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Les Mythologies

Les Mythologies

Titel: Les Mythologies
Autoren: Alix Ducret
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religion unique ou tout simplement fallait-il y voir la transposition, dans l'univers mythologique, d'une réalité humaine ? De la même façon, la croyance en l'Au-delà, s'il est prouvé qu'elle date des premiers hommes - ne surnomme-t-on pas l'homme de Néanderthal « homo religiosus » ? -, ne doit-elle pas logiquement se retrouver dans toutes les religions, toutes les mythologies ? Reste la « forme » de cette vision. Et sans doute est-ce là que se trouve la preuve la plus évidente d'une religion originelle commune, d'une mythologie première. Car toutes les mythologies indo-européennes - celte, Scandinave, grecque ou romano-étrusque - sont également des mythologies de la Mater prima, de la Déesse-mère. Toutes affirment la réalité d'une divinité originelle unique, naturelle. Toutes voient dans cette divinité primitive le principe unique de toutes choses. La Terre, réalité cosmique, pourvoyeuse de vie et de fertilité, apparaît également comme le réceptacle d'une humanité appelée à se régénérer en son sein. La Terre fait l'homme, le nourrit et recueille son corps, parfois son âme. C'est certainement là que se trouve le principal point commun entre les différentes mythologies étudiées dans ce dictionnaire. Là et dans le devenir de cette divinité archaïque qui, de divinité unique, va devenir une divinité aux multiples visages avant d'être dotée d'enfants, d'ersatz, de complices divers ; avant enfin d'être détrônée par les divinités les plus récentes, les plus éloignées aussi de cette vision, simple et naturelle, du monde divin.

PARTIE I
    LA MYTHOLOGIE

GRECQUE

    Comme chacun le sait, la mythologie grecque est loin d'être uniforme. Elle se joue en deux temps forts : le temps des Titans - c'est la mythologie ancienne ou archaïque et le temps des Olympiens. Ce sont ces nouveaux dieux qui, au final, régneront sur les croyances grecques. Pourtant, jamais les anciens dieux ne disparaîtront réellement, survivant généralement sous l'apparence de divinités secondaires, de divinités chtoniennes. Liée à la nature et aux éléments - donc fondamentalement élémentaire -, l'ancienne mythologie grecque célèbre presque exclusivement la Terre, la naissance, le sang et la mort. Toutes les divinités anciennes, qui perdurent à travers les Titans et les êtres du monde souterrain, touchent à ces quatre éléments. Toutes ont ce double aspect, parfois déroutant, d'être à la fois des divinités célébrant la vie, la fécondité, la Terre et la naissance donc, et des divinités de la mort. Un double emploi si déroutant d'ailleurs qu'on a généralement préféré n'en privilégier qu'un. C'est ainsi que les Erinyes, les Moires, Perséphone ou même Hadès apparaissent respectivement comme des Furies vengeresses, les maîtresses du destin - essentiellement de la mort -, la déesse et le dieu des Enfers. Pourtant, les Erinyes sont également dispensatrices des bienfaits de la terre, les Moires régnent aussi bien sur la mort que sur la naissance et le mariage - c'est encore plus frappant avec les noms mêmes des Parques romaines -, Hadès et Perséphone sont l'un de « bon conseil » et l'autre déesse du blé...
    Occulter ainsi tout un pan de la personnalité de ces divinités anciennes, c'est oublier l'esprit même des anciens Grecs qui célébraient, à travers cette mythologie archaïque, la nature elle-même. Une nature bonne et bienfaitrice... jusqu'à ce que l'on s'oppose à elle. Une nature qui, parce qu'elle est l'ordre même de la vie, n'accepte aucun désordre, aucune transgression. De la même façon que l'homme, lorsqu'il viole la nature, en paie le prix un jour ou l'autre, ces divinités pouvaient donc se transformer en vengeurs implacables. Pas les vengeurs des dieux - même si par commodité on emploie généralement ce terme - mais les vengeurs de la nature elle-même.
    Le panthéon des Olympiens est, quant à lui, le plus célèbre des panthéons mythologiques antiques. Si célèbre, d'ailleurs, qu'il sera également celui des Romains - du moins pour une bonne part. Un panthéon dont l'origine remonte au plus tard au vin0 siècle avant Jésus-Christ ; un panthéon dont Homère, dans son Iliade et son Odyssée, se fait l'écho, donnant à ces divinités un rôle déjà considérable. De fait, c'est avec les Olympiens, dans les épopées homériques, qu'apparaît le plus clairement l'abandon aux 19
    mains du destin qui imprègne la religion grecque. C'est
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