en ville, et des villages entiers furent
rayés de la carte. Parfois, au hasard des promenades, on peut encore en
retrouver le souvenir : ici, sous la forme de crêtes, de remblais ou de
fossés singuliers de certaines terres agricoles ; là, sous celle d’une
église solitaire, perdue au milieu de nulle part, sans raison apparente. On les
appelle les « églises de la peste », ultimes vestiges de vieux
villages disparus.
    Seuls les contextes d’ouverture et de fermeture de L’Hérétique sont fondés sur l’Histoire. La peste a existé, tout comme le
siège et la prise de Calais. Tout le reste relève de la fiction. Il n’existe
aucune ville de Bérat, pas plus que de bastide baptisée Castillon d’Arbizon. Il
y eut bien une Astarac, mais elle gît aujourd’hui sous les eaux d’un grand
barrage. L’escarmouche qui ouvre le livre, la prise de Nieulay et de sa tour, a
bien eu lieu. Cette mini-victoire ne donna aucun avantage aux Français, car ils
se montrèrent incapables de traverser la Ham et d’affronter le gros de l’armée
anglaise. Donc, l’ost du roi de France se retira, Calais tomba et le port
demeura entre les mains des Anglais pendant encore trois siècles. L’histoire
des six bourgeois de Calais, condamnés à mort puis libérés, est bien connue, et
devant l’hôtel de ville une célèbre statue de Rodin les représente et évoque
l’événement.
    Les difficultés linguistiques de Thomas en Gascogne sont
aussi très réalistes. Comme en Angleterre, l’aristocratie locale s’exprimait en
français, mais le peuple utilisait toute une série de langues et de dialectes,
principalement l’occitan (d’où vient le nom Languedoc – langue d’oc [36] ). Dans
cette langue, oc signifiait oui, et l’occitan est intimement lié
au catalan, que l’on parle juste de l’autre côté des Pyrénées, dans le nord de
l’Espagne. En conquérant les territoires au sud du leur, les Français
s’efforcèrent d’éradiquer cette langue, mais elle est encore parlée et connaît
une forme de renaissance.
    Et quid du Graal ? Il a disparu depuis
longtemps, je présume. Certains disent qu’il s’agissait de la coupe que le Christ
utilisa pour la Cène, son ultime repas, d’autres prétendent que c’est le
cratère qui recueillit le sang dégouttant de la « blessure
douloureuse », la plaie au flanc produite par une lance pendant la
crucifixion. Dans tous les cas, on ne le retrouva jamais, malgré des rumeurs
persistantes. Il s’en trouve même qui croient qu’il est caché en Écosse.
Toujours est-il que le Graal fut la relique la plus
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