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Les Mystères de Jérusalem

Les Mystères de Jérusalem

Titel: Les Mystères de Jérusalem
Autoren: Marek Halter
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non!
    Tom s'interrompit, se demandant si c'était vraiment le aoment. Au point o˘
    il en était...
    - je me suis disputé toute la nuit avec Suzan. ¿ six heures du iatin elle a décidé qu'il était urgent de mettre le continent entre Dus...
    Bernstein hésita une fraction de seconde avant d'éclater de de. Ses épaules secouaient son veston. On aurait dit un vieil iseau sur le point de s'envoler.
    f
    t
    Eh bien, mon petit, vous êtes g‚té par la vie en ce moment! Il semble qu'elle ait plein de choses à vous apprendre. Profitezen!
    La matinée passa comme un mauvais rêve. Si ses collègues de la salle de rédaction ne connaissaient pas les détails du désastre, en moins de deux heures, ils en surent assez pour déployer à l'égard de Tom toutes les mimiques de la fausse compassion, de la jalousie vengeresse, voire de la dignité journalistique offusquée. En un clin d'oeil, il passa du haut du podium au fond de la poubelle, dont certains auraient bien aimé refermer le couvercle.
    Dans ces circonstances, écrire l'" entrefilet " sur la mort d'Aaron fut un exercice non seulement cruel mais difficile. Tom avait encore dans les oreilles l'accusation du lieutenant du NYPD : " Vous pouvez vous tortiller dans tous les sens pour éviter les éclaboussures, vous aurez quand même la mort de ce garçon sur la conscience pour le restant de vos jours! "
    Bervetti et Merlent n'auraient pas même eu besoin d'insister pour qu'effectivement sa conscience soit douloureuse. Contrairement à
    l'affirmation de Bernstein, cette dette morale n'était ni irréelle ni une foutaise.
    Aaron connaissait mieux que personne les risques qu'il encou rait en bravant la loi du silence de Little Odessa. Aaron était cou rageux et avait déjà beaucoup perdu. Par foi et par dignité, sans doute considérait-il qu'une courte vie d'homme libre valait mieux qu'une existence soumise aux volontés avilissantes d'une bande de criminels sadiques. Mais est-il toujours possible d'avoir une conscience exacte des risques que l'on prend? Plus le danger est grand, plus on espère sans doute un miracle. Comme disait son grand-père, avec l'aide de Luc : Si le maître de maison savait à
    quelle heure v w*nt le voleur, il ne laisserait pas percer sa maison...
    La vérité était que Tom, ne serait-ce que par le projet des articles, avait encouragé Aaron à affronter l'Organizatsyia. Aujourd'hui, il était bel et bien en partie responsable de sa mort. Il allait devoir vivre avec ça. Et peut-être bien se trouver un autre job!
    Vers midi, il n'était plus bon à rien. Les phrases dansaient, dénuées de sens, sur l'écran de son ordinateur. E n'avait pas 41
    fermé l'oeil depuis trente-six heures. II étaiîten*ps d'aller dormir d'un sommeil qui, avec un peu de chance, lui porterait conseil.
    Il quitta discrètement la salle de rédaction et prit le métro pour rejoindre son petit appartement de Cayler Street, à Greenpoint, au nord de Brooklyn. jusque-là, la mort d'Aaron lui avait évité de trop penser à
    Suzan. En refermant la porte, il crut la voir une fois encore traverser la pièce avec son sac, son menton haut levé, venant à lui sans même le remarquer, le transperçant de part en part, tel un fantôme... …puisé comme il l'était, les nerfs à vif, il pouvait avoir les pires hallucinations!
    E alla prendre une douche. L'eau lui détendit un peu les muscles mais ne put rien pour son ‚me et son coeur. quand il revint dans le salon, il eut à
    nouveau une étrange impression. Chaque chose était à sa place, meubles, livres, objets intimes ou usuels étaient là o˘ il s'attendait à les voir.
    Pourtant, ils avaient imperceptiblement changé de qualité, de couleur et de volume... jusqu'aux murs et aux plafonds qui paraissaient différents.
    Ternes et oppressants.
    " Bon sang, marmonna Tom à haute voix. Est-ce queje l'aime à ce point ou est-ce que je deviens dingue? "
    Machinalement, comme pour reprendre contact avec le monde réel, il enclencha la lecture de son répondeur. La voix de Suzan, cinglante, en sortit : " C'est moi. je passerai demain matin avec une amie récupérer le reste de mes affaires. Tu n'as pas besoin d'être là. «a serait mieux, d'ailleurs. je laisserai ma clef dans la boîte aux lettres. "
    Tom demeura tétanisé, le temps qu'une autre voix, qu'il n'entendit pas, succéd‚t à celle de Suzan. Comme mot d'adieu, Dn pouvait faire plus sentimental. D'un doigt furieux, il coupa 2nfin le répondeur qui égrenait des
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