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L'Étreinte de Némésis

L'Étreinte de Némésis

Titel: L'Étreinte de Némésis
Autoren: Steven Saylor
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un
partisan de Pompée. Pourquoi donc ?
    — Aujourd’hui,
je ne suis dans aucun camp. Je suis un héros de guerre, tu sais. Tout au moins,
c’est ce que ma famille et mes amis m’ont dit lorsque je suis revenu à Rome. C’est
à cause d’eux que j’ai fini par devenir préteur urbain. Mais j’aimerais bien
mieux me trouver dans une tente sous les étoiles, en train de manger dans une
écuelle en bois.
    — J’en
suis persuadé.
    — Et,
de toute façon, Pompée et Crassus ont fait la paix… pour le moment. Après tout,
il y a deux consuls chaque année, donc ils ont tous les deux pu obtenir cette
magistrature suprême. Naturellement, Pompée a eu droit à un vrai triomphe pour
avoir défait Sertorius en Espagne. En revanche, le Sénat n’a accordé qu’une
ovation à Crassus pour avoir défait Spartacus. Voilà toute la gloire que l’on
récolte pour avoir vaincu un esclave. Ainsi, tandis que Pompée, monté sur un
char, rentrait à Rome au son des trompettes, Crassus suivait derrière, à cheval
et au son des flûtes. Mais il fit en sorte que le Sénat l’autorise à porter la
couronne de laurier des triomphes, et pas simplement la couronne de myrte des
ovations.
    — Et
alors il a organisé une grande fête ce mois-ci ?
    — Oui,
en l’honneur d’Hercule. Pourquoi pas, dès lors que Pompée a consacré un temple
à cette même divinité et qu’en même temps il a organisé des jeux en son honneur ?
    Chacun
tente de s’approprier les succès de l’autre. Mais, en tous les cas, Pompée ne
pourra jamais prétendre avoir sacrifié un dixième de sa fortune à Hercule et au
peuple de Rome, comme Crassus l’a fait. Aujourd’hui, il faut être vraiment très
riche pour réussir en politique !
    Je
le regardai d’un air sceptique.
    — Quoi
qu’il en soit, Marcus Mummius, je ne pense pas que tu sois venu ici simplement
pour parler de politique, ni même pour me raconter ce qui est arrivé à Faustus
Fabius.
    — Tu
as raison, Gordien. On ne peut pas t’abuser longtemps. Mais je veux quand même
te dire que tu es l’un des très rares Romains avec qui cela vaut la peine de
discuter. On peut te parler franchement. Oui, tu as raison, Gordien : je
suis venu avec d’autres nouvelles et pour te faire un présent.
    — Un
présent ?
    A
cet instant précis, une des jeunes esclaves revint.
    — Il
y a de nouveaux visiteurs, annonça-t-elle.
    Mummius
était tout sourire.
    — Ah
oui ? dis-je.
    — Deux
esclaves, maître. Ils disent appartenir à ton invité.
    — Alors,
fais-les entrer !
    Un
moment plus tard, deux silhouettes apparurent dans le péristyle. Je reconnus le
premier : c’était Apollonius, toujours aussi magnifique. Derrière lui, la
seconde silhouette, plus petite, se précipita vers moi. L’instant d’après Meto
me mit les bras autour du cou et me fit basculer en arrière. Eco éclata de
rire.
    Meto
me souriait. Il avait l’air timide. Depuis Baia, il avait considérablement
grandi. Mais c’était encore un enfant.
    — Marcus
Mummius, je ne comprends pas. Crassus m’avait dit…
    — Oui,
qu’il disperserait les esclaves aux quatre coins de la terre. Mais Marcus
Crassus n’est pas le Romain le plus intelligent ; il n’est que le plus
riche. Mon agent a retrouvé Apollonius à Alexandrie. Son nouveau propriétaire
était un homme cruel, qui ne voulait pas s’en séparer. Je m’y suis rendu l’été
dernier, entre la fin de la guerre et le début de la campagne électorale de l’automne.
Pour faire céder l’homme, je dus recourir à toute la persuasion romaine :
de l’argent et une bonne lame – par exemple, un glaive à moitié
dégainé – et l’intonation de voix appropriée pour faire trembler un
Égyptien gros et gras.
    « Apollonius
était très affaibli à cause des mauvais traitements. Pendant le voyage de
retour, il est tombé malade. Pendant l’automne et l’hiver, il a été terrassé
par son mal, mais aujourd’hui, il a récupéré.
    — Crassus
est-il au courant ? demandai-je.
    — Pour
ma barbe ? Ha ! ha ! Non, tu veux dire pour Apollonius.
Peut-être, peut-être pas. Je vois rarement Crassus de nos jours, sauf quand ma
charge l’exige. Il a peu de chances de rencontrer les esclaves de ma maison. Et
si cela se produit, je lui dirai : « Pourquoi des Romains ont-ils
lutté contre Spartacus, certains jusqu’à la mort, Marcus Crassus, si ce n’est
pour protéger le droit qu’a tout citoyen de posséder les esclaves de
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