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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers
Autoren: Laurent Daillez
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l’Ordre fut connu très tôt. Il n’en sera pas ainsi en Castille. Malgré certaines possessions,, il n’y eut pratiquement aucune influence, les ordres de Calatrava dans le Sud et de Santiago dans le Nord l’ayant supplanté.
    Après l’approbation de la Règle par le concile de Troyes, l’Ordre du Temple prit un essor relativement rapide, et le recrutement des frères s’opéra avec originalité. Saint Bernard lui-même nous apprend comment étaient choisis les Templiers. On y trouvait tout d’abord des seigneurs pressés de mettre leur épée au service de Dieu. Des gens peu recommandables s’enrôlaient également dans la jeune milice   : scélérats, impies, ravisseurs, sacrilèges, homicides, adultères. L’abbé de Clairvaux attribue au plus grand nombre d’entre eux des qualificatifs peu flatteurs. Dans le traité de la « Louange à la nouvelle milice   », il peint l’ensemble des chevaliers sans faux idéalisme. Pour lui, l’institution a un double avantage   : « Le départ de ces gens-là est une délivrance pour le pays et l’Orient se réjouira de leur arrivée, à cause des prompts services que la Palestine attend... C’est ainsi que le Christ sait tirer vengeance de ses ennemis, non seulement II triomphe d’eux, mais II s’assure, par eux, un triomphe sans précédent. Il change ceux qui depuis longtemps L’oppriment en défenseurs de Sa cause, d’un ennemi II en fait un chevalier, comme jadis d’un Saul persécuteur II en a fait un Paul apôtre...   »
    À la lecture de certains articles de la Règle et d’autres passages du traité de saint Bernard, on peut dire qu’aucune condition de naissance n’était exigée pour être admis dans l’Ordre. La Règle dit d’ailleurs   : « Si un chevalier ou un autre homme veut s’en aller de la masse de perdition ou abandonner le siècle et élire notre vie commune, ne tardez pas trop à le recevoir.   » Et saint Bernard ajoute   : « Parmi eux aucune distinction de personne, on a égard à la vertu et non à la noblesse. Ils se préviennent d’honneur, ils portent mutuellement leurs fardeaux et accomplissent ainsi la loi de Jésus-Christ.   »
    Pour être admis dans l’Ordre à un titre quelconque, ils ne devront faire preuve de naissance qu’à partir du XIIIe siècle. On leur demandera alors de répondre à cette question du rituel   : « Estes-vous chevalier et fils de chevalier ou êtes-vous sorti de chevalier par votre père de manière que vous deviez être et puissiez être chevalier   ? Estes-vous de mariage légitime   ?   »
    Cela laisse supposer que les débuts du Temple furent plus ou moins désastreux. Les fondateurs devaient faire face à une masse de postulants. Il n’était pas question de les emmener tous au combat   : dans leur majorité, ils n’étaient guère exercés aux armes et auraient été de piètres auxiliaires. Leur service était plus utile en Occident. Nombre d’entre eux connaissaient l’agriculture et le commerce. Ils devenaient précieux pour l’exploitation des propriétés. C’est ainsi que s’établit, dès les débuts de l’Ordre, et même chez les auxiliaires, un principe hiérarchique.
    Ceux qui pouvaient combattre allèrent en Terre Sainte, ou dans la péninsule ibérique, en compagnie des grands seigneurs féodaux. Les autres furent employés dans les granges et les maisons domaniales. Pour ces derniers, les Templiers réclamèrent des biens et des terres en friche, comme nous le signale l’acte de l’abbé de Saint-Pierre-le-Vif. L’abbé donna les terres de Serilly que les frères échangèrent, peu de temps après, avec l’abbé de l’abbaye cistercienne de Vauluisant.
    On retrouve ce système dans toutes les premières donations. Près de Châlons-sur-Marne, les frères du Temple s’installèrent dans les plaines   ; ils y créèrent un domaine qui donna naissance à Neuve-Ville, connue aujourd’hui sous le nom de Neuville-le-Temple. Autre donation du même type, celle que fit Josselin, évêque de Soissons, aux Templiers de Courtil-de-Sèches   ; elle devint le siège de la commanderie de Mont-de-Soissons. Même situation encore au temple de Montdoubleau. À Coulours, dans l’Yonne, une convention fut passée entre l’abbé de Saint-Rémy de Sens et les Templiers, dans le même but qu’à la commanderie de Coudrie dont nous avons fait état lors du voyage d’Hugues de Payens dans le Poitou.
    Malgré cette énumération de propriétés, tous les
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