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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits
Autoren: Christian Bernadac
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officielle avec des sujets volontaires, bien traités, que l’on montrera aux observateurs galonnés. Tous sont déportés allemands. La seconde clan-destine sans Romberg et sans témoins, avec des prisonniers qui le lendemain seront exécutés dans la chambre à dépression.
    Écoutons August Heinrich Vieweg, un détenu allemand du camp :
    —  Au moment même où les moteurs de cette chambre commençaient à tourner, un silence de mort régnait dans l’infirmerie ; il arriva souvent que des malades ou même des infirmiers qui se trouvaient dans les couloirs fussent immédiatement amenés sur le lieu des expériences.
    Cela alors que dix détenus avaient été sélectionnés par le chef du camp.
    Les dix sujets devaient être les sujets d’expérience officiels ; ils étaient bien nourris, recevaient du tabac et autant que je sache on les appelait les sujets de démonstration. En dehors d’eux un grand nombre de déportés étaient choisis au hasard dans le camp pour être amenés à cette chambre de dépression. De plus je me rappelle qu’un chef de block, envoyé à l’hôpital pour pneumonie, fut amené à cette station d’expérience et quelques jours plus tard porté à la morgue.
    Le témoin numéro un de l’accusation au procès de Nuremberg devait être Walter Neff.
    —  Les expériences commencèrent le jour de mon anniversaire : le 22 février 1942. La chambre avait été apportée par un camion de charbon. Le docteur Romberg arriva en même temps, donna les ordres de montage et les directives concernant le courant.
    —  Il y avait un certain nombre de volontaires car Rascher leur avait promis de les libérer s’ils acceptaient les expériences ; une dizaine de détenus furent volontaires. Un seul fut libéré ; un nommé Sobotta. Il subit une expérience en présence du Reichsführer SS qui lui demanda depuis combien de temps il était incarcéré. Il fut envoyé plus tard au groupe Dirlewanger, ce qui était la pire chose qui pouvait lui arriver. C’était une division SS entraînée à Oranienburg, chargée d’actions spéciales aux endroits les plus dangereux. Je ne connais aucun cas de prisonnier condamné à mort qui ait eu sa peine commuée en emprisonnement à vie, après avoir subi les expériences des hautes altitudes.
    Neff confirma que Rascher travaillait seul le soir. D’après ce témoin, en dehors des dix sujets officiels, cent quatre vingts à deux cents déportés de toutes nationalités subirent les « recherches spéciales » du petit médecin. Plus de soixante-dix moururent, parmi eux seize prisonniers de guerre soviétiques.



Le Dr Sigmund Rascher, capitaine de réserve de l'armée de l'Air, petit médecin SS ambitieux, tenta à partir du 22 février 1942, sur l'ordre d'Himmler, une série d'expériences sur les déportés du camp de Dachau.
    Arch ives du centre de Doc. juive

—  Ceux qui devaient être soumis à des expériences sévères, se terminant par la mort, étaient réclamés par Rascher à l’administration du camp et fournis par les SS… À mon avis de profane, chaque cas de mort dans la chambre à dépression a été provoqué volontairement et intentionnellement. Le pouvoir de Rascher dans le camp n’avait pas de limites. Il devint de plus en plus fort et, à la fin, personne ne pouvait s’opposer à lui. Je ne puis pas nier que j’ai eu l’impression que Romberg désirait se retirer des expériences. Je ne puis pas décider si c’est par manque de courage ou pour d’autres raisons qu’il ne l’a pas fait. L’initiative de tout cela appartenait à Rascher. Je suis convaincu que si Romberg avait eu l’ordre de conduire seul ces expériences, sans Rascher, il n’y aurait pas eu de morts.
    Les juges furent convaincus par Neff et ils acquittèrent le « faible » Romberg non sans le malmener.
    Question : Pourquoi n’avez-vous pas essayé d’empêcher Rascher d’interrompre les expériences lorsque vous vous êtes rendu compte qu’elles pouvaient être fatales.
    Romberg : Du fait de mon éducation et de mes études un homme de science peut difficilement attaquer quelqu’un physiquement, et se livrer à la force brutale. Personnellement je ne suis ni un violent ni un boxeur…
    Question : Lorsque la première mort se produisit, vers le 1 er avril, comment cela se passa-t-il ?
    Romberg : C’était une expérience à treize ou quatorze kilomètres : de toute façon Rascher resta trop longtemps à la même altitude, il se
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