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Les valets du roi

Les valets du roi

Titel: Les valets du roi
Autoren: Mireille Calmel
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leur cachette préférée.
    Niklaus plaqua une main ferme sur la bouche de Mary qui se retenait déjà de gémir comme à l’accoutumée.
    — Je te dis que je les ai entendus en parler, disait Junior à sa sœur.
    Le ton était grave et les deux amants prêtèrent l’oreille.
    — Et moi ze te dis que ça ne peut pas, affirmait Ann. De toute façon ze me cacerai dans la malle.
    — Moi aussi.
    Mary et Niklaus échangèrent un regard interrogateur. Qu’avaient donc imaginé encore ces deux-là ? Il y eut un long silence. Visiblement, les enfants réfléchissaient.
    — Dis, Zunior, demanda Ann. Tu crois c’est quoi ce trésor ?
    — Je sais pas, répondit celui-ci.
    Niklaus et Mary rampèrent jusqu’au bord de la plateforme, sans bruit. Comme à leur habitude, les deux enfants s’étaient assis au milieu des chevaux, à même leur litière. Il aurait suffi d’une seule ruade des animaux pour les fracasser. Le cœur de Mary se serra et elle faillit intervenir, mais Niklaus plaqua un doigt sur sa bouche et l’immobilisa d’une main sur son épaule. Il était serein, connaissant ses bêtes. Mary fut rassurée par sa quiétude.
    — Je sais juste qu’il faut un bateau et beaucoup de temps pour aller le chercher. C’est maman qui l’a dit. C’est très dangereux, à cause des pirates.
    — C’est quoi un pirate ? demanda Ann.
    — C’est un méchant avec une jambe de bois, un bandeau sur l’œil et une épée grande comme ça. C’est Milia qui m’a raconté.
    Mary se retint de pouffer devant le geste démesuré de Junior pour mimer. Ann écarquilla les yeux et étouffa un cri de frayeur derrière ses petites mains.
    Ce garnement avait les yeux et les oreilles partout, songea sa mère. Niklaus et elle étaient pourtant persuadés que Junior dormait quand ils avaient abordé les détails de leur voyage.
    — Tu crois que c’est à cause des pirates qu’y vont nous laisser ? demanda Ann.
    — Oui, assura Junior, certain de son fait.
    Mary se souvint alors avoir évoqué cette hypothèse avec Niklaus, avant de s’y refuser. Ils n’auraient pu se séparer d’eux. Junior, lui, s’en était visiblement inquiété. Il passa un bras protecteur autour des épaules de sa sœur.
    — N’aie pas peur, assura-t-il. Je te protégerai.
    Elle hocha la tête.
    — Moi aussi ze veux trouver le trésor. Z’ai pas peur des pirates !
    — Moi non plus, j’ai pas peur. Et puis j’ai pris ça dans la malle du premier.
    Niklaus étouffa cette fois un juron. Junior avait dérobé un poignard dans ses reliques militaires.
    — Avec ça, je tuerai tous les pirates qui voudront te faire du mal. Ce soir, on parlera à papa. On lui dira qu’on veut pas rester, qu’on est grands maintenant.
    — Et si veulent pas quand même ? demanda Ann encore.
    — On se cachera dans la malle. C’est une bonne idée.
    Ann opina du chef.
    — Tu jures, exigea-t-elle en lui présentant la salamandre d’émeraude au bout de son collier.
    — Je jure, obtempéra Junior en tendant sa main comme un procureur avant de cracher sur le bijou suivant le rituel qu’ils avaient instauré.
    Au même moment, la porte de l’écurie grinça et Junior replaça subrepticement le poignard sous sa veste. Milia les découvrit muets et déterminés.
    — Décidément, soupira-t-elle, vous me ferez mourir d’inquiétude. Sortez d’ici !
    Niklaus et Mary se reculèrent pour n’être pas surpris mais Milia, observatrice, remarqua aussitôt que l’échelle manquait. Elle se hâta d’entraîner les enfants.
    — Je crois, déclara Niklaus en roulant sur le dos, attirant Mary à lui, que nous avons désormais des recrues de choix, mon amour.
    — Hélas ! Il semble que nous ayons beaucoup de chance de les avoir faits.
    — Tu envisages un petit frère ? se moqua Niklaus en la voyant glisser sur lui.
    — N’y compte pas. Ou je te tuerais, mon maréchal des logis.
    Il la retourna aussitôt pour la coucher sous lui, la pénétrant d’un coup de reins pour mieux la sentir se cabrer.
    — Vraiment, madame Olgersen ? la nargua-t-il, l’œil enflammé.
    Pour toute réponse, Mary, soumise, se laissa emporter.
     

38
     
     
    E mma de Mortefontaine reposa le courrier qu’elle venait d’ouvrir avec un plaisir non dissimulé. Il provenait de Charleston, en Caroline-du-Sud, et contenait l’acte de propriété d’une plantation au nom de William Cormac.
    Elle tenait enfin sa vengeance.
    Elle l’avait habilement préparée et
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