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Les Médecins Maudits

Les Médecins Maudits

Titel: Les Médecins Maudits
Autoren: Christian Bernadac
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militaire… Peu après les parents apprennent que leur malade est mort d’encéphalite. On peut obtenir les cendres si on le désire. Il s’agit là de meurtres, exactement comme dans les camps de concentration…
    —  J’ai reçu deux urnes pour un seul mort !
    —  Un avis de décès m’indique que mon fils est mort de l’appendicite. L’appendicite lui avait été enlevée il y a dix ans.
    —  J’ai reçu avant-hier une lettre m’annonçant la mort de ma fille. Je suis allée aussitôt à l’asile. Elle est en parfaite santé.
    Partout en Allemagne l’indignation laisse place à la colère. L’évêque de Limburg écrit au ministère de l’Intérieur :
    — À huit kilomètres environ de Limburg il y a dans la petite ville de Hadamar… un établissement où l’on pratique systématiquement l’euthanasie depuis des mois. Plusieurs fois par semaine, un autocar amène un nombre important de victimes à Hadamar. Les enfants de l’école connaissent bien le véhicule et disent : « Tiens voilà la bagnole des macchabées. » Quand ils s’insultent ils se lancent à la tête : « T’es fou, on t’enverra rôtir dans les fours de Hadamar. » Ceux qui ne veulent pas se marier répondent : « Nous marier, jamais ! Mettre des enfants au monde pour qu’ils finissent dans la chaudière ! » Les vieillards vous disent : « Ne nous envoyez pas dans un hôpital. Quand ils en auront fini avec les simples d’esprit, les premières bouches inutiles à liquider, ce sera nous, les vieux…»

 

Le Dr Grawitz, général SS, « régna pendant huit ans sur le Service de Santé de la SS et la Croix-Rouge allemande ». Il intervint lui même dans des expériences sur des êtres humains.
    Archives du centre de Doc. juive

Le pasteur Braune exige des explications :
    — Au cours des derniers mois on a observé, dans plusieurs parties du Reich, le transfert d’un grand nombre de malades d’asiles pour des raisons d’économie dirigée ; puis les parents reçoivent l’avis de la mort… L’éthique de tout un pays ne sera-t-elle pas mise en danger si la vie humaine vaut si peu ? Les autorités compétentes sont priées d’arrêter ces mesures désastreuses…
    L’archevêque de Munich, le cardinal Faulhaber :
    —  Que peuvent croire ces hommes de la science médicale qui ont choisi cette profession remarquable, vouée à la sauvegarde et au maintien des vies malades et qui détournent la profession médicale de son véritable sens pour aboutir à l’extermination des malades ? Il est encore plus difficile de croire que l’administration de la justice abandonne aux médecins le droit de condamner à mort.
    Des amis d’Himmler, des hauts personnages du parti eux aussi s’interrogent :
    —  Les cix gens s’accrochent encore à l’espoir que le führer ne connaît pas ces choses. Je suis convaincue que nous payerons chèrement cette atteinte aux sentiments. Sans le sentiment du droit et de la justice, un peuple s’égare inévitablement. Il doit y avoir un moyen de faire parvenir la voix du peuple allemand aux oreilles de son Führer.
    Enfin, les directeurs d’asiles, les responsables administratifs de l’opération, les fonctionnaires écrivent :
    —  Nous courons à la catastrophe, à la Révolution…
    Le coup de grâce est donné en chaire par Monseigneur Von Galen évêque de Munster, son prêche fut par la suite diffusé dans tous les diocèses, la moindre église :
    —  Ces malheureux malades doivent donc mourir parce qu’ils sont devenus indignes de vivre d’après le jugement de quelque médecin ou l’expertise de quelque commission et parce que d’après cette expertise, ils appartiennent à la catégorie des citoyens « improductifs ».
    Qui donc pourrait dès lors avoir encore confiance dans le médecin ? Comment ne pas imaginer le déchaînement féroce des mœurs, la méfiance de chacun envers tous qui s’étendra jusque dans les familles, lorsque cette idéologie terrifiante sera admise, et exécutée. Malheur aux hommes, malheur au peuple allemand si on transgresse impunément le commandement de Dieu : « Tu ne dois pas tuer. » Cet ordre que le Seigneur a jeté du mont Sinaï dans le tonnerre et les éclairs et que Dieu votre créateur inscrivit à l’origine dans la conscience des hommes.
    Monseigneur Graf Von Galen fut arrêté,mais le peuple se souleva. Sa libération apaisa les esprits. Pour la première fois en Allemagne
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