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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique
Autoren: Bernard Cornwell
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le
torse cuirassé de son cousin. Vexille bascula jusqu’au bas des marches. L’homme
d’armes qui suivait immédiatement Thomas planta des deux mains son épée dans le
cou de Foulques.
    Au pied de l’escalier, les hommes de l’Harlequin auraient dû
tenter de stopper la charge hurlante qui débouchait. Mais, déconcertés par
l’apparition de Guy Vexille qui se relevait en titubant, par les hurlements
d’agonie de Foulques et par l’odeur du feu et de la chair brûlée, ils choisirent
d’attraper leur maître hébété et à demi aveugle et ressortirent du donjon dans
la plus parfaite confusion.
    Immédiatement sur leurs talons, leurs ennemis jaillirent de
la fumée. Thomas n’avait avec lui que cinq hommes, mais ils avaient suffi à
semer la panique au sein de la petite bande de son cousin.
    Lance en avant, l’archer frappa une nouvelle fois Vexille à
la cuirasse et celui-ci bascula sur les marches de l’escalier extérieur. Il
s’affala de tout son long sur les pierres de la cour.
    Les flèches recommencèrent à tomber des remparts,
transperçant mailles et armures. Les hommes de l’Harlequin ne pouvaient plus
remonter les marches, car Thomas était planté là, et la porte du donjon était
envahie d’hommes armés et de fumée. Alors ils s’enfuirent. Ventre à terre, ils
coururent vers la ville sous une pluie de flèches. Deux d’entre eux,
transpercés, s’effondrèrent au milieu des décombres de l’arche d’entrée.
    Thomas donna l’ordre d’arrêter de tirer.
    — Détendez les cordes ! cria-t-il à ses archers en
haut du donjon. Tu m’entends, Sam ? Détendez les cordes ! Détendez
les cordes !
    Il laissa tomber sa lance et tendit la main. Geneviève lui
donna son arc et Thomas récupéra un barbillon dans son sac de flèches. En bas
de l’escalier, abandonné par ses derniers hommes, son cousin se relevait
péniblement dans sa lourde armure noire. Ses yeux pleuraient encore, mais sa
vue était redevenue quasiment normale.
    — Toi et moi, dit l’archer, ton arme contre la mienne.
    Guy regarda à droite et à gauche et ne vit rien qui puisse
lui venir en aide. La cour empestait le vomi, les excréments et le sang. Elle
était jonchée de corps. Lentement, l’Harlequin battit en retraite vers le
passage à l’extrémité de la barricade. Thomas sauta au bas des marches et le
suivit, restant à une dizaine de pas de son ennemi.
    — Alors, tu as perdu ton appétit pour le combat ?
lui demanda l’Anglais.
    Soudain, sa longue épée en main, l’homme en noir se
précipita sur l’archer. Le barbillon frappa sa cuirasse de plein fouet et Vexille
fut arrêté net par la puissance du grand arc. Thomas avait déjà encoché une
autre flèche sur la corde.
    — Essaye encore, l’invita l’archer.
    Une nouvelle fois, Guy recula. Il reflua jusqu’à la
barricade et dépassa messire Guillaume et ses deux hommes, qui ne firent rien
pour l’arrêter. Tous les archers de Thomas étaient descendus des remparts et
observaient la scène depuis le haut des marches extérieures.
    — Est-ce que tu as une bonne armure ? demanda
Thomas à son cousin. Il faut qu’elle le soit. Tu vois, je tire des flèches à
tête large. Elles ne vont pas percer ton armure. Elles ne sont pas faites pour
cela.
    Il décocha une nouvelle flèche et la pointe s’écrasa avec
une force inouïe sur la cuirasse de Guy, à la hauteur des parties génitales. Au
bord de la suffocation, il se plia en deux, puis tomba au milieu des gravats.
Thomas avait déjà une nouvelle flèche prête.
    — Alors que faisons-nous, maintenant ? s’enquit
Thomas. Je ne suis pas sans défense, moi. Pas comme Planchard. Pas comme
Eléonore. Pas comme mon père. Allez, viens et tue-moi !
    Laborieusement, Guy se remit sur ses pieds. Il continua de
reculer, aborda les éboulis de l’entrée.
    Il savait qu’il avait des hommes en ville. S’il pouvait les
rejoindre, il serait en sécurité. Mais il n’osait pas tourner le dos à son
ennemi. Il était certain de recevoir une flèche s’il le faisait, et l’honneur
d’un homme lui commande de ne jamais montrer le dos. De mourir en faisant face
à l’ennemi.
    Il se trouvait à l’extérieur du château, maintenant, et
remontait lentement l’esplanade dégagée. Il priait pour que l’un de ses hommes
ait l’idée de prendre une arbalète et de venir abattre Thomas. Mais celui-ci
continuait d’avancer droit sur lui en souriant. Et son sourire était celui d’un
homme
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