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Les porteuses d'espoir

Les porteuses d'espoir

Titel: Les porteuses d'espoir
Autoren: Anne Tremblay
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n’avaient pu sortir ce matin, un énorme brouillard ayant enveloppé
     leur village. Maintenant, le soleil de midi brillait, victorieux. Quelle
     déception en se rendant compte, ce matin, qu’un peu de sang tachait sa
     culotte !
    — Bonjour, bonjour !
    Timmy venait d’entrer en coup de vent, comme à son habitude.
    — Nous voulons du gâteau ! dit-il en prenant place à la table.
    Mélanie alla préparer deux assiettes de dessert.
    — Ah Timmy ! dit Pierre en souriant, tu vas faire couler La Joséphine si
     toi pis ton ami imaginaire continuez de manger autant !
    — T’as toujours idée de prendre la mer, cet après-midi ? demanda Mélanie.
    — J’irai pas loin. Je veux aller sur l’île Bonaventure. Avec Timmy, je vas
     aller chasser un peu.
    — Vous deux, je vous jure ! Les deux doigts de la main.
    — Pis toi, tu vas-tu quand même voir le docteur ?
    Mélanie avait pris rendez-vous au début de la semaine. Elle voulait faire
     confirmer son état. Essayant de surmonter sa déception, elle répondit :
    — Oui, oui. Miss Harrington vient avec moi. On avait prévu de faire des
     courses. Pis peut-être que le docteur pourra me dire que c’est j’ai de pas
     normal...

    — Je n’ai jamais été capable de faire ce que Paul-André m’avait demandé.
    Yvette resta un instant les yeux dans le vide. Elle se rappelait très bien le
     sentiment déchirant qui l’avait habitée après le départde son
     amant. Elle n’avait pas dormi de la nuit. Elle regardait l’argent et l’adresse.
     Le lendemain matin, elle était descendue à la conciergerie et avait demandé
     qu’on lui appelle un taxi. Elle était montée dans la voiture et avait tendu le
     papier au chauffeur. Le visage fermé, l’homme avait perdu le sourire qu’il avait
     offert à la jolie cliente. Méprisant, il l’avait emmenée à destination en
     conduisant brusquement.
    Elle n’avait pu se résoudre à sortir du véhicule. Elle avait demandé au
     chauffeur de rebrousser chemin. Elle attendit le retour de Paul-André. Il était
     entré dans une colère noire et avait rompu avec elle.
    — Il disait que je le décevais tellement, que je ruinais sa vie.
    Laura se retint. Elle avait envie de qualifier l’homme d’épithètes que sa
     religion lui interdisait. Yvette se releva du divan et se versa à boire.
    — Il m’a dit des choses horribles... Il m’a fait choisir entre le bébé et lui.
     J’ai choisi.
    Laura vint rejoindre sa sœur.
    — As-tu un peu de café ? Cela ferait du bien.
    Yvette sourit et repoussa le verre d’alcool. Sur le minuscule réchaud qui lui
     servait de cuisinière, elle déposa une cafetière.
    — Comment t’as fait ? demanda Laura. Toute seule, dans ton état ? Ce
     Paul-André, il est revenu ?
    — Non, jamais. Dieu sait que j’en ai rêvé.
    — Comment as-tu fait alors ?
    — J’ai frappé à la porte de ma voisine !

    — Miss Harrington, c’est moi !
    — T’as pas besoin de frapper pour entrer chez moi, tu le sais, Mélanie !
    — Je m’excuse, c’est l’habitude. Vous êtes prête ?
    — Oh ! tu as une petite mine triste, toi, dit l’Américaine en étudiant les
     traits de sa jeune voisine.
    Mélanie eut envie de pleurer. Elle secoua la tête.
    — J’ai envie de faire une folie, annonça-t-elle d’un air faussement
     enjoué.
    — Ah oui ?
    — Oui. Tant qu’à aller en ville, je vas en profiter pour me faire couper les
     cheveux, ben courts ! Si on se dépêche, je vais avoir le temps avant mon
     rendez-vous.
    — Oh ! tu es sérieuse ?
    — Y a une coiffeuse à Gaspé ?
    — Mais oui.
    — Je le sais pas comment vous faites pour garder vos cheveux si beaux ! Moi,
     avec le vent pis l’eau salée de la mer, j’ai de la corde de vache sur la
     tête !
    — Je n’ai pas la chance d’avoir de belles boucles comme toi !
    — J’ai besoin d’un changement.
    — Et Pierre, qu’est-ce qu’il en pense ?
    — Une femme a le droit de faire une surprise à son mari, non ?

    Oui, sa voisine avait tout fait pour elle.
    — J’ai encore besoin de votre aide, s’il vous plaît, lui avait-elle
     demandé.
    La voisine avait tout organisé. Elle avait une de ses sœurs qui vivait en
     banlieue de Paris et qui avait accepté d’héberger Yvette le temps de sa
     grossesse. L’air de Paris donnait des enfants aux yeux de poisson, lui
     avait-elle dit. Yvette devait se dire veuve. Avec l’argent de Paul-André, elle
     avait
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